(2e tour aller) Du début à la fin, rien n’a tourné rond jeudi soir pour le Fola Esch. Jouer les Belges de Genk, pensionnaires de première division, devait être un rêve… la rencontre a viré au cauchemar.
Le président du KRC Genk, Peter Croonen, avait prévenu les dirigeants du Fola, la veille : il compte venir à Esch à vélo avec quelques amis, la semaine prochaine, pour assister au match retour, avec un petit arrêt gastronomique à Houffalize. Visiblement, Genk est encore en vacances. En tout cas, son conseil d’administration. Parce que les joueurs, eux…
Pour parler crûment, les hommes de Thomas Klasen se sont fait faire l’amour pendant une demi-heure, hier soir, à la Luminus Arena. Mais bon, c’est un peu ce à quoi on s’attendait et même certaines prises à deux sur les flancs n’ont pas été suffisantes pour éviter que ce soit le feu en permanence, jusqu’à ce que les Belges aient obtenu mathématiquement l’assurance que même en envoyant leur équipe de juniors au Grand-Duché, pour le retour, cela puisse passer.
Sanction immédiate
Il faut dire que dès le début rien n’a tourné rond. Chrappan a pris un carton jaune sur sa première intervention, devant sa surface, avec les pieds légèrement décollés. Et la sanction a été immédiate : Malinovskyi a expédié son coup franc en lucarne (1-0, 2e). Pour faire douter l’adversaire, il y a mieux que de lui laisser prendre les commandes après moins de 120 secondes.
Derrière ce but, même archidominé, on sentait quand même que le Fola avait bien travaillé son affaire. Sauf que devant non plus, rien n’a souri. Corral ne jaillit pas assez vite au premier poteau où il y a pourtant une sacrée opportunité de recoller au score (7e), Hadji, monté au-dessus du costaud colombien Lucumi, expédie sa tête juste au-dessus (19e) et l’arbitre suédois de la rencontre décide que la main de Maehke en pleine surface ne pèse pas d’un poids assez lourd pour siffler un penalty (22e).
Pas penalty pour le Fola, mais pour Genk, si
Juste après la tête d’Hadji, juste après cette décision arbitrale un peu litigieuse quand même, le KRC a marqué deux nouveaux buts, à chaque fois grâce à son feu follet Trossard, à la passe pour Pozuelo (2-0, 20e), dans le dos de Mersch pour devancer Hym la seconde (3-0, 25e). Dans ces conditions, quand chaque petite approximation se paie au prix fort, on est vite tenté de baisser les bras.
Les Folamen ne l’ont pas fait, continuant de se pousser les uns les autres pour ne pas sombrer complètement. Ils ont assez galéré au Kosovo, la semaine passée, pour ne pas essayer de profiter au moins un petit peu de ce stade et de ses 10 000 spectateurs. Du prestige d’être là tout simplement.
On n’ira quand même pas jusqu’à dire qu’ils ont pris du plaisir. Genk ne leur a presque rien laissé et M. Strömbergsson leur a même encore un peu plus appuyé la tête sous l’eau en sifflant cette fois une main de Chrappan, qui l’avait le long du corps en taclant sur un centre de Trossard (5-0, 73e). Il n’y a pas de justice pour ceux qui souffrent. Ce penalty-là (une panenka), Hym ne l’arrêtera pas. Il faut dire qu’il n’y a déjà plus d’enjeu.
Entre son manque de réussite sur ses rares occasions, celle, totale, du KRC qui avait marqué quatre buts en cinq tirs à la demi-heure de jeu, ces penalties qui n’ont pas choisi le bon camp et qui auraient donné au score une allure plus raisonnable (mais pas méritée, admettons-le), il restera au Fola la fierté de n’avoir pas lâché et surtout une deuxième chance, devant son public, de se faire du bien. Rendez-vous jeudi.
De notre envoyé spécial à Genk, Julien Mollereau