Le F91 a dominé, a mené sur la pelouse de Qarabag, avant d’être rejoint dans les arrêts de jeu. Dommage.
Les Dudelangeois n’avaient pas pu cacher, dans les dernières heures qui ont précédé ce match, qu’ils pensaient déjà dans un coin de leur tête aux vacances qui débutaient après cet ultime rendez-vous de 2019. Quoi de plus normal quand, comme eux, on a livré une campagne de cinq mois et plus de 30 matches? Mais s’ils étaient fatigués, cela ne s’est pas forcément vu jeudi soir. Sauf peut-être dans les toutes dernières minutes, lorsque la pression de cette équipe de Qarabag s’est vraiment faite intense. Poussée par un public certes peu nombreux dans cette enceinte de 30 000 places mais diablement bruyant quand il s’agit d’encourager les siens afin d’éviter une défaite qui aurait sans doute été vécue comme une petite humiliation. Et c’est alors que Magaye Gueye, l’attaquant franco-sénégalais, a surgi à la 91e minute pour égaliser pas vraiment méritoirement sur l’ensemble de la rencontre…
«Quand vous gagnez à une minute de la fin, comment ne pas être déçu à la fin du match?», expliquait en conférence de presse Bertrand Crasson à un journaliste azerbaïdjanais qui n’avait pas l’air de comprendre qu’un Dudelange qui avait été battu 1-4 au match aller puisse se sentir dégoûté jeudi soir. Pas sûr que celui-ci ait bien vu le match de jeudi. Car si début octobre, lors de la première joute entre les deux équipes, le F91 avait été dépassé défensivement, voire même dépassé tout court, livrant ce qui est peut-être son plus mauvais match européen de la saison, jeudi, il n’en a rien été. Que du contraire même. On a vu un Dudelange dominant, profitant à merveille de sa supériorité numérique sur la seconde période, à la suite de l’exclusion de Gara Garayev à la 46e.
«Frustrant qu’il n’y ait pas la VAR»
«En toute objectivité, on a été meilleurs que notre adversaire. On méritait de l’emporter. Un point en déplacement en Coupe d’Europe, dans l’absolu, c’est un bon résultat. Mais ici, c’est bien la déception qui domine. Même si on se doit d’être fiers de ce qu’on a réussi», expliquait encore l’entraîneur belge de Dudelange. Un F91 qui a marqué un but peu après l’heure de jeu sur une belle ouverture de Dominik Stolz pour un Sabir Bougrine qui couronnait sa belle prestation d’une frappe croisée imparable. Il aurait même dû alors déjà mener 0-1 au tableau d’affichage. Cela aurait été le cas si le juge de ligne n’avait pas levé son drapeau de manière erronée une dizaine de minutes plus tôt sur un but d’un Adel Bettaieb qui n’était absolument pas hors-jeu.
«C’est vraiment très frustrant de ne pas bénéficier de la VAR pour une compétition comme celle-ci. Parce qu’une seconde après l’annulation, tout le monde a vu sur les écrans qu’il n’y avait rien… Il faut vivre avec ça, mais ce n’est pas facile à accepter», pestait encore un Crasson qui préférait voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide au moment de faire un petit bilan de la campagne.
«Si la prestation de ce soir ne me donne pas des regrets de ne pas avoir joué la qualif jusqu’au bout dans ce groupe? Je ne préfère pas vivre avec des regrets. Mais plutôt regarder le positif. Aujourd’hui, on a vu une belle prestation, des progrès. C’est toute une équipe qui a grandi durant cette phase de poules. Il était simplement peut-être encore un peu tôt pour parler de qualification…».
De notre envoyé spécial à Bakou Julien Carette
Les réactions
Sabir Bougrine : « C’est mon premier but sur la scène européenne. Quand j’ai vu la balle au fond des filets, je me suis dit qu’on allait l’emporter. Dès le coup d’envoi, je me sentais bien dans cette rencontre, en confiance. C’est dommage pour le hors-jeu inexistant sur le but d’Adel (Bettaieb). S’il est accordé, on assiste à un autre match.»
Tom Schnell : «On mérite plus que notre adversaire sur cette partie. Qui aurait dit qu’on allait terminer avec 4 points avant le début de cette phase de poules? Et aujourd’hui, on se dit qu’on aurait pu en avoir plus encore.»
Jonathan Joubert : «C’était la déception dans le vestiaire. Il y avait moyen de faire mieux que ce 1-1. Malheureusement, il y a cette dernière action…»
Les notes des joueurs : au milieu, du costaud !
La défense
Joubert 5/10 : S’il a connu une belle frayeur lorsque Zubir a canonné au-dessus de sa cage après 3 minutes, il a dû attendre quasiment la 80e pour effectuer son premier vrai arrêt. Il a aussi bénéficié d’une certaine maladresse azerbaïdjanaise jusqu’au but égalisateur dans les arrêts de jeu.
Cools 5 : Une entame de match compliquée où il se manque, notamment, après 3 minutes, laissant Zoubir se présenter quasiment seul face à Joubert. Avant de véritablement rentrer dans son match.
Schnell 8 : On l’a entendu donner de la voix en deuxième période. Et pas qu’un peu. Aboyant sur certains de ses (jeunes) équipiers lorsque ceux-ci avaient tendance parfois à se laisser porter un peu trop vers l’avant, grisé sans doute par un match que les Dudelangeois maîtrisaient dans l’ensemble. Et sur le plan défensif, il a été impeccable.
Garos 6 : Un match sobre et propre sur le côté gauche du trio défensif. Sans grand coup d’éclat mais sans fausse queue non plus.
Le milieu
Bouchouari 5 : Pas mal de velléités offensives sur son flanc droit. Peut-être même trop par moments. Ce qui a parfois pu causer quelques soucis dans son dos.
Bougrine 8 : Son meilleur match en phase de poules de l’Europa League. Et pas seulement à cause de ce but inscrit à la 63e où sa frappe croisée est peut-être légèrement touchée par le défenseur Hüseynov. Non, il a aussi été très présent dans le milieu, avec un gros volume de jeu, quelques belles percées et une passe décisive merveilleuse sur le but injustement annulé de Bettaieb. Remplacé à la 84e par Pokar.
Morren 6 : Un match dans les standards auxquels il nous a habitués ces derniers mois. Bien placé, fort dans les duels et à l’interception. En plus, on sent que son duo avec Bougrine devant la défense fonctionne de mieux en mieux.
Lesquoy 6 : Un bon match du percutant arrière gauche belge. Sur le plan offensif comme défensif… jusqu’au but égalisateur qui arrive de son côté. Pas mal de caractère chez ce garçon, comme à l’accoutumée.
Stolz 7 : Dans un rôle libre, il a beaucoup demandé la balle pour en faire bon usage. Et comme souvent, c’est de lui qu’est venue l’étincelle avec cette magnifique balle dans le dos de la défense sur le but de Bougrine.
L’attaque
Bettaieb 6 : Aligné en pointe, aux côtés de Bernier, il a touché peu de ballons. Mais il en a rarement fait un mauvais usage. Même si, sur l’occasion cinq étoiles qu’il obtient à la 37e, il peut peut-être placer la balle encore un peu mieux et plus hors de portée du gardien azerbaidjanais, il n’est, par contre, pas hors jeu lorsqu’il place la balle au fond à la 56e. Remplacé à la 86e par Mendy.
Bernier 6 : Véritable électron libre du duo d’attaque, il a mis quelques accélérations dont il a le secret et qui ont parfois fait très mal à l’arrière-garde adverse. C’est aussi lui qui glisse la balle à Bettaieb sur la grosse possibilité de la 37e. Remplacé à la 77e par Klapp.