Auteur d’une première mi-temps de très haute volée malgré l’absence de Stelvio dans l’entrejeu, le F91 a logiquement fini par plier devant plus de 40 000 spectateurs, au stade Villamarin (3-0). Il a pourtant largement fait le boulot contre le Betis.
Quand l’Écossais Andrew Dallas, à la 24e minute, a invité tous les joueurs à aller se rafraîchir, une bonne partie du stade Villamarin, peu soucieuse des 32°C au thermomètre, a éructé d’indignation. Quoi ? Laisser souffler Dudelange alors que le Betis, déjà, n’arrive pas à se procurer d’occasions nettes ?
Ce public de spécialistes et d’esthètes, soucieux avant tout de beau jeu, n’a pourtant pas à en vouloir au F91, venu lui offrir exactement ce qu’il demande. Pas à parts égales avec le 5e de Liga, qui le prive comme prévu du ballon la plupart du temps, mais dès que l’occasion se présente et avec une classe qui ne nous étonne même plus.
À ce détail près que le Betis Séville n’est ni le Legia ni Cluj et que l’endroit file encore plus la pétoche que les stades Jozef-Pilsudski et Constantin-Radulescu. Le Villamarin a pourtant ronronné de plaisir pour la première fois de la soirée sur une action des hommes de Dino Toppmöller, qui tiennent parole et ne balancent pas.
Dès la 2e minute, Couturier, Kruska, El Hriti et Mélisse donnent le tournis à l’entrejeu andalou et un appui sur le génial petit Sinani, qui remet d’une talonnade, permet de voir le premier tir cadré du match. Au moins, tout le monde est au clair avec les promesses dudelangeoises : elles seront respectées.
L’Olympiakos ne se baladera pas
On attendait vaguement de savoir à quel point le turnover serait conséquent côté sévillan, pour mieux mesurer la valeur que Quique Setien, le coach du Betis, prête vraiment à son hôte luxembourgeois. Et à trois jours d’un déplacement à Madrid pour y affronter l’Atlético, il choisit de se passer de cinq joueurs du dernier match de championnat contre Leganés. On appelle ça une grosse tournante, et même s’il a promis que ses joueurs ne seraient pas pris en train de «prendre ce match par-dessus la jambe», les changements de rythme ne sont pas légion. Il a fallu attendre le début de deuxième période pour ça.
Entretemps, la prédiction de Dino Toppmöller s’est accomplie. Le Betis, pas assez tueur devant, manque de rage pour plier ce match et «même avec leur possession, il arrive que ce soit l’adversaire qui ait les plus grosses occasions». Le F91 en a eu trois de marquer pour ouvrir le score. Il ne les a pas saisies et y a laissé filer son mince espoir d’exploit.
Toppmöller avait raison sur un autre point : jouer contre une équipe qui a presque tout le temps le ballon, cela use. Mais si Dudelange a sombré en fin de partie, ce n’est pas que par fatigue, c’est aussi par romantisme et esprit de conquête, en essayant désespérément d’aller chercher à égaliser, prenant quelques contres fatals. Voilà une performance dans la lignée de sa première soirée continentale, face au Milan AC. Que l’Olympiakos soit rassuré : le 25 octobre, au stade Josy-Barthel, rien ne lui sera donné gratuitement.
A Séville, Julien Mollereau