Afin de célébrer le 9 mai, de nombreux visiteurs se sont rendus au Parlement européen où se tenait, comme depuis un an, l’Europa Experience dédiée à l’Union européenne.
Sur le coup de midi, ce vendredi 9 mai, journée de l’Europe, le soleil bat son plein et de bonnes odeurs s’échappent des trois food trucks présents sur le parvis du secrétariat général du Parlement européen au Kirchberg. Pourtant, ce n’est pas pour se restaurer qu’il y a la queue mais bien pour entrer dans le bâtiment Konrad-Adenauer afin de participer à l’exposition interactive «Europa Experience». Cette dernière, accessible gratuitement, est ouverte du lundi au samedi toute l’année mais fête aujourd’hui sa première année d’existence. Et force est de constater qu’elle ne cesse d’attirer des visiteurs.
«Nous sommes positivement surpris de la bonne réponse des citoyens qui sont nombreux à venir aujourd’hui», confie même Christoph Schroeder, chef du bureau luxembourgeois du Parlement européen. «Lors de la première heure d’ouverture, ils étaient déjà 400!» À noter qu’au terme de la journée, ils étaient 3 513 à s’être rendus sur place, soit presque 9 % de la fréquentation totale depuis mai 2024 (40 000).
Conscient que la météo ensoleillée du jour est un bon coup de pouce, le porte-parole du bureau souligne aussi la richesse de l’offre proposée par «Europa Experience» : «Il y a l’exposition interactive avec de la réalité virtuelle mais également des animations pour les enfants, des stands d’information, un jeu de rôle et les food trucks». À ses yeux, l’affluence du jour et la diversité de nationalités des visiteurs illustrent également «un besoin de découvrir l’Europe et pas seulement les bâtiments du Kirchberg qui restent fermés».
Une exposition qui loue l’UE
Venus d’Eischen, Marc* fait partie des curieux qui souhaitent en apprendre plus sur l’Union européenne, 75 ans après la déclaration fondatrice de Robert Schuman à qui le 9 mai est dédié. «De temps en temps, nous avons besoin de ce rappel historique, de ce que sont le Parlement et l’Europe, car je vis quand même dedans depuis 1957», explique-t-il. Séduit par l’exposition «extraordinaire» qui permet d’en apprendre davantage sur l’essence de l’UE, à travers le rôle des députés et différents organes européens, il en sort d’autant plus convaincu : «Quand je vois son utilité, je suis toujours étonné qu’il existe encore en Europe des gens qui n’en veulent pas».

«J’ai connu l’époque où nous avions notre franc, nos frontières, nos douaniers, chacun sa petite armée et son économie. Si nous n’avions pas l’Europe aujourd’hui, ce serait catastrophique», déclare cet Européen convaincu.
Venue avec sa fille, Clarisse* est du même avis que lui : «Surtout dans les temps actuels qui sont durs, il faut rester unis, car un pays seul ne serait pas un pays fort et cela rajouterait encore plus de conflits». Cette dernière «ne comprend pas les discours anti-Europe» et souligne les bienfaits de l’aspect «multiculturel, une valeur de plus de l’Europe».
«Une idée déjà plus claire»
Souvent pointée du doigt pour son désintérêt pour la politique, nationale comme européenne, la jeunesse est pourtant nombreuse ce 9 mai. «Il y a des jeunes partout, c’est très bien, ce sont eux l’avenir, pas moi», plaisante Marc. Outre les nombreux parents venus avec leurs enfants en bas âge qui brandissent à tout va leurs drapeaux de l’UE, des jeunes votants sont également de la partie.
C’est le cas de Jacob, qui ne s’imaginait pourtant pas se rendre au bureau luxembourgeois du Parlement aujourd’hui. Contrôleur aérien en Allemagne, à Munich, il est au Grand-Duché à la suite des offres de vols surprises d’une compagnie aérienne. «Je suis arrivé ce matin par hasard, donc je n’avais rien prévu mais j’ai appris qu’il y a cette journée de l’Europe ici et j’ai trouvé cela fantastique», raconte l’Allemand de 29 ans.
Citoyen d’un de ses sept États fondateurs de l’Union européenne, il avoue néanmoins «avoir appris beaucoup de choses, car mes connaissances sur l’Europe ne sont pas énormes». «Ce n’est pas très commun de parler de l’Europe entre amis ou en famille», poursuit-il en réclamant «un meilleur apprentissage de ce que fait l’Europe, car c’est dur à comprendre pour nous, les gens normaux». En attendant, lui et les centaines de visiteurs sont donc repartis du Kirchberg avec «une idée déjà plus claire» de l’Union européenne, ses tenants et aboutissants. Pari gagné pour le Parlement européen.
* Les prénoms ont été changés.