Déjà qualifiée pour les huitièmes de finale de « son » Euro-2024 à domicile, l’Allemagne vise le sans-faute contre la Suisse dimanche soir (21 h), alors que la chasse aux 13 places restantes pour la phase à élimination directe débute pour quatre jours.
Après 24 matches disputés et les deux premières journées complètes, trois équipes ont d’ores et déjà validé leur billet pour les huitièmes de finale avec deux victoires: l’Allemagne, l’Espagne et le Portugal.
Pour décrocher les treize autres accessits, vingt sélections sont encore en lice, puisque seule la Pologne, assurée de finir dernière de son groupe, est hors course. Espagnols et Portugais ont à l’inverse la garantie de décrocher la première place de leur groupe avant leur dernier match.
L’Allemagne de Julian Nagelsmann veut les imiter et un match nul sur la pelouse en mauvais état de Francfort contre la Suisse sera suffisant pour satisfaire les deux équipes: la Mannschaft sera première de son groupe et la Nati sera assurée de rejoindre les huitièmes, comme ce fut le cas pour elle au Mondial-2018, à l’Euro-2021 et au Mondial-2022.
Mais le jeune sélectionneur (36 ans) en veut plus et ne souhaite surtout pas se projeter sur un tableau éventuellement plus simple en cas de défaite et de deuxième place. « Nous ne pouvons pas prédire qui sera exactement notre adversaire dans la phase à élimination directe. On veut accumuler de la confiance et du rythme, en enchaînant les victoires », a souligné Nagelsmann en conférence de presse.
À domicile, ses joueurs ont impressionné avec deux victoires contre l’Écosse (5-1) et la Hongrie (2-0). Ils surfent depuis une dizaine de jours sur un engouement dans le pays qui avait disparu ces dernières années avec les échecs en Coupe du monde (élimination au 1er tour en 2018 et en 2022) ou à l’Euro (sortie en huitièmes de finale en 2021).
La Suisse en position de force
Les bons souvenirs du conte de fées d’été de 2006, le « Sommermärchen » au cours duquel l’Allemagne s’était hissée en demi-finales et à la troisième place de « son » Mondial à domicile, ont commencé à refaire surface.
« On sent bien qu’il commence à y avoir une ambiance autour de l’Euro dans le pays et ça nous pousse, voir que les gens croient à nouveau en nous et que l’on est parvenu à rétablir cette foi », a apprécié le défenseur central Jonathan Tah.
Derrière l’Allemagne, la Suisse dispose des meilleures cartes pour se qualifier. Les coéquipiers de Granit Xhaka ont manqué une première occasion en concédant le match nul contre l’Écosse (1-1) il y a quatre jours, mais avec quatre points, ils ne peuvent être dépassés que par les Écossais, qui n’ont qu’un point et une différence de buts défavorable (-4 contre +2).
Poussés par leur Tartan Army, cette impressionnante masse de supporters présente en Allemagne en nombre (entre 100.000 et 200.000), les Écossais défieront la Hongrie et devront assurer un succès s’ils souhaitent conserver leurs chances de passer pour la première fois de leur histoire d’une phase de groupes d’un grand tournoi après onze tentatives infructueuses (huit en Coupe du monde, trois à l’Euro).
Pour l’équipe qui terminera troisième du groupe, la longue attente ne fera que commencer: elle devra patienter encore entre deux et trois jours pour savoir si elle termine parmi les quatre meilleurs troisièmes et valide son billet pour les huitièmes de finale.
En 2016, pour le premier Championnat d’Europe des nations à 24 participants offrant cette formule, l’Albanie avait longtemps occupé cette place de troisième et pour sa première participation, elle avait vu le Portugal, futur lauréat de la compétition, lui passer devant in extremis.