Ce sera donc la Belgique. L’équipe de France, qualifiée sans élan ni certitudes pour les huitièmes de finale de l’Euro-2024, affrontera la Belgique, pas tellement mieux en point, lundi à Düsseldorf (18h00).
Lors de la dernière journée de la phase de groupes mercredi, la Géorgie de Willy Sagnol, pour sa première participation à un Euro, a créé l’exploit en battant 2-0 le Portugal de Cristiano Ronaldo, se qualifiant ainsi pour les huitièmes où elle affrontera l’ogre espagnol. Les Diables Rouges de Kevin De Bruyne, défaits d’entrée contre la Slovaquie (1-0), s’étaient relancés face à la Roumanie (2-0).
Ils n’ont pas réussi à se défaire de l’Ukraine mercredi à Stuttgart (0-0) et terminent deuxièmes d’un groupe où, fait inédit, les quatre équipes possèdent le même nombre de points après l’ultime journée des poules, devancés par la Roumanie selon les critères assez complexes établis par l’UEFA.
Ils constituent également, sur le papier, les adversaires les plus forts contre lesquels pouvait tomber la France en huitièmes. Incapables de conserver la première place de leur groupe la veille, les partenaires de Kylian Mbappé se retrouvent dans la moitié de tableau en compagnie des meilleures nations européennes (Espagne, Allemagne et Portugal).
En plus de la Belgique en huitièmes, la France se retrouve dans la partie du tableau final où croisent aussi l’Allemagne, le pays hôte, l’Espagne et le Portugal, les épouvantails du premier tour.
Ce n’est pas le cas de la Belgique. Comme de nombreuses nations candidates au titre, parmi lesquelles la France, l’Angleterre ou l’Italie, elle s’est qualifiée sans convaincre. Les Belges sont à l’image de leur avant-centre Romelu Lukaku, une nouvelle fois muet contre l’Ukraine à Stuttgart.
Le meilleur buteur belge de l’histoire a établi un nouveau record européen avec 14 buts au cours des qualifications à cet Euro mais n’a plus marqué en phase finale d’une compétition internationale, Euro ou Mondial, depuis le précédent championnat d’Europe, en 2021. Un motif d’espoir pour la France qui devra néanmoins se méfier du sentiment de revanche qui anime les Diables Rouges depuis la demi-finale de la Coupe du monde 2018 en Russie, perdue 1-0 face aux Bleus, qui les avait profondément et durablement vexée.
France-Belgique, c’est aussi un classique: la Belgique est l’adversaire que la France a le plus souvent affronté dans son histoire: 75 matches, 26 victoires et 30 défaites (131 bp, 162 bc). C’est aussi le tout premier, 3-3 à Bruxelles le 1er mai 1904.
Si la Belgique s’est qualifiée dans la douleur, éliminant dans le même temps l’Ukraine, la Roumanie, elle a résisté à la Slovaquie et aux intempéries. Avant qu’un énorme orage n’abîme plus encore la pelouse du stade de Francfort, déjà bien endommagée, elle a remonté un but slovaque grâce à un pénalty consécutif à une faute sur Ianis Hagi, le fils de Georges, célèbre « Maradona des Carpates », transformée par Razvan Marin.
Première du groupe E, la Roumanie retrouve les huitièmes de finale qu’elle n’avait atteint qu’une seule fois dans son histoire en 2000 et retrouvera les Pays-Bas, 3es du groupe D, celui de la France.
Malgré son nul, grâce à ses quatre points, la Slovaquie aussi verra la phase éliminatoire. Elle aura même un coup à jouer en huitième face à de pâles Anglais, favoris en début de tournoi, qui n’en finissent pas de décevoir depuis.
Exploit historique de la Géorgie
Mais l’exploit de la journée est à mettre au crédit de la Géorgie, petit poucet de la compétition, victorieuse du Portugal de Cristiano Ronaldo 2-0 et qualifiée ainsi pour les huitièmes également, pour sa première participation à une grande compétition internationale.
Les stars Khvicha Kvaratskhelia, Georges Mikautadze et Giorgi Mamardashvili, les trois seules de l’effectif, se sont donné le droit d’aller défier l’Espagne, l’équipe la plus convaincante du premier tour, sortie sans encombres du groupe de la mort où figuraient également l’Italie et la Croatie, dimanche à Cologne.
A Gelsenkirchen, en profitant parfaitement des rares miettes offensives dont elle disposait, la Géorgie a choqué la Seleçao, déjà qualifiée et fortement remaniée au coup d’envoi, et envoyé au paradis ses bruyants supporters, venus représentés les 3,7 millions de leurs compatriotes.
Le bruit, il a également retenti dans toutes les rues de toutes les grandes villes allemandes, sous le concert de klaxons offert par la forte communauté turque dans le pays, fêtant la qualification de la Turquie, victorieuse 2-1 de la République Tchèque à Hambourg, dans une ambiance incandescente.
Avec deux victoires et six points, les hommes de Vincenzo Montella finissent deuxième de leur groupe — derrière le Portugal à la différence de buts — et affronteront l’Autriche à Leipzig en huitièmes de finale. La République tchèque, avec 1 point, pointe à la dernière place du classement et est éliminée.
La phase de groupes est désormais refermée. Les choses sérieuses peuvent commencer. Le début des hostilités est programmé samedi 29 juin à Berlin, avec un alléchant Suisse-Italie.
Par ici, après un derby, il y a toujours un copain ou un collègue qui fait la gueule. C est chiant. A la fin, le grand perdant, c est le bar. On dira que ce dernier est allemand.