Après les deux titres de champions du monde décrochés par les messieurs en 2001 et 2017, le handball français peut écrire une nouvelle grande page de son histoire à Paris-Bercy, « une salle mythique » où la magie opère à merveille, avec des Françaises en quête d’or européen dimanche.
« C’est une salle qui respire le handball ». En une phrase, le sélectionneur français Olivier Krumbholz a résumé le sentiment général à propos de l’enceinte du sud-est parisien inaugurée en 1984. « Les garçons y ont déjà gagné deux fois… Donc, vous supposez la suite », glisse malicieusement Krumbholz.
Bercy a connu ses premières grandes émotions handballistiques avec la fin de l’ère Daniel Costantini en janvier 2001. Quelques mois après l’échec en quarts de finale des JO-2000, les handballeurs français, avec dans leur rang Jackson Richardson, accueillent le monde, et un dernier carré disputé à Bercy.
Après avoir éliminé l’Égypte en demies, les Bleus s’attaquent à la Suède, la référence absolue de l’époque avec Stefan Lövgren et Magnus Wislander. Dans une ambiance survoltée, les Français arrachent la prolongation et s’imposent ensuite pour des adieux dorés et pleins d’émotions de Costantini, sélectionneur emblématique de la première grande période du hand masculin français.
Rebelote seize ans plus tard, avec les Experts de Thierry Omeyer, Nikola Karabatic ou Daniel Narcisse. Favoris du tournoi, ils tiennent leur rang pour une apothéose à domicile devant plus de 15 000 spectateurs et des millions de téléspectateurs.
Effacer le Mondial de 2007
« Cette salle a une histoire. C’est la plus belle salle française, une salle mythique. C’est une salle qui est impressionnante, qui a une énergie particulière », apprécie Nikola Karabatic, sacré champion du monde pour la quatrième fois en janvier 2017. La vedette du hand français y a joué son premier match alors qu’il n’avait que 15 ans, une finale d’interligues remportée en lever de rideau d’un match de l’équipe de France. « Je m’en souviens encore! »
Seul mauvais souvenir jusqu’à présent pour le hand français, le Championnat du monde féminin en 2007, où les Bleues avaient échoué en quarts de finale contre la Roumanie. « J’ai un souvenir mitigé de ce match. On menait de sept buts à mi-temps. Et puis, il y a une jeune fille de 18 ans qui nous a fait dérailler. Elle s’appelle Cristina Neagu et elle nous a planté énormément de buts », se remémore Olivier Krumbholz. Il retient aussi la victoire pour la cinquième place contre la Corée du Sud dans une salle de 10 000 places « à un horaire impossible ».
La finale de dimanche à 17h30, devant 14 000 personnes sera l’occasion d’effacer cette contre-performance et d’entretenir le mythe autour de Bercy, qui sera le site hôte du basket pour les Jeux olympiques 2024.
Le Quotidien/AFP