Place au piano, à partir de jeudi et jusqu’à dimanche, au CAPe d’Ettelbruck. Après Chopin en 2014, le festival «Piano+» revient avec un programme dédié à Debussy.
Le piano est souvent considéré comme le roi des instruments. Avec ses 88 notes, il est celui qui possède le plus grand registre, il va du très aigu au très grave, il permet de jouer en même temps une ligne mélodique et un accompagnement et se prête sans problème à de nombreux styles de musique. Rien d’étonnant donc à ce qu’on lui consacre tout un festival.
Ce sera une nouvelle fois le cas, à partir de jeudi et jusqu’à dimanche, au CAPe d’Ettelbruck avec la deuxième édition maison de «Piano+». La première, en 2014, était dédiée à Frédéric Chopin. Cette seconde met à l’honneur un autre grand compositeur : Claude Debussy. Un choix commun à Carl Adalsteinsson, le directeur artistique du CAPe, et de la pianiste grand-ducale Cathy Krier, devenue pour cette édition cocuratrice du festival.
Une vraie réflexion sur le programme
«Je trouve que quand on organise un festival, c’est important d’avoir quelque chose qui oblige à faire une vraie réflexion sur les programmes et qui fasse un point d’ancrage, un dénominateur commun entre les différents artistes invités», note la Rising Star de l’European Concert Hall Organisation pour la saison 2015/16. «On a donc réfléchi et on est venus tout naturellement vers Debussy», ajoute celle qui a justement consacré son dernier enregistrement, Masques, sorti fin 2017, à Szymanowski et Debussy. Un compositeur qu’elle connaît donc bien – «comme tous les pianistes, puisqu’on joue tous du Debussy pendant notre apprentissage de l’instrument», assure-t-elle – et dont on célébrait, en 2018, le centenaire de la mort.
On est un peu en retard? «Oh, presque pas!», répond-elle avec un large sourire. «On n’est pas à une vingtaine de jours près!» D’autant que le compositeur mérite bien qu’on lui consacre quatre jours, centenaire ou pas! «Debussy est un compositeur extrêmement important pour les pianistes. C’est un des piliers des nouveaux moyens d’expression pour les musiciens au début du XXe siècle. Et le piano est l’instrument central de son œuvre. Il a toujours écrit pour le piano et tout ce qu’il a composé d’autre, il l’a d’abord essayé au piano.» Le compositeur est considéré comme un des principaux précurseurs de la musique moderne, rejetant tout académisme esthétique et utilisant une palette sonore particulièrement riche.
Huit pianistes en tout
Pour lui rendre hommage, Cathy Krier a donc convié des pianistes qu’elle connaît et apprécie : l’Arménienne Lilit Grigoryan, le Franco-Suisse Cédric Pescia, l’Indo-Germanique Sheila Arnold, le Français François-Frédéric Guy, la Franco-Monégasque Shani Diluka, le Russo-Germanique Pavel Gililov ainsi que le Grand-Ducal Michel Reis. Ils ont tous accepté l’invitation. Cathy Krier s’est également réservée une plage de la programmation.
Huit pianistes en tout donc – auxquels vont s’ajouter les élèves de piano du Conservatoire du Nord, pour un concert bonus, et gratuit, le samedi après-midi. Chacun présentera Debussy à sa manière, avec son style, son background musical. Chacun rapprochera aussi, pendant l’heure qui lui est consacrée, les œuvres du compositeur du Prélude à l’après-midi d’un faune à celles d’autres créateurs : Mompu, Couperin, Fauré, Messiaen, Rameau, Ligeti, Beethoven ou encore Chopin mais aussi Toru Takemitsu, John Cage, Duke Ellington ou encore Michel Reis lui-même.
«Des propositions très différentes qui rendent le programme très éclectique», précise la programmatrice, ravie de casser les frontières entre les genres musicaux : classique, contemporain, jazz… Une série de concerts qui s’annonce de très haut niveau. Et une occasion de rêve pour le public pour redécouvrir Debussy !
Pablo Chimienti
Le programme
Jeudi, à 20 h : Lilit Grigoryan – Cédric Pescia
– Vendredi, à 16 h : Master class publique par les pianistes du festival
– Vendredi, à 20 h : Sheila Arnold – Michel Reis
– Samedi, à 18 h 30 : Concert «Une arabesque autour de Debussy»
par les élèves des classes de piano du Conservatoire du Nord
– Samedi, à 20 h : Cathy Krier – François-Frédéric Guy
– Dimanche, à 17 h : Shani Diluka – Pavel Gililov
Pass festival : 93 euros/64,50 (jeunes). Tarif par soirée : 31 euros/15,50 (jeunes)