À une semaine de l’élection présidentielle, Kamala Harris dans le nord des Etats-Unis et Donald Trump dans le sud poursuivent leur campagne effrénée pour la Maison Blanche, marquée par des nouveaux propos virulents lors d’un meeting du républicain.
Le septuagénaire a dû prendre ses distances avec une déclaration, partout dénoncée comme raciste, d’un humoriste invité sur la scène du Madison Square Garden, célèbre salle de New York où ont convergé dimanche des milliers de partisans de l’ex-président.
Porto Rico, territoire américain, est « une île flottante d’ordures au milieu de l’océan », a lancé Tony Hinchcliffe. L’agglomération de New York compte plus d’un million d’habitants d’origine portoricaine et la Pennsylvanie, Etat crucial pour la présidentielle du 5 novembre, en compte un demi-million.
« Cette plaisanterie ne reflète pas l’opinion du président » Trump, a fait savoir une de ses porte-parole.
A l’opposé, Kamala Harris a immédiatement exploité la controverse, en promettant dans une vidéo de « dessiner une voie nouvelle et heureuse » pour Porto Rico.
Biden vote
La vice-présidente et son colistier Tim Walz vont se rendre cette semaine dans l’ensemble des sept Etats-clés, les plus disputés. La candidate de 60 ans commence lundi par le Michigan, avec un déplacement axé sur le secteur manufacturier.
Donald Trump va lui en Géorgie, un Etat de la « ceinture de la Bible » qu’il souhaite plus que tout remporter après l’avoir perdu de quelque 11 000 voix seulement en 2020. Il s’est exprimé lundi soir dans le stade du campus de l’université Georgia Tech. Sur sa piste d’athlétisme, sont montés des stands vendant des tee-shirts « Je vote pour le repris de justice », et ses célèbres casquettes rouges.
Cesar Viera, 18 ans, qui habite au nord d’Atlanta, confie à l’AFP qu’il votera pour la première fois de sa vie demain, pour Donald Trump. « Il est tout simplement le meilleur pour notre économie », dit-il, un drapeau américain autour de ses épaules. Il a regardé le meeting au Madison Square Garden la veille et n’y a rien vu de raciste ou de blessant: « Je suis également latino et je vote Trump. »
À quelques encablures, deux grands panneaux appellent à voter pour Kamala Harris. Tucker Spires, un étudiant de 20 ans futur ingénieur, a déjà glissé son bulletin dans l’urne pour la démocrate. « Trump est simplement quelqu’un de méprisable », lance-t-il en sirotant une boisson énergisante.
Près de 43 millions d’Américains ont comme lui déjà voté de manière anticipée pour ce scrutin qui s’annonce comme le plus serré de l’histoire moderne des Etats-Unis. Le président Joe Biden a lui-même voté lundi dans l’Etat du Delaware où il possède sa résidence privée. Le démocrate de 81 ans est grandement tenu à l’écart de la campagne menée par sa vice-présidente, qui sait qu’elle a intérêt à se démarquer du dirigeant impopulaire, marqué par le poids des ans.
L’octogénaire a qualifié de « totalement déplacée » l’initiative du milliardaire Elon Musk qui, pour soutenir Donald Trump, offre chaque jour un million de dollars à un électeur tiré au sort dans un Etat-clé, à charge pour lui de signer une pétition défendant les idées républicaines.
Trump courtise les chrétiens
Au niveau national, les sondages donnent toujours au coude-à-coude Kamala Harris, qui deviendrait la première femme noire présidente des Etats-Unis, et Donald Trump, candidat pour la troisième fois à la Maison Blanche. Illustration des tensions ambiantes, deux urnes électorales métalliques, contenant des centaines de bulletins déposés de façon anticipée, ont été la cible d’incendies volontaires lundi, dans les Etats limitrophes de Washington et de l’Oregon.
Kamala Harris a donné une interview lundi à CBS dans laquelle elle s’est dite prête à passer un examen d’évaluation cognitive, appelant son rival de 78 ans à « passer le même » test. « Il est de plus en plus instable et déséquilibré », a-t-elle assuré. Donald Trump s’adressera lui à une assemblée de pasteurs et de responsables religieux avant de tenir un meeting à Atlanta.
Le républicain a pu compter sur le soutien des chrétiens évangéliques dans ses précédentes campagnes, ayant fait nommer trois juges conservateurs à la Cour suprême durant son mandat à la Maison Blanche, contribuant ainsi à la fin de la garantie du droit à l’avortement au niveau fédéral.
Kamala Harris, qui a fait de la défense du droit à l’avortement l’une de ses priorités de campagne, inclura probablement ce thème dans le « réquisitoire final » qu’elle compte prononcer mardi contre Donald Trump, dans une allocution à quelques encablures de la Maison Blanche. C’est là que Donald Trump avait harangué ses partisans le 6 janvier 2021, avant qu’ils n’attaquent le Capitole.