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État de la Nation : l’opposition dézingue le Premier ministre


Les chefs de fraction du LSAP, de déi gréng, de l'ADR, du Parti pirate et de déi Lénk font face aux députés de la majorité. (Photo : julien garroy)

Comme de coutume, les partis de l’opposition fustigent lourdement le discours sur l’état de la Nation. LSAP, déi gréng, ADR, Parti pirate et déi Lénk se disent déçus.

Ils évoquent un «discours faible», tenu par un «bureaucrate», voire un «CEO» qui a annoncé peu de nouveautés. Pas mal de questions restent sans réponse, estiment les partis de l’opposition.

Voici les réactions à chaud des chefs de fraction.

«Un discours faible, qui se résume à des effets d’annonce»

Taina Bofferding (LSAP) : «L’analyse du Premier ministre sur l’état de la Nation se résume au fait que le problème majeur du pays est qu’on vit dans une jungle bureaucratique. La simplification administrative semble être suffisante pour résoudre tous les problèmes. C’est à dire qu’avec quelque certificats en moins on réussit à solutionner tous les problèmes. Il faut admettre que le principe du « once-only » dans le domaine du logement est un concept intéressant qui peut aider à construire plus rapidement davantage de logements.

Mais, si nous voulons vraiment s’attaquer à la crise du logement, il faut aussi s’assurer que les logements construits soient abordables pour les gens. Je constate aussi que dans le plan d’action de 10 points pour le logement, on retrouve des idées qui ne sont pas vraiment neuves et qui reposent sur des initiatives que j’ai déjà prises en tant que ministre de l’Intérieur.

J’étais assez contente d’entendre le Premier ministre déclarer que sa grande priorité était la lutte contre la pauvreté. Néanmoins, je constate que la seule réponse apportée pour s’attaquer au problème est une nouvelle fois simplification des procédures. Il est bien de le faire, mais on ne s’attaque pas au fond du problème. C’est triste que l’on n’ait pas eu droit à plus de détails alors que le moment était opportun. Son discours très faible se résume à des effets d’annonce.»

«Le constat est que peu de neuf a été dit»

Sam Tanson (déi gréng) : «On a beaucoup parlé de nouveautés, mais une fois que la poussière s’est un peu posée, et après un bref moment de réflexion, on constate que peu de neuf a été dit. Il y a surtout eu des annonces sur la réduction de primes que ce soit dans le domaine de l’électromobilité ou des primes pour la rénovation énergétique des logements. Une nouvelle adaptation du barème d’imposition à l’inflation est une autre annonce.

On n’a cependant rien entendu sur le contrefinancement de cette mesure. Pour le reste, il était beaucoup question de simplification administrative sans que l’on sache à quoi cela va ressembler.

Il y a certainement aussi du positif, comme la prime pour l’achat de voitures électriques d’occasion. Il en va de même pour le guichet unique dans le domaine des aides sociales. On a eu droit un peu à une déclaration gouvernementale bis et attendons désormais les détails.»

«Un discours de bureaucrate»

Fred Keup (ADR) : «Ce fut un peu un discours de bureaucrate. On n’a pas eu droit à une vision qui puisse faire évoluer le pays. Il y a eu une série d’annonces concernant des simplifications administratives que l’on peut en partie saluer, mais où ne sait quel sera leur apport et leur coût. Ce qui a vraiment manqué à mes yeux est un Premier ministre qui pour son premier discours sur l’état de la Nation a omis d’enthousiasmer les gens, dresser le chemin que va prendre le pays et clairement mentionner des problèmes comme la sécurité, la criminalité, la migration, l’intégration ou les langues. Il est difficilement compréhensible que tout cela n’ait pas été thématisé par un Premier ministre. C’est dommage. Il s’agit d’une chance ratée pour M. Frieden.»

 

«On nous a raconté des contes de fées»

Sven Clement (Parti pirate) : «Je me suis cru au Parc Merveilleux à Bettembourg. On a eu droit à beaucoup d’annonces, dont certaines avaient déjà été mises en perspective. J’ai du mal à vraiment évaluer tout cela, car trop de détails font encore défaut, si ce n’est des éléments qui s’avèrent plutôt négatifs.

Je citerai la réduction des primes pour les voitures électriques, ce qui veut dire que ce gouvernement ne croit manifestement pas à cette forme de mobilité. Je me pose en outre la question, au vu de tous les contes de fées qui nous ont été racontées, comment toutes ces mesures pourront être financées. On achète plus, il y aura des soulagements fiscaux, ce que l’on salue absolument.

Mais, le Conseil national des finances publiques a annoncé lundi un déficit qui sera deux fois plus grand que celui inscrit dans le budget 2024. On parle de 427 millions d’euros en plus. En dépit de cela, le gouvernement distribue l’argent à tout-va. Quelqu’un doit m’expliquer comment cela peut fonctionner. Je ne suis peut-être qu’un simple petit député et pas un grand chef d’entreprise comme M. Frieden, mais l’équation ne peut pas être résolue. Il faut donc voir si cela pourra bien se terminer ou si la méchante sorcière va gagner.»

 

«Le Premier ministre s’est présenté tel un CEO»

Marc Baum (déi Lénk) : «On n’a pas entendu de discours sur l’état de la Nation, mais un discours sur la simplification administrative. Le Premier ministre s’est présenté tel un CEO qui en tant que chef de chantier estime qu’un changement des démarches administratives s’avèrera suffisant pour résoudre tous les problèmes d’une entreprise.

La lutte contre la pauvreté se limite à une simplification administrative. Il en va de même pour le logement, alors que toutes les études viennent à la conclusion que le problème est lié à une imposition qui soutient la spéculation sur le foncier et la rétention de terrains constructibles. Pas un seul mot sur ce fait.

Et comme cela se doit pour un CEO, on met déjà en perspective une baisse de l’imposition des entreprises, combinée en même temps à une réduction de la taxe d’abonnement sur certains produits financiers. Une nouvelle fois, on sort l’arrosoir pour tous ceux qui n’en ont pas besoin et pour tous les autres, les mesures se limitent au remplissage d’un ou deux formulaires.»

Un commentaire

  1. L’opposition s’oppose.
    Pas la peine d’en faire un plat.