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Et dire que Roman Ferber aurait aimé faire 20 centimètres de moins


Ferber résiste à toutes les défenses du pays.

L’attaquant de Bissen affiche des stats de plus en plus folles : 7 buts et 6 passes en 8 rencontres. Ça mérite qu’on parle de lui !

Où en serait Bissen, aujourd’hui, si Roman Ferber était arrivé dès le début du mois d’août ? On ne peut pas ne pas y penser, puisque ces chiffres suggèrent qu’il faut se poser la question : sans lui, jusqu’à mi-septembre, c’est 0,8 point par rencontre, avec lui, c’est 2,7 en moyenne.

Dire qu’à chaque fin de match, actuellement, les joueurs se débattent contre l’idée gentillette qu’on leur soumet régulièrement qu’ils sont désormais des Européens en puissance. Avec un Ferber qui serait arrivé dès la reprise, n’en seraient-ils pas plutôt à freiner des quatre fers pour dire que non… «le titre, on n’y pense pas» ?

C’est un fait que la magie, sur les bords de l’Attert, a commencé à opérer quand le Belge est venu poser ses valises sur le front de l’attaque. Et lui-même avoue regretter un peu de ne pas être arrivé plus tôt : «Ça aurait peut-être changé la donne, oui. Je suis arrivé tard parce que ma venue était liée à l’état de santé de Dave (NDLR : Turpel, qui a annoncé sa fin de carrière depuis). S’il avait été apte, je ne serais même pas venu.» Mais maintenant qu’il est là et bien là, le natif du Hainaut peut aussi admettre que «pour l’Europe, on ne peut plus trop se cacher».

«Victime» de son gabarit ? Tu parles !

De toute façon, difficile de dissimuler quoi que ce soit : on ne voit que lui, devant même le très prolifique Abi Ramzi. Contre le RFCU samedi, c’est encore un carton plein : 1 but et 2 passes, dont cette remise de la tête, géniale d’évidence, pour Mannone.

Le genre de geste qu’on voit trop peu, sans doute parce qu’il faut être suprêmement lucide et altruiste pour avoir le luxe de jouer simple. «Un jour, un coach de l’Union Saint-Gilloise m’a parlé de statistiques autour des buts. Depuis, je me demande toujours si un coéquipier a un pourcentage de chance de marquer plus grand que moi, en fonction de sa position.» Ce conseil-là, Ferber aurait aussi pu ne rien en faire.

Il a plutôt choisi de suivre un instinct qu’il a depuis qu’il a cette carrure d’attaquant de 1,92 m, qui donne un peu trop de passes décisives pour être tout à fait honnête : «J’ai toujours eu ce problème dans n’importe quel club, avec mon physique, que mes coaches me placent en pointe. Mais moi, j’ai commencé en tant que meneur de jeu. J’aime faire jouer les autres, mais je suis victime de mon gabarit. Des fois, j’en plaisante en me disant que si j’avais fait 20 cm de moins, j’aurais peut-être fait une autre carrière !»

Ce n’est pas pour autant qu’il se plaindra de sa réussite actuelle, même s’il va devoir s’accommoder d’une longue mise en sommeil pour la trêve hivernale. «Mais en ce moment, les semaines se suivent et se ressemblent. Tant mieux, parce que ce n’est pas désagréable. À 32 ans, c’est bien, mais c’est peut-être parce que je suis comme les bouteilles de bon vin.»

Sacrée cuvée que s’est offerte le promu, qui a eu le nez creux avec ce contrat de quatre ans.