Dans une réponse à une question parlementaire, le ministre de l’Environnement, Serge Wilmes, souligne les difficultés de lutter contre la propagation de certaines espèces animales.
Les ratons laveurs, les tortues de Floride ou encore les crabes font partie des espèces animales exotiques envahissantes recensées au Luxembourg. Au total, on y dénombre 86 espèces dont 27 vertébrés et 59 invertébrés. Voici les chiffres que divulgue, ce mardi, le ministre de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité, Serge Wilmes, en réponse à une question parlementaire posée par les députés ADR Alexandra Schoos et Jeff Engelen. Le ministre ajoute que régulièrement de nouveaux animaux viennent s’ajouter à cette liste, par exemple, le frelon asiatique (Vespa velutina nigrithorax) en 2021 ou le moustique tigre asiatique (Aedes albopictus) en 2022.
Une stratégie harmonisée
En Europe, on trouve plus de 12 000 espèces étrangères, selon les relevés du projet d’études européen Daisie (Delivering Alien Invasive Species Inventories for Europe).
Le Règlement européen 1143/2014 relatif à la prévention et à la gestion de l’introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes définit des critères clairs pour déterminer si une espèce peut être ajoutée à cette liste. Il permet aussi à l’UE de se doter d’une stratégie harmonisée et partagée, qui prévoit que chaque État, via sa stratégie nationale, mette en place des mesures relatives à la prévention, la détection précoce et l’éradication rapide et la gestion des espèces animales exotiques envahissantes déjà présentes et largement répandues.
«L’analyse de risque se base sur les connaissances scientifiques disponibles pour évaluer la dynamique d’introduction, de reproduction et de propagation de l’espèce ainsi que ses impacts négatifs sur la biodiversité et les écosystèmes concernés», explique Serge Wilmes.
Rongeurs, oiseaux et invertébrés
Parmi les espèces animales exotiques envahissantes qui ont un impact négatif au Grand-Duché, le ministre cite, entre autres, le ragondin, qui peut «dévaster entièrement la végétation, détruisant ainsi l’habitat de nombreuses espèces locales», mais aussi le rat musqué, le raton laveur et la tortue de Floride, qui «peut avoir un impact négatif sur les populations d’amphibiens par prédation». Chez les oiseaux, on retrouve l’oie du Nil qui se place comme concurrente d’autres oiseaux aquatiques.
Du côté des invertébrés, on retrouve en tête de liste les espèces de crabes invasives. «Elles ont fait disparaître les écrevisses autochtones par la propagation de la peste de l’écrevisse», précise le ministre, qui mentionne également le frelon asiatique, «qui s’est fortement propagé depuis 2023, bien que son impact sur la faune locale n’ait pas encore été scientifiquement évalué».
Un combat difficile
Pour lutter contre ces espèces animales exotiques envahissantes, Serge Wilmes explique qu’une série de plans d’action ont été élaborés en collaboration avec l’administration de la Nature et des Forêts. Ces derniers sont régulièrement actualisés sur la base de nouvelles connaissances et chaque citoyen peut formuler ses remarques lors des consultations publiques qui ont systématiquement lieu au cours de l’élaboration de ces plans.
Le ministre conclut en soulignant que la lutte contre ces espèces est «extrêmement difficile, car elle nécessite des ressources considérables dont beaucoup de pays ne disposent pas». Il y inclut le Luxembourg en mettant en avant les difficultés du Grand-Duché à stopper la propagation des espèces invasives.