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Espagne : 4 ans de prison pour l’ex-patron du FMI condamné pour délits fiscaux au Luxembourg


L'ancien banquier, âgé de 75 ans, était poursuivi avec 15 autres personnes, accusées de l'avoir aidé à monter un système frauduleux à des fins d'enrichissement personnel. (Photo AFP)

L’ex-directeur du FMI Rodrigo Rato a été condamné à plus de quatre ans de prison et à plus de 2 millions d’euros d’amende pour des faits de corruption et des délits fiscaux portant sur son patrimoine, a annoncé vendredi un tribunal madrilène.

Ancien ministre espagnol de l’Économie du gouvernement Aznar (Parti populaire, droite) entre 1996 et 2004, Rodrigo Rato a été condamné par le tribunal supérieur de justice de Madrid à quatre ans, neuf mois et un jour de prison pour « trois délits fiscaux, un délit de blanchiment d’argent et un délit de corruption ».

L’ex-patron du Fonds monétaire international (FMI) entre 2004 et 2007 a également été condamné à des amendes pour un total de plus de deux millions d’euros, et devra payer au Trésor public la somme de 568.413 euros, a précisé le tribunal dans un communiqué. Rodrigo Rato a annoncé au quotidien conservateur ABC qu’il ferait appel de cette décision, qui lui « semble injuste et dépourvue de base légale ».

Il avait déjà été condamné en 2018 à quatre ans et demi de prison pour détournement de fonds dans l’un des volets de la tentaculaire affaire Bankia, la banque qu’il avait dirigée de 2010 à 2012, pour avoir réglé des frais personnels en se servant librement des fonds de la banque. L’ancien homme fort du PP avait purgé une partie de sa peine en détention.

8,5 millions d’euros dissimulés

L’ancien banquier et ex-poids lourd du Parti populaire, âgé de 75 ans, était cette fois-ci poursuivi avec 15 autres personnes, accusées de l’avoir aidé à monter un système frauduleux à des fins d’enrichissement personnel et d’avoir dissimulé un total de 8,5 millions d’euros au fisc espagnol entre 2005 et 2015.

Selon le parquet espagnol, il aurait utilisé plusieurs sociétés d’investissement basées en Irlande, au Panama et au Royaume-Uni, agissant via « une multitude de comptes bancaires ouverts aux Bahamas, en Suisse, au Luxembourg, au Royaume-Uni, en Suisse et à Monaco », entre autres.

Son procès s’était déroulé fin décembre 2023. Le parquet, qui en Espagne effectue ses réquisitions avant le procès, avait réclamé un total de 70 ans de prison à son encontre, dont 53 pour les seuls délits fiscaux.