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Escroquerie : Landsbanki Luxembourg relaxée


Neuf anciens dirigeants, cadres ou conseillers en gestion de patrimoine étaient poursuivis. (illustration DR)

La justice a prononcé lundi une relaxe générale en faveur de Landsbanki Luxembourg, filiale d’une banque islandaise, et de ses dirigeants, qui étaient accusés d’avoir escroqué des centaines d’épargnants français, dont le chanteur Enrico Macias.

« Il ne résulte pas du dossier que les emprunteurs ont été victimes de manœuvres frauduleuses » en hypothéquant leurs biens auprès de Landsbanki Luxembourg, selon le tribunal correctionnel de Paris.

Le parquet avait requis le 23 mai dernier, après un mois de procès, des peines de prison avec sursis et des amendes à l’encontre de neuf anciens dirigeants, cadres ou conseillers en gestion de patrimoine, liés à cette filiale au Luxembourg d’une grande banque islandaise, balayée en 2008 par la crise financière.

Il était reproché aux prévenus d’avoir, principalement en 2007, escroqué une centaine de personnes en France en leur faisant hypothéquer leurs maisons ou appartements contre un crédit versé en partie en liquide, en partie sous forme de placements financiers. Sans toutefois les avertir des risques très élevés de l’opération.

« Aléas de la vie économique »

Pour le président, Olivier Géron, les parties civiles avaient « nécessairement conscience de l’existence d’un risque » en souscrivant ces prêts litigieux, qui leur ont permis d’obtenir des fonds « que d’autres banques leur refusaient ». Étrillant de nombreuses lacunes dans l’enquête, le président a par ailleurs estimé qu’au moment de faire signer les prêts, les prévenus n’avaient pas « volontairement dissimulé au public des faiblesses économiques telles qu’elles compromettaient la survie même » de l’établissement.

De l’avis du magistrat, la faillite de Landsbanki Luxembourg et de sa maison-mère en 2008, sur fond de cataclysme financier international, relève des « aléas de la vie économique ». Le tribunal a donc ordonné la « restitution des créances ». En clair, il a autorisé les liquidateurs de la banque à vendre si besoin les biens hypothéqués, dont une luxueuse villa d’Enrico Macias à Saint-Tropez. Le chanteur de 78 ans, auquel Landsbanki Luxembourg réclame 35 millions d’euros, avait fait éclater toute l’affaire avec sa plainte.

Le Quotidien/AFP