Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Dans le cadre de la Semaine européenne de la mobilité, la ville d’Esch a inauguré deux nouvelles bornes de charge lente installées sur des lampadaires. Une manière d’étendre l’électromobilité à plus de monde.
Une Volkswagen ID.3 électrique aux couleurs de Sudstroum s’avance dans la rue d’Ehlerange, à Esch-sur-Alzette. Au volant, le bourgmestre de la commune Christian Weis, accompagné de son échevin à la Mobilité Meris Sehovic, s’arrête à hauteur d’un lampadaire marqué d’une bande jaune. Après un créneau, les deux élus descendent de voiture et Meris Sehovic sort un câble du coffre qu’il vient directement brancher sur le lampadaire.
Cette petite mise en scène avait pour but de présenter les nouvelles bornes de recharge déployées par la Métropole du fer dans le cadre d’un projet pilote. Contrairement aux installations habituelles, celles-ci sont reliées à l’éclairage public et fournissent une charge beaucoup plus faible : 3,7 kW contre 22 sur les bornes ordinaires.
Une première au Luxembourg
«Nous sommes les premiers dans le pays à installer cette possibilité, se félicite Meris Sehovic. Le but est de répondre aux besoins de résidents en rendant l’électromobilité plus accessible.» Ces bornes lentes, qui permettent de recharger l’équivalent de 150 à 200 km en huit heures, sont avant tout destinées aux riverains qui ne bénéficient pas d’un garage et peuvent donc difficilement recharger une voiture électrique en dehors des bornes publiques.
Grâce à leur macaron résident, ils peuvent se garer sur ces places sans payer et pour une durée illimitée. Il leur suffit ensuite de posséder une carte de recharge compatible avec le réseau Sudstroum pour «faire le plein» de leur voiture. «En sachant qu’en moyenne les Luxembourgeois font 42 kilomètres par jour, il est possible de recharger sa voiture pour plusieurs jours en une nuit.» Les non-résidents peuvent aussi se garer, mais dans ce cas le parking est payant et limité à deux heures.
(Photo Hervé Montaigu)Christian WEIS et Meris Sehovic.
Les emplacements sont matérialisés par une bande jaune sur le lampadaire, un panneau charge lente et un logo de voiture électrique au sol. (Photo Hervé Montaigu)
Pour utiliser ces bornes, il suffit de posséder une carte de recharge compatible avec le réseau. (Photo Hervé Montaigu)
Des stations moins gourmandes
En plus d’étendre le potentiel de l’électromobilité, ces nouvelles bornes sont plus faciles et moins coûteuses à implanter que les modèles plus puissants. Le câblage électrique est déjà là et il suffit d’installer la borne directement sur le poteau. «Dans d’autres communes, il est possible que des réverbères plus anciens ne soient pas compatibles, reconnaît Meris Sehovic. Mais à Esch, on peut fixer les stations sur la plupart d’entre eux.»
Plus faibles, elles sont également moins gourmandes en énergie. «On va avoir besoin de davantage d’électromobilité. C’est un bon moyen de ne pas surcharger le réseau.» La seule contrainte est de devoir choisir des lampadaires proches du trottoir pour éviter que trop de câbles ne traînent sur le sol.
«Offrir toute une panoplie de solutions»
Lancé en ouverture de la Semaine européenne de la mobilité, ce projet pilote ne concerne pour le moment que deux luminaires, installés côte à côte. «La rue d’Ehlerange était un endroit intéressant, car elle comporte beaucoup de maisons sans garage.» Mais si l’expérience est concluante, ce nouveau réseau est appelé à s’étendre pour venir enrichir la stratégie mise en place par Esch autour de la mobilité. «On veut offrir toute une panoplie de solutions», précise Meris Sehovic. Bike sharing, car sharing, transports en commun… comme beaucoup, la ville mise sur l’intermodalité pour inventer les déplacements de demain. Et si elle attend l’arrivée du tram avec impatience, elle compte bien proposer d’autres alternatives, comme la navette autonome, pour patienter.
Une semaine sous le signe de la mobilité
Du 16 au 22 septembre, la Ville d’Esch-sur-Alzette participe à la Semaine européenne de la mobilité. Placée cette année sous le thème de la mobilité pour tous, elle a pour but de réfléchir à des solutions pour garantir un accès aux transports au plus grand nombre possible. Afin de promouvoir une mobilité plus durable et inclusive, la commune a préparé un large programme d’activités pour sensibiliser un maximum de personnes :
Aujourd’hui à 19 h : ciné-débat Les Roues de l’avenir au cinéma Ariston (réservation obligatoire par courriel à ecologie@villeesch.lu ou par tél. au 26 541 541)
Demain à 18 h 30 : célébration du 40e anniversaire de ProVelo au cinéma Ariston (inscription obligatoire par courriel à inscriptions@provelo.lu)
Vendredi à 18 h : visite guidée «Les coups de cœur d’Esch-sur-Alzette» depuis la place de l’Hôtel-de-ville (réservation obligatoire par courriel à ecologie@villeesch.lu ou par tél. au 26 541 541)
Samedi à 15 h : grande Vëlove-Parade festive au départ du parc Clair-Chêne où cyclistes et chars à vélo animeront les rues
Dimanche : journée de la mobilité douce sur la place des Sacrifiés 1940-1945 et dans la rue Large, avec randonnée cyclotouriste, animations, stands d’information, marché de vélos d’occasion, concerts et restauration.
