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Esch-sur-Alzette : un espoir pour l’ancien ciné Ariston


Certains Eschois ont même oublié l'existence du cinéma et son emplacement. (photo Fabrizio Pizzolante)

Le destin de l’ancien cinéma eschois est toujours incertain, malgré un pas de l’administration communale en faveur de son sauvetage.

Le rideau est tombé sur l’écran du cinéma Ariston en 2016. Après dix ans d’une gestion compliquée, l’association Images animées a mis un terme à cette aventure cinématographique. Obsolète, délaissée par le public qui avait cédé aux sirènes de Belval et par l’administration communale, condamnée par le locataire des murs, le groupe Caramba qui ne payait plus le loyer, la salle avait vu sa fermeture par l’association comme seule option. Depuis, le bâtiment appartenant à l’œuvre paroissiale du Sacré-Cœur, attend qu’on prenne en main sa destinée.

Les idées s’enchaînent mais ne se concrétisent pas. La précédente bourgmestre d’Esch-sur-Alzette, Vera Spautz, avait envisagé d’acheter le bâtiment mais avait proposé une offre trop basse aux yeux des propriétaires. Pour la majorité suivante, emmenée par le bourgmestre chrétien-social Georges Mischo, il était hors de question de reprendre en main le bâtiment. L’administration communale n’investirait pas un cent d’argent public dans les murs vétustes de la salle ouverte en 1962. Jusqu’au 21 janvier dernier…

La ministre de la Culture change la donne

… Et un courrier de la nouvelle ministre de la Culture, Sam Tanson, qui proposait à l’administration de la Métropole du fer de classer le bâtiment. La donne a changé pour le bourgmestre Georges Mischo. Il n’est toujours pas enclin à acheter le bâtiment ni à le rénover : «Il ne suffira pas de passer le balai et un coup de pinceau.» Renseignements pris, il y en aurait pour plus de quatre millions d’euros de travaux à réaliser pour remettre le bâtiment en état.

Le bourgmestre préfère mettre la balle au centre et proposer une solution moins onéreuse pour ses finances publiques. Lundi après-midi, devant la presse réunie dans le foyer du cinéma, il a confirmé son manque d’intérêt à reprendre le cinéma seul. Mais, et c’est nouveau dans ce dossier, il s’est dit prêt à contribuer à un projet global : «Nous ne voulons pas porter tout un projet seul.» Il s’en remet donc au bon vouloir du ministère de la Culture, d’Esch 2022 et du service des Sites et Monuments nationaux. À eux d’orienter la décision de l’administration communale.

Georges Mischo et son échevin à la Culture, Pim Knaff, ont même déjà une idée de l’affectation à donner au bâtiment. Ils proposent d’en faire un théâtre régional pour enfants et une salle des fêtes pour les associations de la région. Mais uniquement s’ils ne sont pas les seuls à porter la charge financière du projet. La balle est à nouveau dans le camp du ministère de la Culture.

Sophie Kieffer