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Esch-sur-Alzette : «Nous devons apporter des améliorations à notre Plan local de sécurité»


La conférence de presse s’est tenue à’hôtel de ville en présence du conseil communal et du directeur régional sud-ouest. (photo Tania Feller)

Mercredi matin, le collège échevinal a posé les grandes lignes du nouveau Plan local de sécurité de la ville. La vidéosurveillance sera accrue à partir du premier trimestre de 2023.

Alors que la rentrée politique bat son plein, sur fond de tripartite et de crise énergétique européenne, le collège échevinal d’Esch-sur-Alzette a fait de la sécurité son cheval de bataille pour la reprise. Vingt ans après la mise en application d’un Plan local visant à assurer au mieux la sûreté des Eschois et Eschoises, ce dernier s’apprête à être remis au goût du jour pour une présentation d’ici le premier trimestre de 2023 : «Nous devons apporter des corrections et des améliorations à ce plan afin de contrer les incivilités et les agressions dans notre ville», annonce d’emblée le bourgmestre d’Esch-sur-Alzette, Georges Mischo, lors d’une conférence de presse sur le sujet.

Dans les rangs du conseil communal, personne ne se voile la face. Ces derniers mois ont été émaillés par une recrudescence des «incivilités, notamment dans le centre-ville, ainsi que des agressions et vols à l’arraché». La période estivale aura également eu son lot de violences, avec plusieurs sacs à main dérobés, des incendies volontaires et des passages à tabac inopinés. Il y a tout juste deux semaines, un homme a également été pris à partie physiquement par trois individus munis d’un couteau aux abords de la gare.

«Nous sommes conscients que ces violences dans l’espace public sont problématiques pour les citoyens. Désormais, avec ce Plan local de sécurité, l’objectif est de faire un diagnostic, d’analyser les chiffres et de les expliquer pour enfin prendre des mesures appropriées», énonce Tom Didlinger, le directeur régional sud-ouest. Tout un programme dont l’ambition est de définir des actions communes entre les acteurs locaux, le Parquet et la police grand-ducale afin d’assurer au mieux la sécurité des citoyens.

Une vidéosurveillance accrue

Si le plan n’en est qu’au stade de l’élaboration, certaines priorités ont été remontées durant la conférence de presse. Parmi elles, la nécessité de placer de nouvelles caméras dans les points sensibles de l’agglomération : «Nous n’avons pas encore défini leurs emplacements, mais elles seront installées dans les points reconnus comme dangereux, à l’instar de la gare, annonce le bourgmestre, qui tient tout de même à tempérer sur leur nombre et leur fonction. Il ne s’agira pas de placer des caméras tous les trois mètres, comme on peut le voir à Londres. De plus, elles ne filmeront pas en direct avec un agent chargé de les regarder 24 h sur 24 h.»

L’inspiration ne vient pas de loin, puisque la Ville se base sur les travaux réalisés à Thionville, dans le cadre du programme de vidéosurveillance. Avec un parc doté d’environ 160 caméras, à la fois fixes et mobiles, pour une population de plus de 40 000 habitants, la cité mosellane a de quoi donner des idées au collège échevinal d’Esch-sur-Alzette pour assurer la sécurité des 37 000 Eschois et Eschoises.

«Évidemment, tout cela sera strictement encadré puisque la police, et uniquement elle, aura accès aux enregistrements en cas de besoin. La présence de caméras sera également signalée par des panneaux et on définira une durée de conservation des enregistrements», explique Georges Mischo. À titre d’exemple, les images captées par les caméras thionvilloises disparaissent des serveurs au bout de deux semaines.

Dans les autres mesures évoquées par le collège échevinal, on note également la volonté d’éclairer davantage les zones jugées à risque dès la tombée de la nuit : «Nous sommes dans une phase de sobriété énergétique, donc on travaillera uniquement avec des LED», informe le bourgmestre dans la foulée.

Un plan collaboratif

Le Plan local de sécurité sera, pour sûr, le fruit d’une collaboration entre plusieurs acteurs locaux étant donné que pas moins de 15 services s’attèlent dessus. De la police grand-ducale au Parquet en passant par la Maison des jeunes, tous apporteront leur pierre dans ce projet : «Il faudra aussi faire de la prévention, notamment dans les écoles fondamentales. On se réjouit donc de la participation de la Maison des jeunes dans l’élaboration de ce plan, pose le bourgmestre, qui se veut toutefois pragmatique. Il faudra quand même intervenir quand la prévention ne suffit plus et que certaines personnes s’en moquent royalement.»

En ce sens, le conseil communal se réjouit de l’élargissement des prérogatives et compétences de la police grand-ducale et des agents municipaux, dans le cadre de la loi du 27 juillet 2022 relative aux sanctions administratives communales. Même son de cloche pour le directeur régional sud-ouest, qui n’oublie pas de mentionner le renforcement massif des forces de l’ordre : «Le recrutement est en pleine marche, nous sommes sur la bonne voie», conclut-il.

Des mesures spécifiques pour les chauffeurs de bus

Régulièrement confrontés à des agressions et menaces, les chauffeurs de bus ont maintes fois relayé leur colère face à leurs conditions de travail. En début d’année, un individu s’en était pris à l’un d’entre eux, le rouant de coups et le blessant au visage et au corps. Ni une ni deux, la délégation du personnel a exigé une réunion avec les présidents et le directeur du TICE, le bourgmestre et la direction de la police afin de réclamer plus de présence policière et une augmentation de la vidéosurveillance.

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Durant la présentation des grandes lignes du Plan local de sécurité, Georges Mischo a rappelé l’importance de protéger ce corps de métier : «Nous allons prendre des mesures spécifiques pour protéger à la fois les chauffeurs et les passagers», a-t-il confié. Une étroite collaboration avec le TICE devrait voir le jour pour endiguer le phénomène.