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Esch-sur-Alzette : il saccage le domicile conjugal et menace sa femme de mort


Un couple s’est déchiré face à la 7e chambre correctionnelle hier matin. (Photo : archives lq/Julien Garroy)

Après sept ans d’un mariage qui n’était plus heureux, Marc a «pété un câble». Il dit que c’était la seule et unique fois. Son épouse paraît pourtant terrorisée.

«Je suis ici pour dire la vérité. Je n’ai rien à cacher», balance Marc d’entrée de jeu sur un ton affirmé. L’homme de 48 ans qui était face au tribunal hier matin est accusé d’avoir saccagé son domicile sous l’empire de l’alcool et d’avoir menacé de tuer son épouse le 21 juin 2020 à Esch-sur-Alzette. «Ce n’était pas la première fois. Il me menace toujours quand il est fâché», indique son épouse. «Il est revenu bourré après avoir disparu pendant deux jours, comme d’habitude.»

Marc lui aurait réclamé de l’argent «pour aller continuer à faire la fête». Une amie du couple présente ce jour-là lui donne une vingtaine d’euros pour éviter une dispute. Mais la situation dégénère tout de même.

«Il était énervé, frustré et proférait des menaces»

«Nous avons découvert un domicile démoli, des meubles détruits, des éclats de verre. Il avait griffé les murs avec une clé», se souvient l’inspecteur de police qui est intervenu. Marc avait pris la fuite, mais a pu être rapidement retrouvé. «Il était énervé, frustré et proférait des menaces», poursuit le policier à la barre de la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg.

«Nous n’avons pas pris les menaces au sérieux, jusqu’à ce qu’elles deviennent de plus en plus concrètes. Il a dit qu’il allait payer quelqu’un pour tuer son épouse, puis qu’il allait le faire lui-même pour la voir souffrir et qu’il allait mettre le feu» dès qu’il serait relâché.

Le parquet a été informé des faits et a ordonné une mesure d’éloignement du domicile conjugal. Pourtant, deux ans après les faits, le couple – bien que séparé de corps – vit toujours sous le même toit. Une situation de plus en plus insupportable pour le mari et son épouse qui ont vécu sept années d’une relation qualifiée de «toxique» par le parquet. Marc, qui ne s’est pas fait assister d’un avocat, explique qu’il souhaite demander le divorce et partir, mais qu’il ne le peut pas pour des raisons financières.

Lavage de linge sale

À la barre, les deux époux se contredisent. Tous deux se sentent utilisés par l’autre. Son épouse prétend s’être ruinée pour l’entretenir, lui payer des thérapies qu’ils n’aurait pas terminées et lui louer un studio. «Je veux la paix, le calme», ajoute-t-elle et elle dit craindre «qu’il prenne sa revanche en sortant d’ici». Apparemment, Marc inspire la peur. L’amie présente au moment des faits a refusé de témoigner, elle aussi par crainte de représailles.

Le prévenu l’aurait menacée et harcelée jusque sur son lieu de travail. «Je lui ai dit que si elle mentait, je porterais plainte», explique Marc, qui se présente comme «l’âne et l’homme à tout faire» de son épouse. «Je devais m’exécuter dès qu’elle sifflait.» «On me fait passer pour ce que je ne suis pas», estime-t-il, avant d’accuser son épouse de tous les maux.

Des reproches nombreux de part et d’autre

Le couple avait «monté une affaire ensemble» et le prévenu n’aurait jamais pu jouir des bénéfices. «Je devais mendier pour qu’elle me donne de l’argent. Je travaillais tout le temps. Je n’arrêtais pas. Les week-ends, on allait à Paris acheter de la marchandise.» L’homme aimerait récupérer son dû pour le temps investi. Les reproches sont nombreux de part et d’autre. Le couple semble irréconciliable. Marc reproche à son épouse l’éducation de ses sept enfants, «qui n’en font pas une», et de ne lui avoir dit qu’après un an de mariage qu’elle était atteinte du sida. «Vous imaginez ma peur!»

Après tout ce linge sale lavé face à la chambre correctionnelle, la représentante du parquet a requis une peine de 15 mois de prison contre le prévenu. Son casier judiciaire étant vierge, elle ne s’est pas opposée à un sursis, mais a prévenu Marc qu’il n’aurait pas droit à une deuxième chance.

«Vous êtes adultes. La séparation est irrémédiable. Vous devez trouver une solution pour que la situation ne s’envenime pas», lui conseille-t-elle après avoir estimé que les coups et blessures – il a bousculé un des fils de son épouse – et les menaces étaient donnés. Le président lui a emboîté le pas : «Pas un mot quand vous rentrerez à la maison. Nous ne voulons plus vous revoir ici. Essayez de maintenir le calme.»

Le prononcé est fixé au 26 janvier 2023.