Le chef étoilé Renato Favaro a annoncé la fermeture prochaine de son restaurant gastronomique, à Esch-sur-Alzette, pour se lancer dans une cuisine plus simple et plus accessible avec le Como.
La voix tremble un peu et les yeux s’embuent à l’annonce qu’il s’apprête à faire, mais le sourire propre à celui qui a la certitude d’avoir pris la bonne décision éclaire son visage. «Le 14 ou le 15 septembre, je vais arrêter le restaurant Favaro», a déclaré mercredi le chef étoilé Renato Favaro, au cours d’une conférence de presse au sein de son restaurant gastronomique de la rue des Remparts. «C’était une superbe aventure, que du bonheur, je ne regrette rien.»
Après 29 ans à la tête de la maison («Je n’aime pas les chiffres ronds et dans le métier on dit que les 30 premières années sont difficiles, mais qu’après… c’est pire !», plaisante-t-il), Renato Favaro veut désormais lever un peu le pied. «À deux ans de la retraite, je ne travaillerai plus que 8 à 10 heures par jour !»
Loin de lui en effet l’idée de raccrocher tout de suite le tablier. Ce papa de deux garçons veut seulement écrire une nouvelle page de sa vie. En lieu et place du Favaro, il ouvrira donc le 18 septembre le Como, en référence à sa ville natale, Côme. «Le Como restaurant sera basé sur un nouveau concept, un retour aux sources.»
Fini le côté peut-être guindé propre aux gastronomiques, les serveurs tomberont la cravate pour travailler en «jeans-baskets». L’équipe restera la même, mais sera complétée par deux autres personnes (et sera donc composée de dix personnes au total), pour servir à terme 40 couverts, contre les 26 actuels.
Quant à la carte, elle fleurera toujours bon l’Italie. «La cuisine sera moins sophistiquée, plus simple, plus franche, plus familiale.»
Simple mais (très) bon
Ce changement de cap ne signifie pas moins de qualité, insiste Renato Favaro. «Il y aura quand même la touche Favaro : mon point d’orgueil a toujours été le produit, et ce sera encore le cas au Como. Je ne change rien à ce niveau. Je continuerai d’appeler mes fournisseurs pour avoir les meilleurs aliments, lesquels sont pour la plupart importés directement d’Italie. Nous utiliserons donc toujours la fleur de sel de Guérande et pas n’importe quel sel, ou de l’excellente huile d’olives italienne. C’est ma façon d’être.»
Suggestions du jour en fonction du marché et formules avec menus à partager viendront agrémenter la nouvelle carte, sur laquelle on trouvera notamment en entrée une savoureuse bruschetta à la tomate ou des cappelletti au bouillon de poule, tandis qu’en plat, les fettuccine al ragu chères au chef devraient régaler les papilles.
Pour les nostalgiques ou tous ceux qui n’ont pas eu l’opportunité de dîner au Favaro, un «menu d’adieu» spécial sera proposé au Como jusqu’au 31 décembre pour la somme d’environ 80 euros.
Quant à son étoile Michelin qu’il détient depuis 16 ans (il a été auréolé pour la première fois en 2002), Renato Favaro n’a aucune intention de la rendre. «Je n’ai rien contre Michelin, les guides ou la clientèle qui fréquente les restaurants étoilés. J’ai expliqué ma décision par téléphone au directeur du Guide Michelin à Bruxelles, qui la comprend.» D’ailleurs, si les guides veulent lui réattribuer une étoile, «c’est à eux de décider»…
Tatiana Salvan