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Esch : le nouveau plan local de sécurité en cinq points


Annoncé dans les grandes lignes en septembre 2022, le plan local de sécurité a été détaillé par le bourgmestre Georges Mischo (au c.). (photo Tania Feller)

Les mesures du nouveau plan local de sécurité ont été annoncées par le collège échevinal d’Esch-sur-Alzette ce mercredi. La vidéosurveillance y occupe une place centrale.

Vingt ans après la mise en application d’un premier plan local de sécurité (PLS) visant à assurer au mieux la sûreté des Eschois et Eschoises, il était temps pour le collège échevinal de s’attaquer à son renouvellement. Voici, en cinq points, le nouveau PLS dévoilé ce mercredi en présence du ministre de la Sécurité intérieure, Henri Kox.

L’élaboration du PLS

Georges Mischo, le bourgmestre d’Esch-sur-Alzette, l’annonce d’emblée : «La sécurité est devenue un thème prépondérant ici. Avec ce renouvellement, nous souhaitons répondre aux doléances récurrentes des citoyens et des citoyennes.» Le dernier PLS élaboré dans la cité datant de 2002, il était «nécessaire de réaliser une mise à jour». Pour ce faire, plusieurs acteurs locaux et pas moins de 15 services ont collaboré pour élaborer cette nouvelle version qui comprend 49 mesures. Le bourgmestre annonce que différents axes de travail ont été retenus : combattre les incivilités, lutter contre le sentiment d’insécurité, appuyer la prévention, renforcer la sécurité routière. Ce PLS s’étendra de 2023 à 2027.

La vidéosurveillance

C’est la mesure phare de ce nouveau plan local de sécurité. Si Georges Mischo ne communique pas de chiffres précis concernant le budget global du plan, il annonce une dépense de 300 000 euros uniquement pour la vidéosurveillance. «Il ne s’agira pas de placer des caméras tous les trois mètres, comme on peut le voir à Londres», rassure-t-il. Mais où seront placés ces appareils ?

«Une étude est en cours pour installer ce dispositif», répond le bourgmestre, avant de livrer quelques précisions. «Au départ, le collège échevinal a proposé trois places à surveiller : la place de l’Hôtel-de-ville, la place de la Résistance et la gare routière. Mais en discutant avec les services et les partenaires externes, nous en avons isolé cinq autres.» Celles-ci sont la place Saint-Michel, la rue Saint-Vincent, la rue Zénon-Bernard, la place Boltgen et la rue de l’Alzette. La vidéosurveillance devrait jouer un rôle dissuasif mais aussi de soutien pour la police dans le cadre de certaines enquêtes.

La prévention

«Une bonne prévention évite des incivilités et des actes criminels», soutient le bourgmestre. Dans ce sens, le collège échevinal compte mettre en place des campagnes de prévention à l’école et au lycée. Construites en collaboration avec la police, elles aborderont des sujets tels que les dangers de la drogue, la violence, la criminalité. Georges Mischo ajoute que la vidéosurveillance fait «aussi partie de ce processus de prévention».

S’inspirer de la France

Le bourgmestre et le conseil communal se sont réjouis de l’élargissement des prérogatives et compétences de la police grand-ducale et des agents municipaux, dans le cadre de la loi du 27 juillet 2022 relative aux sanctions administratives communales. «Je suis pour une police municipale comme en France, elle soulagerait la police grand-ducale», assure Georges Mischo.  «Nous allons voter notre nouveau règlement de police pour adapter ses outils, pour pouvoir verbaliser les gens sur les incivilités.»

Bon ami avec le maire de Thionville, le bourgmestre n’a pas caché le lieu où il a été puisé son inspiration pour ce nouveau PLS. «La sécurité est un thème qui revient fréquemment lorsque nous nous réunissons.» Avec un parc doté d’environ 160 caméras, à la fois fixes et mobiles, pour une population de plus de 40 000 habitants, la cité mosellane a de quoi donner des idées au collège échevinal de la Métropole du fer pour assurer la sécurité des 37 000 Eschois.

Un PLS évolutif

Ce nouveau plan local de sécurité va courir de 2023 à 2027. Parmi les différents axes de travail listés par le bourgmestre, l’un revient de façon plus récurrente : la volonté de faire disparaître le sentiment «subjectif» d’insécurité afin de rendre la ville accueillante. «Nous voulons que les gens, pas seulement les Eschois, aient un sentiment de sécurité ici», martèle-t-il. Une envie qui s’inscrit dans une vision de l’avenir de la cité. «Les responsables politiques précédents ont négligé le PLS et ne se sont pas intéressés aux doléances des citoyens. En vingt ans, la population et la façon de vivre ont évolué. Aujourd’hui, Esch compte 37 000 habitants, bientôt nous devrions être 55 000.»

Pour évaluer le dispositif, un premier bilan sera réalisé en 2025, puis un second en 2027. Le premier permettra d’établir l’impact du PLS et de le réajuster si nécessaire. Le second fera plutôt figure de regard global afin de déterminer «si le PLS a valu le coup», conclut Georges Mischo.