Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La nouvelle présidente du LSAP-Esch lâche ses premiers tacles sur la majorité, à l’occasion d’un entretien publié ce mardi dans notre journal.
La majorité eschoise inédite CSV-DP- déi gréng a dépassé le cap des 100 jours. Pour le LSAP, le temps de la retenue est donc passé, d’autant plus que «la plupart des membres du collège échevinal siège depuis de longues années au conseil. Ils connaissent donc les rouages», souligne Taina Bofferding.
Chacun semble mijoter sa soupe dans son coin
Malgré cette expérience, le jeune bourgmestre Georges Mischo (CSV) et son équipe peinent à avancer. «Ils se rendent compte que pour faire avancer des projets d’envergure, les procédures peuvent s’avérer très longues. Il est simple de critiquer les délais lors de la campagne. Mais là, on n’a pas avancé d’un seul mètre sur des projets phares tels que le nouveau hall sportif», tacle la nouvelle cheffe de file du LSAP à Esch. Taina Bofferding critique aussi les manquements du collège échevinal de soumettre des projets d’envergure aux commissions consultatives. «Chacun semble mijoter sa propre soupe dans son coin. Je ne suis pas sûre que cela soit la bonne formule», conclut la conseillère.
Un LSAP à ressouder
Dans le même entretien, la nouvelle présidente du LSAP-Esch se confie sur les défis qui sont les siens. «Il s’agit d’une véritable gifle qu’on a reçue lors de communales. Mon parti détenait le poste de bourgmestre depuis de très longues années. Cette débâcle doit nous permettre de développer aujourd’hui une autre forme de politique», témoigne la députée âgée de 35 ans. Taina Bofferding souhaite «créer à nouveau un vrai esprit de camaraderie» entre les militants eschois.
«C’est pourquoi on a longuement préparé une nouvelle structure de la section», enchaîne la nouvelle chef de file. «Le départ de Dan Codello a enlevé pas mal de pression et ramené le calme», assure sans détour celle qui, lors de la dernière législature, avait vu le désormais conseiller indépendant lui barrer la route pour remplacer Lydia Mutsch, devenue ministre de la Santé fin 2013, au collège échevinal. «Notre querelle interne était un secret ouvert», souligne Taina Bofferding, qui voit dans ce bras de fer une des raisons majeures de la défaite historique du LSAP.
David Marques.
