La dernière extension de la House of Biohealth a été inaugurée, jeudi. Un écrin idéal pour le développement des technologies de santé.
Dès son inauguration, en janvier 2015, il était prévu que le développement de la House of Biohealth se déroulerait en plusieurs phases. Avec ses 5 000 m² de surface supplémentaire, la troisième et dernière extension a été ouverte ce jeudi en présence de S.A.R le Grand-Duc héritier ainsi que les ministres Paulette Lenert et Franz Fayot. Un cap primordial dans le développement des technologies de santé au Luxembourg.
Au total, ce «projet exceptionnel et unique», pour reprendre les mots de Jean-Paul Scheuren, administrateur délégué de la House of Biohealth, représente un investissement d’environ 60 millions d’euros pour une surface totale de 15 000 m2, composée de 9 500 m2 de laboratoire et 5 500 m2 de bureaux. Avec ce dernier agrandissement, la House of Biohealth peut accueillir jusqu’à 600 chercheurs. Jean-Paul Scheuren évoque une véritable «succes story». «Lors de l’ouverture en 2015, les locaux étaient vides pour la plupart. Aujourd’hui, nous approchons des 100% d’occupation».
Un secteur très dynamique
À l’intérieur du bâtiment, se mélangent des acteurs de la recherche publique, comme ceux du LIH (NDLR : Luxembourg Institute of Health) ou du LCSB (Luxembourg Centre for Systems Biomedicine), ainsi qu’un certain nombre d’entreprises, surtout des PME. L’infrastructure représente également d’un espace d’accueil pour les start-up. Outre le fait d’être un véritable catalyseur pour la coopération entre les entreprises et leurs compétences, elle comble aussi le manque de laboratoires disponibles pour des entreprises privées, comme Fast Track Diagnostics et d’autres.
Dans la deuxième extension du lieu se trouve un bio incubateur. Il offre près de 350 m2 d’espace de laboratoire aménagés pour des spin-off et des start-up du secteur des technologies de santé. De nouvelles entreprises luxembourgeoises sont déjà en négociation pour accéder aux surfaces de laboratoire qu’offre la troisième et dernière extension. B Medical System, fabricant et distributeur mondial de dispositifs médicaux tel que des réfrigérateurs pour vaccins, a d’ores et déjà confirmé son intention de s’installer dans cette nouvelle partie de la House of Biohealth.
«C’est une infrastructure qui va faire avancer le secteur économique des technologies de la santé, qui est un des piliers de notre stratégie de diversification économique», assure Franz Fayot, ministre de l’Economie. «Elle va créer encore plus d’espace pour les entreprises de ce secteur qui se développent d’une manière très dynamique. La pandémie nous a montré qu’il y avait un véritable besoin dans le domaine de la santé et de la biotechnologie».
Pour rappel, pendant la crise du Covid-19, c’est grâce à la proximité entre les entreprises offerte par la House of Biohealth que la société Fast Track Diagnostics a pu développer rapidement des kits de diagnostic moléculaire (PCR) utilisés dans le cadre du «Large Scale Testing» au Luxembourg.
Une vallée de la santé
Cette dernière extension de la House of Biohealth s’inscrit plus largement dans la promotion et l’exploitation de la zone d’activités économiques à caractère régional d’Ehlerange (ZARE). Maintenant sa construction terminée, le futur projet qui viendra renforcer la zone et compléter la HOB est la création du campus HE:AL. Celui-ci sera situé entre le bâtiment inauguré ce jeudi, le futur Südspidol du Centre hospitalier Émile-Mayrisch (CHEM) et la Cité des sciences de Belval. L’ensemble de ces structures rassemblées permettront de former «une vallée de la santé», selon Romain Poulles, administrateur délégué de PROgroup.
L’inauguration a été l’occasion de faire le point sur l’état d’avancement de ce projet. Après la création de société «HE:AL Campus S.A.» en juillet dernier, un appel à projet a été lancé en vue de la construction du campus, qui devrait s’étendre sur potentiellement 50 000 m2. Les idées de plan seront présentées au public avant de passer devant une consultation publique qui impliquera toutes les parties prenantes du projet. Le résultat sera attendu pour avril 2023.
Selon le ministre, le site contribuera au développement de piliers technologiques indispensables pour l’implémentation d’une médecine personnalisée, centrée sur l’utilisation des données de santé, grâce à l’intelligence artificielle. «Il permettra d’améliorer l’expérience utilisateur des différents occupants grâce à la mise en réseau ainsi que l’accès à de nouveaux services au niveau local et international».