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Esch 2022 : mo-ti-vés!


Janina Strötgen et Andreas Wagner, les deux coordinateurs d'Esch 2022, sont plus impliqués que jamais dans leur projet. (photo: le Quotidien)

Après la tempête, le calme : les coordinateurs d’Esch 2022 bossent à fond sur le projet labellisé par l’Europe en décembre. Leur projet.

Vous avez déjà vu un entraîneur gueuler sur ses joueurs après une victoire? Non. C’est pourtant ce qui s’est passé en décembre, dans le Sud.

Alors que la candidature Esch 2022 venait d’être validée, les coordinateurs étaient convoqués devant un tribunal d’élus locaux. Les griefs? Projet pas assez précis, budget flou, mauvaise communication avec le territoire de la capitale européenne de la culture… et un délai de six mois pour corriger le tir.

«Nous n’avons pas tout compris, admet Janina Strötgen. Nous sommes ouverts au débat (NDLR : la Commission européenne préconisait quelques ajustements). Mais là, c’est comme si tout le monde se réveillait avec le label.

« Quoi? Qu’est-ce qui se passe, combien ça coûte? »» «Tous ces projets ont été présentés dans les conseils communaux, renchérit Andreas Wagner. Peut-être que la transmission des dossiers a été aléatoire après les élections communales, je ne sais pas.»

Voilà pour clore la polémique. Au fond, peu importe. Janina et Andreas restent pleinement mobilisés : faire d’Esch 2022 un projet ambitieux, transfrontalier, d’un cœur battant luxembourgeois vers l’Europe entière…. Prendre la crème et oublier l’amertume du café!

Du terrain et du fond

Dès janvier, le binôme a repris son bâton de pèlerin pour rencontrer les élus sur le terrain.

«Nous avons reçu un accueil génial à Rumelange, raconte Andreas. Les élus avaient invité ceux de Kayl pour la rencontre. Nous avons évoqué une refonte du musée de Kayl plus en phase avec l’aventure sidérurgique, nous avons exposé des projets de théâtre européen dans la Schungfabrik… Le courant est bien passé!»

Du côté rumelangeois, les coordinateurs soulignent un territoire «soudé avec le voisin français d’Ottange. Cela va faciliter les projets, comme la chorale transfrontalière».

Du côté de Differdange, les signaux sont encourageants. «Le bourgmestre, Roberto Traversini, vient d’être nommé à la présidence de Pro-Sud (NDLR : instance politique du sud luxembourgeois).

Il nous a dit : « Esch 2022 est ma priorité. » Il est très motivé.» Les coordinateurs ont aussi rencontré des responsables français du domaine de la culture au niveau de l’État (DRAC) ou de la région Grand Est.

«Les Français vont participer sur un pied d’égalité au financement de l’année culturelle avec Pro-Sud, précise Janina. Tout est clair, ils sont à fond!» Ils ont enfin récolté quelques soutiens précieux dans le domaine du mécénat : ArcelorMittal serait partant.

En plus de ces efforts, les coordinateurs poursuivent un travail de fond : affiner la programmation, confirmer les grands artistes, valoriser les infrastructures.
Une course de fond est engagée. Mais le temps n’est pas le même que l’horloge politique, où l’on pense en termes de visibilité directe… Le problème n’est-il pas là? «Peut-être, glisse Andreas.

L’autre différence repose sur le besoin de certitudes. Si je caricature, un élu va dire : « Si on investit là-dedans, ça nous rapporte quoi comme notoriété? » Alors que le rayonnement culturel repose sur une alchimie complexe.

Il ne s’agit pas de dire : « Je vais faire une salle ici. »» Il faut partir des forces du territoire (mixité, âme besogneuse de la sidérurgie, envie de renouveau) pour aboutir à une attractivité… inespérée. «C’est presque comme tomber amoureux tout ça», lâche Andreas. Cupidon, affûte les flèches!

Retrouvez la totalité de la page consacrée à Esch 2022, dans votre Quotidien du 16 février.

Hubert Gamelon

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