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Environnement : le Luxembourg toujours champion d’Europe de l’«Overshoot Day»


Le 20 février marque «le jour du dépassement» du Grand-Duché. (Photo : Hervé Montaigu)

Ce mardi 20 février marque «le jour du dépassement» du Grand-Duché. Le Luxembourg est à nouveau sur le podium des pays ayant la plus grande empreinte écologique par résident. Mais un progrès est à noter.

A partir de ce mardi, le pays vit à crédit. Il a, en effet, consommé l’intégralité de ses ressources naturelles. Une situation toujours alarmante qui a tout de même progressé cette année. En 2023, le jour de dépassement était fixé au 14 février, soit six jours de différence.

Pourtant, le pays se retrouve toujours parmi les nations mondiales ayant la plus grande empreinte écologique. Seul le Qatar le détrône. En Europe, il conserve toujours sa première place. Bien loin de ses voisins belges (20 mars) et français (7 mai).

« Il est indiscutable que les seuls résidents du Luxembourg consomment toujours beaucoup trop », s’alarment le Jugendrot et le CSDD. Pour eux, plusieurs facteurs expliquent cette situation : la nature des activités économiques, la taille des secteurs économiques, le niveau de vie et le pouvoir d’achat de la population.

De ce fait, dans les années à venir la croissance (PIB) du pays va « continuer à s’accélérer de manière insoutenable »(voir graphique ci-dessous). Ce qui ne sera pas sans conséquence sur l’empreinte environnementale du pays. « C’est un modèle de croissance qui n’a pas de place dans un monde limité d’un point de vue des ressources et des capacités de production, et dans lequel l’environnement est déjà sous pression », pointent le Jugendrot et le CSDD.

(Données : démographie : Statec/ PIB : Worldbank)

Une croissance qui augmente au même rythme que la population du pays. Dans les années à venir, la population active du Luxembourg pourrait atteindre les deux millions d’actifs. « Le pays est actuellement prisonnier d’une logique de croissance économique et démographique exponentielle adoptée et poursuivie durant les décennies passées », dénoncent-ils.

Image aérienne de Foetz en 2021. (Source : University of Luxembourg / LIST /
CELL / IBLA / OLM dans le cadre de « Luxembourg in Transition »)

Développement territorial futur suite à une croissance effrénée de Foetz. (Source : University of Luxembourg / LIST /CELL / IBLA / OLM dans le cadre de « Luxembourg in Transition »)

D’autres modèles alternatifs

Pour le Jugendrot et le CSDD, l’économie circulaire qui « priorise la durabilité et la réutilisation de ressources », ou encore « l’économie du donut » un modèle économique basé sur la durabilité, combinant limites planétaires et frontières sociales peuvent être des « modèles alternatifs » à la croissance exponentielle.

« Le Luxembourg a aujourd’hui l’occasion d’être précurseur, d’explorer les conditions d’un modèle innovateur et alternatif remplaçant la croissance exponentielle par une transformation exponentielle vers un avenir durable pour le pays », concluent le Jugendrot et le CSDD.

Quels réflexes pour une consommation plus responsable ? 

Dans un communiqué, la Direction de la protection des consommateurs rappelle les bons gestes et réflexes pour tendre vers une consommation plus responsable. Pour le pouvoir d’achat, elle conseille de choisir des produits plus robustes qui peuvent se réparer ou encore de résister aux achats compulsifs. Que ce soit pour l’électroménager ou encore l’habillement, la seconde main peut être une bonne alternative pour maîtriser sa consommation.

Privilégier les appareils à faible consommation d’énergie ou pour l’alimentation les produits de saison, locaux ou des circuits courts sont également de bons réflexes à adopter.

Enfin, le recours aux transports en commun ou encore le tri des déchets sont également conseillés.

2 plusieurs commentaires

  1. Bientôt il ne restera plus une branche pour les oiseaux, qui eux-mêmes auront pratiquement tous disparu

  2. Au lieu de prodiguer de bons conseils aux consommateurs dont le pouvoir est trés limité à moins qu’ils s’arrêtent tout simplement de consommer il faudrait contraindre les industriels de produire des objets de qualité et soutenir les artisans qui proposent des réparations.