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Enfin la saison de l’explosion pour Christopher Martins ?


Martins renvoie désormais l'image d'un garçon apaisé, moins dispersé, qui a commencé à canaliser sa fougue, voire ses coups de folie et y gagne en efficacité. (Photo Luis Mangorrinha)

Ses performances en club et en sélection, depuis le début de la saison, en attestent : il se pourrait bien que Christopher Martins soit enfin en train de se révéler. Pour de bon.

Le mois dernier, les dirigeants troyens ont surveillé de près leur investissement estival, se sont réjouis de ses performances contre la Moldavie et Saint-Marin puis l’ont convoqué dès son retour, à un petit entretien. Une semaine plus tôt, Christopher Martins avait juste eu le temps de faire un footing entre sa signature et son départ chez les Roud Léiwen. Et il n’aurait qu’une séance de groupe avant la reprise de la Ligue 2. Mais s’annonçait un match crucial contre Niort, le vendredi, et son staff lui a posé la question de confiance de savoir s’il se sentait prêt à le jouer, 72 heures après le coup de sifflet final à Serravale. «Et il nous a dit : pas de problème », explique Luis De Sousa, le directeur sportif du club troyen. On ne savait pas si on devait prendre ça pour de la maturité ou de l’inconscience.»

C’était de la certitude et Martins a été très bon. Puis il a enchaîné trois nouveaux matches de très bonne facture, combinés à une statistique imparable : avec lui devant la défense, l’Estac n’a plus perdu et a vu ses statistiques grimper en flèche (Troyes a inscrit 7 buts et n’en a encaissé qu’un seul en quatre matches alors que sur les six premiers, il en avait encaissé 8 et inscrit 2). Du côté de L’Est-Éclair, le journal local, on n’hésite pas à dire, déjà, que «dans un schéma à deux récupérateurs, un secteur déficitaire avant l’arrivée du Luxembourgeois, il a apporté sa présence athlétique et en est devenu le maillon fort. Il est même, avec ses projections vers l’avant, dans le dépassement de fonction».

C’est, curieusement, exactement l’image qu’il renvoie depuis quelques mois en sélection. Celle d’un garçon apaisé, moins dispersé, qui a commencé à canaliser sa fougue, voire ses coups de folie et y gagne en efficacité. «Il a atteint une certaine conscience professionnelle, confirme Luc Holtz. On le voit : il a franchi un voire deux paliers. Aux séances, il est plus présent, plus sérieux. Et en match, il est précis, juste. Il dribble quand il le faut, joue long quand il le faut, en une touche s’il le faut…»

« Il a le potentiel Ligue 1 »

Est-ce le moment charnière ? Celui où une carrière prend enfin son envol ? Après deux ans à stagner à Lyon et un premier prêt plutôt mitigé à Bourg-Péronnas (outre la relégation, son temps de jeu et son rendement ont été perturbés par les blessures), ce départ à Troyes semble enfin le lancer. Le sélectionneur, qui reçoit les index (cet agrégat de données statistiques qui fixent une note de performance) du garçon le souligne : ils sont meilleurs avec le Grand-Duché mais restent bons dans l’Aube.

En tout cas, une constance se dessine enfin. «Tant mieux, sourit Luis De Sousa. Parce que si Christopher n’y pense sans doute pas tous les matins en se réveillant, moi, je le lui rappelle souvent : cette saison est très importante pour sa carrière. C’est maintenant qu’il doit envoyer un message fort aux dirigeants de Lyon ! Aujourd’hui, ses performances sont bonnes mais on refera un point d’ici deux mois. Il doit s’installer dans la continuité.»

C’est peu de dire que l’Estac et son directeur sportif y croient. Ils suivent «Kiki» depuis plus de deux ans, jusque sur des matches de la réserve lyonnaise. «Même si on s’était maintenus en Ligue 1, on l’aurait pris, assure ainsi Luis De Sousa. Parce qu’il a le potentiel Ligue 1. Mais il lui faut désormais des saisons pleines, à plus de 30 matches.»

Jeudi, débarqué au Findel avec une insolente casquette siglée «Icon», le milieu de terrain récupérateur, toujours aussi rigolard, était attendu à Minsk en patron (Belarus-Luxembourg, ce vendredi soir à 20h45). Il y a un mois, il a humilié l’entrejeu moldave lors d’une deuxième mi-temps de haute volée qui l’a vu multiplier les provocations balle au pied. Contre les Biélorusses, il va lui falloir nous prouver qu’il a passé un nouveau cap en seulement quatre semaines avec Troyes…

Julien Mollereau