Le petit Hugo, décédé samedi matin à Merten en Moselle après avoir été renversé par le facteur, se trouvait sur le trottoir, d’après sa maman, au moment du drame. Il attendait son père qui venait le chercher pour le week-end.
La voix est empreinte de colère et de tristesse. Au lendemain de la tragédie qui a coûté la vie à son fils âgé de 4 ans, Marjorie Wilhelm revient sur les circonstances de l’accident qui a bouleversé sa vie à jamais. « Mon fils n’était pas sur la route. Il n’est en rien responsable de ce qui s’est passé », veut faire savoir la mère de famille.
L’aîné de 7 ans témoin de toute la scène
Samedi matin, Hugo était sorti avec son grand frère Thomas, 7 ans, pour attendre leur papa qui venait les chercher pour le week-end. Il se trouvait devant la maison familiale, place de Bretagne à Merten (Moselle-Est), lorsque le facteur, un jeune homme âgé d’une vingtaine d’années, est arrivé au volant d’un véhicule électrique.
« Nous habitons dans une impasse. Les boîtes aux lettres des maisons de la rue se trouvent rassemblées devant notre pavillon. Thomas était assis sur le muret, Hugo debout à ses côtés. Le facteur est monté sur le trottoir pour éviter d’avoir à sortir du véhicule. Il a glissé le courrier dans les boîtes à travers la fenêtre de la voiture… »
La maman, qui se trouve au même moment dans le garage, à seulement quelques mètres de là, regarde l’employé de La Poste remettre une lettre directement à son aîné, toujours à travers la vitre baissée. « J’ai tourné les yeux deux secondes et là j’ai entendu Thomas hurler que le facteur avait tué son frère… »
« Ils attendaient sagement leur père »
En redémarrant, le postier a effectué une marche avant – et non arrière comme indiqué hier dans nos colonnes – et a fauché le bambin. « Il l’a heurté puis il a roulé sur mon petit garçon. Cela n’a rien à voir avec le fait que c’est un véhicule électrique et qu’il ne fait pas de bruit », insiste la Mertenoise. « Il aurait dû voir mon garçon. Pourquoi roulait-il sur le trottoir ? Pourquoi n’est-il pas sorti de la voiture pour distribuer le courrier ? La Poste met toujours plus de pression aux facteurs. Rentabilité avant tout. Je ne cherche pas à défendre celui qui a tué mon fils. Mais La Poste a sa part de responsabilité là-dedans. »
Le jeune facteur en état de choc
À l’arrivée des secours, Hugo était en arrêt cardio-respiratoire. Malgré les tentatives de réanimation prodiguées par les sapeurs-pompiers et les médecins du Smur, le garçonnet est décédé sur place. « Son papa, Thierry Titeux, est arrivé quelques minutes après l’accident. Mes garçons ne faisaient que l’attendre sagement sur le trottoir, ils ne faisaient rien de mal ! » Hugo, qui avait également une grande sœur, Typhaine, était habité par la joie de vivre. Le facteur, lui, n’effectuait cette tournée que depuis peu de temps.
Les analyses toxicologiques et sanguines ont confirmé qu’il n’avait pas consommé d’alcool, ni de stupéfiants. En état de choc, il n’avait, hier, toujours pas été entendu par les forces de l’ordre. Ses parents, en vacances, ont été prévenus du drame. Ils sont aussitôt revenus pour le soutenir. Une enquête a été ouverte pour homicide involontaire commis à l’occasion de la conduite d’un véhicule.
Mélanie Courte (Le Républicain Lorrain)