Le gouvernement, en partenariat avec les acteurs de terrain, compte accélérer le développement de l’énergie solaire et éolienne au Luxembourg. La simplification administrative est un levier majeur.
«Nous souhaitons faciliter l’innovation dans tous les domaines des énergies renouvelables et les promouvoir de manière proactive. À cet égard, nous ne devons pas nous laisser freiner par nos propres réglementations, qui sont souvent difficiles à comprendre», soulignait le Premier ministre, Luc Frieden, lors de sa déclaration sur l’état de la Nation.
En juin, le chef du gouvernement évoquait déjà des pistes pour atteindre cet objectif, dont l’installation d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques à proximité des autoroutes, une meilleure harmonisation des réglementations relatives à la construction de parcs éoliens et de zones industrielles ou le développement de l’agrivoltaïque, soit l’installation de panneaux solaires sur des surfaces agricoles. «Il est évident que toutes ces nouvelles idées devront être réalisées dans le respect des citoyens, de l’environnement et de la sécurité», précisait Luc Frieden.
Une consultation nationale sur le développement des énergies renouvelables est lancée aujourd’hui. Hier, le gouvernement avait réuni au château de Senningen les acteurs de terrain, avec pour objectif de définir des «mesures concrètes afin d’accélérer le développement de l’éolien et du photovoltaïque au Luxembourg tout en simplifiant les procédures administratives».
Parmi les invités figuraient la Chambre des métiers, la Fédération des industriels (Fedil), la Fédération des artisans, le Syvicol, en tant que représentant des communes, et l’Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils (OAI).
Ils ont échangé avec le Premier ministre et trois autres membres du gouvernement : les ministres Lex Delles, Serge Wilmes et Martine Hansen, respectivement en charge de l’Énergie, de l’Environnement et de l’Agriculture.
Ils ont tenu à «rappeler l’importance de mobiliser tous les acteurs pour lever les freins réglementaires et encourager les innovations nécessaires au développement rapide des sources d’énergie renouvelables».
«Des prix d’énergie plus bas»
Le Grand-Duché s’est engagé à atteindre 37 % d’énergies renouvelables dans sa consommation finale d’ici à 2030. En 2023, ce taux pointait à 20,3 %. «Une transition énergétique réussie peut être synonyme à la fois de prix d’énergie plus bas, d’indépendance accrue et de compétitivité renforcée. Le Luxembourg doit se donner les moyens nécessaires pour atteindre son objectif ambitieux en matière d’énergie renouvelable», souligne le Premier ministre, cité dans un communiqué.
Plusieurs axes de travail se trouvent sur la table. Le mot d’ordre du gouvernement CSV-DP reste la simplification administrative. Dans cet ordre d’idées, il est prévu d’instaurer un point de contact unique pour les porteurs de projets d’énergies renouvelables.
Le ministère de l’Environnement assurera la gestion de cette nouvelle entité. «Nous nous engageons à simplifier les textes de loi applicables en la matière, notamment dans le but de réduire les délais d’instruction et de simplifier les procédures. Un accent particulier sera mis sur la digitalisation des démarches», informe le ministre Serge Wilmes.
Parmi les autres axes de travail, on retrouve l’accélération de l’installation de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments publics, la poursuite du développement de l’agrivoltaïque, la révision des aides allouées aux communes ou encore la mise en œuvre d’une autorisation générale visant à autoriser des éoliennes standardisées. Actuellement, il faut compter entre sept et neuf ans pour ériger une éolienne.
«En partenariat avec les parties prenantes du secteur, le gouvernement réaffirme son engagement à développer rapidement les capacités d’énergies renouvelables du pays, afin de répondre aux objectifs de décarbonation tout en renforçant la résilience énergétique nationale. Nous avons pour objectif de simplifier les procédures, pour faire plus, plus vite et à plus d’endroits en matière de développement d’énergies renouvelables», résume le ministre Lex Delles. Un prochain rendez-vous est fixé à avril 2025.