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Énergie : «Mauvais signal pour la transition», selon déi gréng


La députée Joëlle Welfring (à d.) a critiqué le manque de cohérence dans la politique du gouvernement pour la transition énergétique. (photo Fabrizio Pizzolante)

Les verts critiquent le manque de cohérence dans l’action du gouvernement concernant la transition énergétique. Ceux qui ont investi pour cette transition risquent d’être déçus.

Le premier constat dressé par déi gréng est implacable : «Les chaudières à mazout sont maintenant moins chères que les pompes à chaleur depuis les mois de janvier, et la même chose s’opérera normalement à partir de 2026, pour les chaudières à gaz», indique la députée Joëlle Welfring, ancienne ministre de l’Environnement.  Ce qui signifie que ceux qui ont installé une pompe à chaleur ont opté pour la solution la moins intéressante financièrement «si on continue comme ça», précise-t-elle.

Les verts se manifestent pour dénoncer la façon dont le gouvernement opère la transition énergétique. Des dirigeants qui manquent de «cohérence», selon eux. «En tout cas, ils ne sont pas en concordance avec les promesses qu’ils avaient faites pendant la campagne électorale et la présentation de leurs priorités. C’est un mauvais signal pour la transition», observe Joëlle Welfring.

La réduction de 60 à 30 % du plafonnement des prix de l’énergie explique en partie cette situation, et la nouvelle structure tarifaire mise en place par le régulateur, l’ILR, a fait le reste. «Des aides étatiques ont été réduites également et tout ça se superpose avec des effets qui se font sentir depuis janvier de cette année.»

D’ici à 2026, la deuxième moitié du plafond va être réduite à zéro. «En 2026, nous savons que les prix vont baisser, donc nous n’aurons plus besoin de plafonner», avait expliqué Lex Delles, ministre de l’Énergie. «Nous étions d’avis de garder le plafonnement à 60 % pour l’électricité encore un an au moins, et après le réduire», insiste la députée écolo. Cette proposition avait même fait l’objet d’une motion qui avait été rejetée.

Les verts demandaient aussi qu’une évaluation soit réalisée relative à l’impact de la limitation de la hausse du prix de l’électricité à 30 % en 2025 sur l’avancement de la transition énergétique, et de prévoir les moyens nécessaires pour intervenir en cas de développement ou tendance négative, surtout pour les ménages vulnérables.

«Le Statec nous avait clairement exprimé en commission parlementaire que ce plafonnement des frais électriques était bénéfique pour l’économie, pour l’emploi, et bénéfique pour freiner l’inflation», ajoute Joëlle Welfring.  Elle salue les primes mises en place, mais elles ne suffisent pas à envoyer «des vrais signaux», car elles n’ont pas la même portée que le plafonnement.

Concernant la nouvelle structure tarifaire mise en place par l’ILR, les verts s’agacent de voir le gouvernement se cacher derrière le régulateur pour dire que cette décision ne le concerne pas. «Dans la procédure, il y a bien un moment où le ministre de l’Énergie donne son approbation, donc il y a bien une décision qui a été prise sur base d’une proposition que l’ILR a faite et je sais aussi que l’ILR aurait pu mettre en place, par exemple, un tarif pour les gens qui ont déjà investi dans les pompes à chaleur», déclare la députée.

Perte de temps

Tout était possible, selon les verts, comme accorder un tarif préférentiel pour ceux qui tirent l’électricité en dehors des heures de pointe pour charger leur voiture et faire tourner leur pompe à chaleur pour préchauffer leur habitation. «Cela aurait vraiment donné un signal positif pour ceux qui ont déjà investi dans la transition», estime Joëlle Welfring.  Au sein du groupe de travail avec l’ILR, le gouvernement aurait pu donner des orientations comme cela s’est fait par le passé.

Autre problème soulevé par les verts : le règlement des bâtisses pour les communes. En septembre 2023, juste avant les élections, l’ancien gouvernement avait décidé de proposer aux communes des formulations types destinées à être intégrées dans les différentes réglementations d’urbanisme concernant notamment l’installation de centrales photovoltaïques, de centrales type «plug-in-PV», de pompes à chaleur, ainsi que les travaux d’assainissement énergétiques du bâtiment.

«Le gouvernement a finalement décidé de passer par un règlement grand-ducal, ce n’est pas une mauvaise idée en soi, mais cela va prendre du temps, sans doute des années», se lamente la députée.

Mais tout n’est pas mauvais. «Le gouvernement veut mettre en place le préfinancement, pour le photovoltaïque», se console-t-elle.

Ce qui manque cruellement selon les verts, c’est la cohérence.