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Énergie : déi Lénk appelle à maintenir les plafonds


Ana Correia Da Veiga et Gary Diderich estiment que le gouvernement fait fausse route dans le domaine de l’énergie. (Photo : julien garroy)

Le parti d’opposition redoute que la suppression intégrale du plafonnement du prix du gaz et la révision à la baisse du plafonnement sur le prix de l’électricité nuisent aux ménages.

Déi Lénk sonne l’alerte. Sans maintien des plafonnements étatiques, l’ensemble des ménages risque de voir sensiblement leur facture d’énergie augmenter. Le parti d’opposition se base sur des calculs réalisés par la Chambre des salariés (CSL). «Un ménage moyen qui se chauffe au gaz devra payer 640 euros de plus pour l’énergie en 2025 qu’en 2024. Pour les ménages qui ont investi dans les énergies renouvelables et le chauffage avec une pompe à chaleur, l’augmentation se situera à 1 070 euros l’année prochaine», est-il détaillé dans un communiqué.

Vendredi, les co-porte-paroles Gary Diderich et Ana Correia Da Veiga sont montés au créneau pour fustiger la décision du gouvernement de lever, à partir du 1er janvier prochain, le plafonnement du prix du gaz. Le fait que l’État compte prendre en charge la moitié de la hausse attendue de 60 % du prix de l’électricité est également jugée insuffisante. «Tous les ménages sont concernés et doivent dépenser beaucoup plus pour leurs besoins énergétiques de base. De plus, les ménages qui ont besoin de plus d’électricité parce qu’ils ont déjà fait le choix de remplacer leur chauffage sont désormais pénalisés financièrement», dénonce déi Lénk.

L’argumentation avancée par le gouvernement ne tiendrait pas la route. «Le Premier ministre, Luc Frieden, a annoncé la fin partielle du plafonnement des prix de l’énergie et a justifié cette décision en affirmant que les prix reviendraient à la normale et que le plafond pourrait expirer à partir de 2025. Cependant, ce n’est pas vrai», affirme le communiqué. Le parti renvoie vers le fait que les prix du gaz et de l’électricité sont encore «nettement supérieurs à ceux d’avant l’attaque russe contre l’Ukraine».

Plus concrètement, le prix de référence du gaz aurait augmenté de 50 % depuis le début de l’année. «Le prix du marché de l’électricité s’élève actuellement à 35 centimes (d’euro) par kWh et le prix plafonné se situe à 21 centimes (d’euro). Le niveau de prix le plus haut atteint depuis le début de la guerre se situe à 37 centimes (d’euro)», complète déi Lénk, qui fait encore remarquer que «les incertitudes géopolitiques et les guerres ne contribueront certainement pas à une baisse des prix».

Le parti comptant deux élus à la Chambre reproche au gouvernement d’agir «de manière imprudente en admettant, d’une part, que les ménages qui se sont lancés dans la transition énergétique seront désormais nettement plus pénalisés par la hausse des prix de l’électricité, et d’autre part, en réduisant les subventions aux installations photovoltaïques et aux voitures électriques».

En plus de la charge financière supplémentaire à subir par les ménages, la voie engagée risque aussi, selon déi Lénk, de nuire à la lutte contre le changement climatique : «Jusqu’à présent, les prix et les subventions publiques servaient à favoriser les investissements dans les énergies propres ou dans les appareils économes en énergie des citoyens. Aujourd’hui, le gouvernement fait exactement le contraire. Il rend ces investissements moins intéressants.»

«Devenir moins dépendants des marchés»

L’autre inquiétude concerne la nouvelle tarification pour l’utilisation du réseau d’électricité, qui entrera aussi en vigueur au 1er janvier. «Nous avons déjà critiqué la décision et surtout le calendrier, qui coïncidera avec la fin partielle du plafonnement des prix de l’électricité (…). Bien entendu, cela complique la visibilité sur les prix et ne crée pas la confiance auprès des gens», déplore déi Lénk.

Pour toutes ces raisons, le parti d’opposition réclame que le gouvernement revienne sur sa décision et prolonge d’une année l’intégralité des plafonnements des prix énergétiques. «Le gouvernement devrait attendre que les prix reviennent réellement à leur niveau d’avant la crise et épargner aux ménages des factures d’énergie salées en 2025», souligne le communiqué.

En même temps, déi Lénk se dit conscient que l’État ne peut pas «financer indéfiniment un plafonnement des prix». Un changement de paradigme est réclamé : «Ce n’est qu’en augmentant la production d’énergie renouvelable entre les mains du public et des citoyens (par exemple grâce aux coopératives) que nous pourrons progressivement devenir moins dépendants des marchés internationaux de l’énergie, qui provoquent des prix arbitraires et fonctionnent toujours dans l’intérêt des grands investisseurs et des spéculateurs».