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En attendant le Kuebebierg, découvrez la ferme urbaine


Pour l’instant, les premiers habitants du futur quartier sont des moutons, en chargent de tondre le terrain.

Depuis vendredi et jusqu’à aujourd’hui, le futur écoquartier propose déjà des activités et des produits locaux autour de la ferme urbaine.

Situé à l’est du plateau du Kirchberg, le nouveau site du Kuebebierg s’étendra sur 30 hectares. D’abord aménagés avec la Luxembourg Urban Garden (LUGA), d’ici 2034, ces terrains vides accueilleront plus de 3 000 logements.

Cette prochaine zone résidentielle compte ainsi pallier le besoin en logement de la ville. Mais quelle sera sa particularité? Le quartier côtoiera des fermes, des plantations, faisant ainsi cohabiter l’urbain et la nature.

Les constructions du Kuebebierg s’installeront dans un environnement naturel unique au sein de la Zone protégée d’intérêt national (ZPIN). Le Fonds Kirchberg, qui est à la manœuvre du projet, a pour objectif de loger les familles souhaitant rester proches de la ville tout en vivant dans un cadre en pleine nature. Une fois les travaux achevés, le lieu sera exempt de voitures et accessible via une nouvelle ligne de tramway.

«Les moutons remplacent les tondeuses»

Afin de découvrir les prémisses de ce projet audacieux, nous nous rendons au Kirchberg, à l’écart de Luxembourg. Entre le Gréngewald et le vallon du Märtesgronn, on arrive devant une immense prairie, parsemée de fleurs à perte de vue.

Le tracé de la LUGA permet de nous diriger rapidement vers la ferme urbaine, première pierre du Kuebebierg. Là-bas, nous y rencontrons Britta Jaegde de Green Innovation et Dario Castoldi de la société Aurel&Axel, tous deux associés au projet et à cette ferme de la LUGA.

Pour l’occasion, la société d’impact sociétal Microtarians est présente pour faire goûter ses produits faits maison. Leur vélo gourmand, stationné devant la ferme, propose donc des plantes comestibles, des aliments fermentés et du kombucha.

D’emblée, la présence de troupeaux de moutons en liberté dans ces espaces verts nous interpelle. «Dans une logique de préservation de l’environnement et de recourir à des moyens écologiques, les moutons remplacent les machines pour la tonte du terrain», nous informe Britta Jaegde. Et cela semble être efficace, à en croire les parcelles déjà piétinées et consommées par ces animaux. Une première étape dans l’aménagement des terrains.

Une ferme provisoire

La ferme urbaine se trouve ainsi au centre de ce projet de réaménagement. «Elle va animer le quartier, et c’est déjà le cas. Son rôle est d’accueillir les promeneurs, éduquer et montrer les plantations, notamment aux enfants qui peuvent aussi s’amuser avec l’aire de jeu LUGA. C’est un premier aperçu du Kuebebierg», poursuit Dario Castoldi. Les enfants justement peuvent venir créer leur nichoir, faire des bracelets de perles ou apprendre à s’occuper des plantes.

Le lieu semble en effet très actif avec ses serres à légumes, ses maraîchers, ses arbres fruitiers et son enclos à poules. Toutefois, son implantation reste provisoire. Bien que rénovée, cette ancienne ferme, dont les travaux se sont achevés en mai dernier, comporte des conteneurs amovibles.

Des espaces permettant de stocker les aliments récoltés, mais aussi d’héberger un bureau ou un food truck. Pour ce dernier, les organisateurs font aussi de la prévention avec des mesures antigaspillage alimentaire. «L’idée sera de retrouver ces aspects dans le futur quartier, en particulier avec des jardins communautaires», précise-t-il.

Les plantations de la ferme sont ainsi supervisées en partenariat avec l’université du Luxembourg. Des étudiants s’assurent du développement des cultures en prenant des photos grâce à un drone. Tout autour de cette zone, les visiteurs peuvent alors admirer la réserve naturelle, qui sera d’ailleurs conservée avec la construction du Kuebebierg. «Les habitants vivront dans un écoquartier qui sera autosuffisant», insiste Dario Castoldi dont la société Aurel&Axel a pour mission de ramener l’agriculture dans nos villes.

À travers le Kuebebierg, une large place sera accordée à la biodiversité, avec des espaces verts, ou encore des habitats pour les oiseaux. Le quartier a donc pour ambition d’être intergénérationnel et d’offrir un cadre de vie en pleine nature.

Depuis vendredi, et jusqu’à ce samedi, de 10 h à 19 h, le public est invité à se promener et déguster des produits locaux à la ferme urbaine. Des activités pédagogiques seront également prévues en plus des potagers partagés et du sentier de promenade entièrement piéton.