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En Amérique Latine, l’Orchestre philharmonique du Luxembourg audacieux !


Gustavo Gimeno, le chef d'orchestre de l'OPL, se confie sur la portée de cette tournée sud-américaine (Photo : Marco Borggreve).

L’Orchestre philharmonique du Luxembourg (OPL) s’est envolé, mercredi, pour sa première tournée en Amérique du Sud. Brésil, Argentine et Uruguay sont au programme à partir de demain et jusqu’au 1er octobre. Un sacré voyage !

Le répertoire

Gustavo Gimeno, directeur musical : «Il faut savoir prendre des risques quand on fait un programme, il faut être aventureux. C’est aussi vrai pour une tournée que pour une saison. C’est pour ça que nous avons cette année, par exemple, la première d’un nouveau concerto pour violon ou que nous avons proposé la saison dernière de la musique de Dutilleux (NDLR : Métaboles, de ce compositeur du XXe siècle, en mars avec Katia Labèque et Marielle Labèque au piano).

C’est une direction à prendre, bien sûr, mais dans laquelle il ne faut pas non plus oublier le passé. Pas seulement parce qu’il y a dans le répertoire classique de grandes compositions que le public aime écouter, mais aussi parce que c’est important pour nous. C’est très sain pour un orchestre de jouer Schubert, Tchaïkovski ou encore Brahms, comme ce soir (NDLR : mardi soir, lors du concert de présentation de la tournée en Amérique du Sud).

D’ailleurs les musiciens m’ont dit : « On a joué la deuxième et la quatrième symphonie de Brahms, mais la première… ça fait très longtemps! » C’est très important, ça permet de retrouver des sons, de revoir des aspects techniques, etc. La programmation doit donc aller dans plusieurs sens. Sans oublier l’opéra, bien sûr, qui est aussi une des activités importantes de l’OPL, aussi bien à la Philharmonie, dans des versions « concertantes », mais aussi au Grand Théâtre. Je suis très fier du fait que l’OPL se développe dans différentes directions : on a les concerts éducatifs, on joue Schubert, mais aussi des compositeurs modernes ou encore des pièces vocales comme nous le ferons plus tard cette saison comme le Stabat Mater de Rossini, avec un casting fabuleux. Tout cela nous permet de grandir en tant qu’orchestre et de proposer aux spectateurs des œuvres qu’ils n’ont jamais entendues ou plus entendues depuis longtemps.»

La tournée

«Pour l’orchestre, une tournée c’est un grand moment. On partage tous beaucoup de temps ensemble. Mais ici, dans la vie de tous les jours, chacun a ses obligations, ses occupations. On dépose d’abord les enfants à l’école, on vient au travail, on répète, on discute un peu avec les collègues, mais après chacun rentre chez soi. Pendant une tournée, on passe beaucoup plus de temps ensemble.

Dès le milieu d’une tournée, on sent déjà un effet. L’atmosphère est différente, les visages sont différents, l’énergie est différente. Et tout cela apporte quelque chose à la manière de jouer, à la musique. Du coup, la qualité s’améliore. D’autant que lors d’une tournée on joue plusieurs concerts à la suite. Ce qui est aussi bénéfique. Ça se ressent dans le fonctionnement de l’orchestre et, du coup, on trouve une nouvelle couleur, une nouvelle émotion qui n’est possible que grâce à une tournée.»

L’Amérique du Sud

«La dernière fois que je suis allé en tournée en Amérique du Sud avec le Concertgebouw (NDLR : Orchestre royal d’Amsterdam), c’était déjà au Teatro Colón et à São Paulo. Mais je suis très content d’y retourner avec l’OPL. Je ne suis pas sûr de ce qui nous attend là-bas.

Je parlais avec une journaliste argentine de Buenos Aires, elle avait l’air tellement excitée et heureuse de savoir que nous allions là-bas. Elle avait hâte de nous entendre, m’a-t-elle dit. J’ai été surpris. On est tous très curieux de ce qui va se passer. J’y suis déjà allé, mais là en tant que chef d’orchestre, c’est une perspective tout à fait différente. Je suis aussi curieux de voir comment on répond, nous, depuis la scène à ce long voyage et au décalage horaire. On n’y est pas habitués. Mais bon, décalage horaire ou pas, on doit jouer du mieux que nous pouvons et pourquoi pas aller crescendo tout au long des différents concerts de la tournée.»

Soliste

Simone Lamsma va jouer deux concerts à São Paulo, puis Julian Rachlin nous rejoindra pour les concerts en Argentine et Simone Lamsma sera de retour pour le concert à Montevideo. Vous savez, parfois d’une déception – comme peut l’être l’annulation de Janine Jansen –, peut naître quelque chose de fabuleux, une nouvelle chance. Je pense que nous avons trouvé de très bons remplaçants. Je suis donc confiant. Ce sont deux grands violonistes, avec des personnalités différentes, certes, mais de haut niveau. Je suis donc certain que ça ne va pas nous affecter de manière négative, au contraire, ils vont peut-être apporter quelque chose de plus.»

Pablo Chimienti

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