Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La Chambre des députés a obtenu, jeudi, de plus amples détails sur la reprise de l’opérateur de satellites américain par la société luxembourgeoise.
Une question posée par Maurice Bauer (CSV) a permis, jeudi, au Premier ministre, Luc Frieden (CSV), de revenir, devant la Chambre, sur la reprise par SES de l’opérateur de satellites américain Intelsat. Dans la foulée de cette annonce, les syndicats OGBL et LCGB avaient rapidement fait part de leurs inquiétudes concernant les délocalisations et réductions de personnel.
Le chef du gouvernement s’est référé au directeur général de SES, Adel Al-Saleh, qui a affirmé, jeudi sur la radio 100,7 : «SES va toujours continuer à employer plus de 600 personnes au Luxembourg». Or, des «restructurations sont toujours possibles dans une industrie en pleine mutation», précise Luc Frieden. Si restructuration il y avait, ce ne serait cependant pas lié au rachat d’Intelsat.
«L’activité réelle va rester à Betzdorf. Il ne s’agira pas seulement d’une adresse. Les ingénieurs et le personnel administratif vont être maintenus au Luxembourg, tout comme le téléport, à savoir les impressionnantes antennes installées devant le siège», informe encore le Premier ministre.
Le choix de passer par une reprise et non pas une fusion vient du fait qu’ainsi l’État luxembourgeois gardera sa minorité de blocage au conseil d’administration, un autre «garde-fou» selon Luc Frieden.
Il a également rappelé l’apport que l’acquisition d’Intelsat pourra avoir pour l’effort de défense du Luxembourg. «SES est déjà très actif dans le domaine de la défense. La communication par satellite ne va cesser de gagner en importance pour les armées. Intelsat est spécialisée dans la connexion internet de navires et d’avions. Tout cela contribuera à l’élargissement de notre effort de défense à 2 % du RNB et profitera à la fois à l’UE et à l’OTAN», développe le Premier ministre.
La feuille de route pour atteindre cet objectif des 2 % sera dévoilée lors du sommet des 75 ans de l’OTAN, en juillet prochain à Washington. L’acquisition de SES par Intelsat devra encore attendre un peu. Il faudra en effet que les autorités de concurrence de l’UE et des États-Unis accordent leur feu vert.
