Ce mardi 23 avril, la jeune Luxembourgeoise, Emma Sorgato, disputera la finale du concours de chant The Voice Belgique. Rencontre en amont de ce show décisif avec celle que rien ne semble pouvoir arrêter.
À quelques jours de la finale de The Voice, comment vous sentez vous ?
J’ai hâte ! La présence du public ne me stresse plus. Lors du tout premier live, j’arrivais vraiment avec les jambes qui tremblaient, j’étais très stressée. Tout ça, c’est terminé. À présent, j’ai l’impression d’être dans ma maison et d’être entourée de personnes que j’aime bien. En plus, il y a ma famille dans le public, donc je sais qu’il ne va rien m’arriver. Je suis parvenue au bout, donc si je ne gagne pas, je ne gagne pas, et puis c’est tout. Oui, je serais déçue parce que c’est logique, c’est le jeu. Mais c’est un jeu. Est-ce que je vais pleurer ? Est-ce que je vais être au bout de ma vie ? Non, parce que ce n’est pas la fin de ma vie. Je peux faire d’autres choses après et je vais essayer de faire d’autres choses après.
Justement, comment imaginez-vous votre vie après The Voice ?
Pour l’instant, je ne sais pas, c’est très vague. Il y a des gens qui travaillent dans ce domaine qui m’ont déjà dit : « Tu ne vas pas t’arrêter là parce que tu dois continuer ». Est-ce que je vais réussir ? Je ne sais pas. Si je gagne, qu’est-ce que je vais faire ? Je ne sais pas. Si je ne gagne pas, qu’est-ce que je vais faire ? Je ne sais pas. Donc franchement, je suis perdue. J’en saurai plus mercredi.
Pouvez-vous nous décrire comment la musique est entrée dans votre vie ? Quelles sont vos influences ?
J’ai toujours chanté, surtout avec ma maman. Ma mère a vraiment une grande culture musicale avec une préférence pour les années 70 et 80, mais il y a toujours eu un peu tous les genres de musiques à la maison. Du côté, de mes influences, il y a aussi de tout. Je dirais Amy Winehouse, The Clash. J’aime beaucoup aussi Maneskin ou Clara Luciani. C’est très vaste.
Que préférez-vous dans l’expérience de la musique ?
Le fait de pouvoir jouer avec différents styles et de les mélanger. C’est ça qui m’intéresse dans la musique. Je n’ai pas envie de me caler dans le rock ou dans le blues. Je préfère faire du rock avec du blues, avec de la soul, avec plein d’autres choses.
Son parcours avant The Voice
Je vais avoir 21 ans en juillet, je suis née au Luxembourg, j’ai vécu toute ma vie dans cette maison de Flaxweiler. Je suis allée à l’école européenne durant la maternelle, le primaire et le secondaire. Après mon bac, j’ai fait deux ans à l’université libre de Bruxelles où j’ai fait Sciences politiques. Ça ne m’a pas plus du tout donc je suis revenue au Luxembourg.
Maintenant, je suis en bachelier de business dans un campus délocalisé de Middlesex-London University (UBI, United Business Institute) à Wiltz. J’ai des origines françaises, italiennes et je suis Luxembourgeoise du fait que je suis née ici. Je suis plus attachée à mes racines italiennes, mais pour moi ma maison, c’est le Luxembourg.
Avant The Voice, comment vous viviez votre passion ?
Sans jamais prendre de cours, j’étais à fond dans le chant quand j’avais 14-15 ans puis quand j’ai commencé l’université, j’ai complètement arrêté. À Bruxelles, je n’avais plus mon matériel, je ne chantais plus. Mais cela me manquait beaucoup trop. J’ai décidé de recommencer et je me suis inscrite à The Voice.
Comment avez-vous vécu le début de cette aventure ?
Quand j’ai su que j’allais faire les auditions à l’aveugle, j’étais en voiture avec une amie et nous avons dû nous arrêter pour que je réalise. Je n’y croyais pas. Ensuite, je suis vraiment partie aux auditions à l’aveugle en étant pessimiste. Je pensais qu’aucun coach ne se retournerait parce que je n’avais aucune technique vocale. Ça s’entend en plus, il n’y a pas de soutien, il n’y a rien. Et quand j’ai eu les quatre coachs, je n’y ai pas cru.
Vous pouvez nous parler de votre relation avec votre coach, BJ Scott ?
Avant l’émission, on m’a posé la question, « si t’as les 4, tu choisis qui ? ». J’ai dit BJ, car c’est celle qui se rapproche plus de mon univers, c’est celle qui, je pense, peut m’apporter le plus de choses. Aussi, c’est elle qui a eu le plus d’expérience. Je ne sais pas comment cela se passe dans les autres équipes, mais en tout cas, elle est présente. J’ai eu rapidement son numéro et nous avons pu échanger. J’ai pu l’appeler quand j’avais besoin d’elle. On se voit beaucoup presque tous les jours quand je suis à Liège. On va manger un bout ensemble, on va boire un verre et je trouve ça chouette parce qu’on échange sur nos vies aussi, pas que sur The Voice.
J’ai du mal à reprendre un cycle de sommeil
Sentez-vous votre progression ?
Entre l’étape des «cross battles» et celui des lives, je me suis dit « Emma, tu es arrivée au live, il faut quand même que tu prennes des cours de chant ». J’ai rencontré Tom Joss de la Rock University, à Luxembourg. Il m’a beaucoup aidé à prendre confiance, à projeter ma voix, à lui donner plus de puissance. Ma coach m’a dit : « Franchement quand tu es arrivée au live et que tu as fait « Money Money Money », je me suis dit, c’est qui cette personne parce qu’il n’y a rien à voir ». Lorsqu’on rentre dans cette routine intense de faire les lives toutes les semaines, oui, on a la fatigue, mais on veut surpasser. Du coup, on évolue sans même s’en rendre compte.
Ce rythme ne vous impacte pas trop fortement ?
C’est un peu compliqué pour les études et pour ma vie privée. Je ne vois peu ma famille et mes amis. Nous avons deux jours de repos par semaine. Je trouve que ce n’est pas vraiment assez. On est crevé. J’ai du mal à reprendre un cycle de sommeil. Nous allons nous coucher tard et qu’avec le stress, on n’arrive pas forcément à dormir. Le cycle est complètement perturbé et je n’arrive pas à reprendre le sommeil dont j’ai besoin.
Quels sont vos rapports avec les autres candidats ?
Nous avons un groupe sur Instagram qui rassemble tous les candidats depuis le début de l’aventure et sur lequel on échange. Moi, cette émission, je ne l’ai pas vécue en mode « compétition » et je n’ai jamais ressenti de mauvais sentiments. Tout le monde est super cool, donc c’est plutôt chouette. Même si on n’a pas forcément d’affinité amicale avec une personne, il n’y a quand même pas de drama.
Comment choisissez-vous les chansons que vous interprétez ?
Dans notre team, nous avons une playlist sur Spotify. Nous rajoutons des chansons, nous en enlevons d’autres, puis nous nous voyons en workshop, on regarde ce que je sais chanter, ce que je ne sais pas chanter… Comme je suis arrivée aux auditions à l’aveugle avec une version changée de « Back to Black » d’Amy Winehouse, nous avons décidé de poursuivre sur cette ligne. Toutes les chansons que j’ai chantées, j’ai essayé au maximum de les changer avec l’aide de l’équipe et de la production. C’est ce que j’avais en tête depuis le début.
En termes de mise en scène, quelle est votre marge de manœuvre ?
La production est très flexible et je trouve ça vraiment chouette. Les gens qui travaillent à The Voice nous aident à nous sentir à l’aise et à faire ce qu’on a envie de faire. Ils veulent qu’on soit fier de ce qu’on a fait. Honnêtement, il y a des fois où je propose des idées de mise en scène impossibles, mais ils essayent au maximum de tout mettre en œuvre pour que je sois contente du résultat. On peut donner nos idées, concernant la scénographie. Mais si nous n’avons pas d’idée, ce sont eux qui s’occupent de tout. À chaque fois, ils trouvent des choses incroyables.
Je n’avais jamais fait de scène avant.
Votre présence sur scène, comment la travaillez-vous ?
Selon moi, la présence, c’est un truc personnel. On l’a ou on ne l’a pas. On peut la travailler aussi, mais si on n’est pas à l’aise, on n’est pas à l’aise. Honnêtement, on m’a déjà posé la question et je ne sais juste pas comment je fais et je ne sais pas pourquoi c’est arrivé comme ça. Pour les auditions à l’aveugle et les duels, j’étais très stressée, je ne bougeais pas beaucoup puis durant les lives, je me suis lâchée. Je n’avais jamais fait de scène avant.
Quels sont les moments les plus marquants de votre parcours, avant cette finale ?
« Money Money Money » était un moment très positif parce que j’avais hâte de montrer ce que je savais faire. Je suis vraiment arrivée en workshop et j’ai dit : « Je veux faire du ABBA » et ils m’ont répondu : « Non, jamais. Emma sur du ABBA, non ». Puis je leur ai chanté la chanson avec mes arrangements et la production m’a dit : « Ok ».
Un moment plus triste, c’est les «cross battles» lorsque je suis tombée sur un ami, Maxime. Je l’ai vu partir et je me suis dit qu’il méritait, lui aussi, de continuer. Idem lorsque j’ai chanté avec Masha. Mais ce sont des personnes avec lesquelles, j’ai envie de travailler par la suite.
Emma Sorgato, ABBA et le frère de Billie Eilish
Si vous deviez faire un duo avec l’artiste de votre choix, qui choisiriez-vous ?
Le rêve, ce serait Maneskin, Jorja Smith et Billie Eilish. Je rajouterai même Billie Eilish et son frère ! C’est lui qui fait ses compos et il est vraiment incroyable.
Une chanson que vous écoutez tout en ce moment ?
J’aime bien « This World » de Selah Sue, en ce moment.
Quelle chanson avez-vous chantée pour passer les castings de The Voice ?
Pour les castings, il faut envoyer une vidéo de nous qui chantons en face de la caméra pour montrer qu’il n’y a pas d’effet, qu’il n’y a pas de trucage. Ensuite, les personnes de la production nous contactent, s’ils ont apprécié la vidéo. J’avais chanté « The Winner Takes It All » de ABBA.
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