Mis à jour mercredi, le Plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC) devrait permettre au Grand-Duché d’atteindre son objectif de réduction d’émissions de gaz à effets de serre selon le Statec.
Adopté en juillet 2023, le Plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC) vient d’être mis à jour mercredi par le ministre de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité, Serge Wilmes, et le ministre de l’Économie, des PME, de l’Énergie et du Tourisme, Lex Delles. Par rapport à la première version, seules quelques modifications ont été apportées à la suite des recommandations de la Commission européenne, «sans toutefois affecter le niveau d’ambition général du plan», précise le gouvernement.
Les objectifs principaux sont inchangés : réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2030 par rapport à 2005, avoir 37 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie et un objectif d’efficacité énergétique de 42 % d’ici à 2030. Le tout grâce à «un plan ambitieux et pragmatique», selon Serge Wilmes.
Des objectifs précis
Parmi les objectifs mis à jour, on retrouve en tête de liste une accélération du déploiement des énergies renouvelables. Alors qu’initialement, le PNEC tablait sur une part d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie entre 35 et 37 %, la version finale a fixé le cap à 37 % en 2030, soit la valeur supérieure de la fourchette de 2023. Le photovoltaïque, l’éolien et l’hydrogène sont concernés.
Le gouvernement confirme également son intention d’améliorer son efficacité énergétique, le rapport entre la quantité d’énergie produite et l’énergie consommée. Le but est une diminution de 42 % équivalente à 36 949 GWh d’énergie finale en 2030. Initialement, la diminution était fixée entre 40 et 44 %.
Dans le viseur du PNEC initial, les chaudières fossiles ne le seront finalement pas tant que cela. Au lieu de les supprimer progressivement, le plan privilégie une «approche volontaire renforcée, en incitant et accompagnant les citoyens et entreprises, notamment par des régimes d’aides attrayants». Ce changement de stratégie ne devrait pas porter préjudice puisque selon les projections du Statec, un remplacement seulement partiel (50 %) des chaudières fossiles en fin de vie n’affecterait pas l’atteinte de l’objectif climatique à l’horizon 2030.
150 000 tonnes de CO2 en moins
Au-delà des mots, le Statec a également délivré, vendredi, des chiffres sur l’impact estimé du PNEC final. Selon les projections, «la balance cumulée des émissions par rapport aux allocations d’émissions annuelles à l’horizon 2030 s’améliore légèrement par rapport à celle du projet de mise à jour de juillet 2023». Entre 2021-2030, les estimations tablent sur un bonus d’environ 2 000 000 tonnes équivalent CO2, soit environ 3,4 % du budget total des émissions, contre 1 % dans le projet de mise à jour.
Rien que pour l’année 2023, le Statec estime que les émissions «sont nettement inférieures (plus de 6 %) au budget d’émission (7 373 000 tonnes équivalent CO2) du Luxembourg». Un bilan qui correspond aussi à une diminution de 150 000 tonnes équivalent CO2, soit 2 % par rapport à 2022 et 32 % en dessous du niveau de l’année de référence 2005.
D’ici 2030, il reste donc à diminuer encore de 23 % par rapport aux émissions de 2005. Un objectif réalisable selon les ministres puisque «les projections montrent qu’en implémentant la mise à jour PNEC, nous sommes sur la bonne voie pour atteindre nos objectifs climatiques d’ici à 2030».
Un plan et des aides
Afin de mener à bien ses objectifs, l’État va également devoir mettre la main à la poche puisque le PNEC prévoit une reconduction et révision des différents régimes d’aides. C’est le cas du «Klimabonus Wunnen» qui est reconduit afin d’allouer une aide pour une rénovation énergétique et le remplacement d’une chaudière alimentée au combustible fossile.
Pour ce même régime d’aides, le plan introduit des modalités de préfinancement «facilitant l’accès de tous les citoyens aux solutions bas-carbone».
Le régime d’aides «Klimabonus Mobilitéit» est, lui, prolongé et adapté avec une graduation des aides selon des critères environnementaux et sociaux ainsi que par l’introduction d’une aide pour les voitures électriques d’occasion à partir du 1er octobre 2024.
Pour les entreprises cette fois, le PNEC prévoit une révision et extension des aides afin de mieux les soutenir pour «réussir la transition énergétique et climatique», sans donner plus de détails pour autant.
Que le Grand Duché roule aux diesels, aux V8 survitaminés ou bien en vélo, l’effet sur la température du globe sera de 0,0000000000000000000000000000000000000001°C
Cela vaut bien quelques milliards, non?