Accueil | A la Une | Elle utilisait de fausses fiches de salaire pour ouvrir des comptes en banque

Elle utilisait de fausses fiches de salaire pour ouvrir des comptes en banque


Pour contourner un interdit bancaire, Florence aurait tenté d’ouvrir des comptes bancaires au Luxembourg.

La prévenue le reconnaît : elle a ouvert des comptes en banque avec de fausses fiches de salaire pour obtenir des cartes de crédit et contourner une décision de la Banque de France.

Quelles étaient les véritables intentions de Florence une fois obtenues les cartes de crédit auprès d’établissements bancaires luxembourgeois? La jeune femme de 43 ans prétend avoir voulu les utiliser de manière normale, comme tout le monde, pour payer ses achats. Elle est accusée de faux et usage de faux ainsi que d’escroquerie.

Florence a ouvert et tenté d’ouvrir des comptes dans divers établissements bancaires luxembourgeois en utilisant de fausses fiches de salaire, ainsi que d’avoir tenté d’obtenir un prêt de 20 000 euros. Elle reconnaît les faits et donne une explication qui semble plausible.

«J’étais interdite bancaire en France pour une durée de cinq ans. J’avais des revenus, je touchais le chômage, mais je n’avais plus de moyens de paiement», explique-t-elle vendredi à la barre de la 13e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg. «Si comme vous le dites, vous avez une licence de droit, vous saviez ce que vous faisiez et ce que vous risquiez. Alors pourquoi l’avoir fait?», interroge la présidente.

«J’en avais besoin», répond la jeune femme originaire de Guadeloupe. «Et si vous disposiez de revenus, pourquoi ne pas avoir versé les vraies attestations plutôt que des fausses?», poursuit la juge. «Les établissements bancaires luxembourgeois m’ont demandé des attestations de revenus luxembourgeois», tente Florence. «N’essayez pas de jouer à plus malin avec nous», la prévient la magistrate tout en étudiant son casier judiciaire où figurent déjà des condamnations pour faux et usage de faux ainsi qu’escroquerie.

Un quantum «extrêmement lourd»

Florence a commencé par ouvrir un compte auprès d’une première banque qui finit par le clôturer peu de temps après. Elle en a ensuite ouvert un autre auprès d’un deuxième établissement bancaire. Une carte de crédit lui est remise avec une limite de prélèvement de 5 000 euros. Limite qui a ensuite été abaissée. Insatisfaite, la prévenue a tenté sa chance dans une troisième établissement bancaire.

«Un employé de banque a eu un doute sur les pièces que vous lui avez fournies. Elles étaient notamment pleines de fautes d’orthographe», a précisé la présidente qui ne sait toujours pas quelles étaient les intentions réelles de la jeune femme.

En ce qui concerne la demande de prêt de 20 000 euros, Me Stroesser, son avocat, explique : «Elle avait un litige concernant une voiture en Guadeloupe et avait cru bon de faire appel à un ténor du barreau français connu pour ses apparitions télévisuelles. Il lui aurait demandé une provision de 10 000 euros pour prendre en charge son affaire.»

Peu importe la raison de son geste, pour le parquet, la prévenue a commis des faux et en a fait usage, même si toutes ses tentatives n’ont pas abouti. Il a requis une peine de 30 mois de prison et une amende appropriée à son encontre, soulignant les antécédents judiciaires de la jeune femme et la multiplicité des faits.

Un quantum «extrêmement lourd» vivement contesté par Me Stroesser qui a rappelé que «nous traitons régulièrement de cambriolages dans des maisons sanctionnés par des tarifs moitié moins élevés». «Je sais que nous sommes une place financière et que nous devons la protéger, mais il ne s’agit pas d’une escroquerie à grande échelle», affirme l’avocat.

Il a demandé au tribunal de réduire la peine requise et de l’assortir d’un sursis de sorte qu’elle n’excède pas les sept mois depuis laquelle Florence est en détention préventive. «Cette première incarcération est extrêmement dure pour elle. Elle est loin de sa famille et ne reçoit pas de visites», plaide l’avocat avant de conclure que Florence n’a pas causé de trouble à l’ordre public et qu’aucune des banques ne s’est constituée partie civile.

Le prononcé est fixé au 23 février.