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Elections européennes : vers un match Weber / Macron, avec les nationalistes en démarcation


L'allemand Manfred Weber entretient une position ambiguë : entre Angela Merkel, reconnue par tous comme progressiste, et les nationalistes d'Italie ou d'Europe de l'Est. Ce qui n'est pas du goût de Macron et des libéraux du Benelux (Photo : AFP).

Le conservateur allemand Manfred Weber, qui ambitionne d’être le prochain président de la Commission européenne, affirme vouloir travailler avec tout le monde, y compris l’Italien Matteo Salvini ou le Hongrois Viktor Orban, dans un entretien avec le journal la Stampa, publié vendredi. Emmanuel Macron a de son côté esquissé les traits d’une coalition « progressiste », aux côtés des dirigeants du Benelux, jeudi.

Jeudi, depuis le Luxembourg, le président français avait lancé : « Il faudra que le PPE (parti libéral-conservateur européen) tranche  : on ne peut pas, comme le souhaite Manfred Weber, se réclamer d’Angela Merkel, qui est une progressiste, et étaler son amitié avec M.Orban, qui prône une Europe du repli sur soi.» Emmanuel Macron, qui a affiché une complicité nette avec les libéraux du Benelux, a commencé par le premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel, a précisé qu’il n’était pas encore l’heure de se prononcer sur un choix crucial : rallier un parti politique européen, ou créer un mouvement comme il l’avait fait avec En Marche… et l’appuie, peut-être, du Belge Charles Michel, du Néerlandais Mark Rutte et du premier ministre luxembourgeois ? Qui se sont tous reconnus, jeudi, sur une ligne « progressiste ». Et n’hésitent à parler d’une Europe qui avance « à moins mais plus loin, si certains ont peur de monter dans l’avion », pour reprendre les mots de Xavier Bettel.

Interrogé sur les relations qu’il entend établir avec le ministre de l’Intérieur et homme fort du gouvernement italien, Matteo Salvini, et le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, Manfred Weber juge indispensable de « s’asseoir à une table, de s’écouter et de trouver des compromis ». « Nous devons travailler avec tous, et écouter tout le monde pour trouver une vision commune », déclare-t-il dans cet entretien.

Attitude ambivalente

Et, souligne-t-il, « n’oublions pas que le point de départ du Brexit est la décision de (David) Cameron (ex-Premier ministre britannique) de sortir du PPE », le Parti populaire européen, principale formation rassemblant la droite et le centre-droit au Parlement européen, que dirige M. Weber. Viktor Orban et son parti Fidesz sont membres du PPE, la famille politique conservatrice de Jean-Claude Juncker et de la chancelière allemande Angela Merkel Le PPE est souvent interpellé sur son attitude ambivalente envers M. Orban qui fait figure de trublion au sein de cette formation de droite modérée.

Le discours et la politique farouchement hostiles à l’immigration du dirigeant hongrois, ainsi que ses prises de position très critiques envers l’UE, en ont fait un modèle pour les extrêmes droites européennes, à commencer par la Ligue en Italie, que dirige M. Salvini. Ce dernier a rencontré son « héros » Orban la semaine dernière à Milan, où les deux hommes ont désigné le président français Emmanuel Macron comme leur principal adversaire avant les élections européennes en mai prochain. Bavarois de 46 ans, issu de la CSU, l’aile droite des conservateurs allemands alliée de la CDU d’Angela Merkel, Manfred Weber a obtenu mercredi le soutien de la chancelière allemande pour succéder au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission en mai prochain. En visite à Vienne jeudi, il a également reçu le soutien du chancelier conservateur autrichien Sebastian Kurz.

Le Quotidien et AFP