[Élections européennes] «Il y a d’un côté les sondages et de l’autre la réalité»

Tilly Metz et Marc Angel ont fait mentir les sondages qui les donnaient perdants : les deux eurodéputés sortants ont été réélus dimanche soir lors des élections européennes.

À chaque élection, il y a d’un côté les politiciens avec leurs programmes et de l’autre des électeurs à convaincre. Ces derniers sont scrutés à la loupe par les instituts de sondage pour tenter de prédire quel parti ou candidat ressortira gagnant des urnes. Et il peut être intéressant, une fois le scrutin passé, d’observer ce qui n’avait pas été anticipé.

Lors de ces dernières élections européennes, l’étude ILRES donnait par exemple Mars Di Bartolomeo en tête du LSAP, devant l’eurodéputé sortant Marc Angel. Même chose chez déi gréng où François Bausch recueillait plus d’opinions en sa faveur que Tilly Metz, la cotête de liste, elle aussi candidate à sa propre succession. Pourtant, les urnes ont eu le dernier mot et ce sont bien les deux eurodéputés sortants qui ont été réélus dimanche soir. Le premier avec 17 922 voix de plus et la seconde avec 14 598 voix de plus que les députés nationaux.

Comment expliquer cet écart entre le sondage et le résultat des élections? «Il a été effectué avant que la campagne ne soit lancée», explique Marc Angel, il n’y avait eu encore aucune affiche, aucune interview des candidats.» «C’est un élément qui joue en effet, renchérit l’eurodéputée verte, et on ne sait pas comment les questions ont été posées».

«C’est le jeu de la politique»

«C’est un peu dommage que quelques semaines avant les élections, les gens ne connaissent pas notre travail au Parlement», regrette Tilly Metz, «mais c’est à nous d’aller plus vers les gens là où ils sont», note-t-elle encore, indiquant que «nous étions sur une liste, nous savions que les politiques locaux sont en règle générale plus connus». Ce que confirme l’eurodéputé du LSAP : Mars Di Bartolomeo, donné gagnant est «assidu à la Chambre et connu» par les Luxembourgeois.

Quant à savoir quel impact ont eu ces sondages sur leur façon de mener leur campagne, les deux parlementaires n’ont pas la même réponse :  «ça m’a sûrement motivé à me donner plus à fond, ça m’a aidé peut-être, oui», estime Marc Angel dans un sourire. «Et surtout, poursuit-il, ça nous a boostés, au LSAP, de savoir qu’on avait trois députés bien placés, et ce, alors que nous avions déjà fait un bon score aux élections précédentes».

L’eurodéputée verte se veut plus philosophe : «J’en ai pris acte, je trouvais cela logique car François Bausch a fait un excellent travail, mais ça ne m’a pas motivée plus, je l’étais déjà beaucoup. C’est le jeu de la politique, on sait qu’on peut ne pas être élu». Car, ce qui importe, «c’est que nos idées, nos causes soient représentées à l’échelle de l’Europe». Et de conclure : «Il y a d’un côté les sondages et de l’autre la réalité.»