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[Élections européennes] Déi Lénk décidée à «faire bloc»


Le co-porte-parole Gary Diderich entouré par les candidats Anastasia Iampolskaia, Ben Muller, Ana Correia da Veiga (côté gauche) ainsi qu’André Marques, Tania Mousel et Alija Suljic (côté droit). (Photo : fabrizio pizzolante)

Le parti de gauche emmène le peloton des outsiders qui se présentent aux élections européennes. Les six jeunes candidats militent pour une «Europe écosocialiste, démocratique et solidaire».

Elle ne cache pas que les chances de décrocher un siège au Parlement européen sont minimes, voire inexistantes. «Ce que nous voulons, c’est convaincre davantage de personnes de nos idées», a martelé, dimanche soir sur le plateau de RTL, Tania Mousel, membre d’une liste de candidats composée de jeunes militants. Seule Ana Correia da Veiga, future députée luxembourgeoise – elle viendra prendre à mi-mandat la relève de David Wagner – dispose d’une notoriété un peu plus élevée.

Les idées de déi Lénk pour une «Europe écosocialiste, démocratique et solidaire» sont inscrites dans un manifeste fort de 13 chapitres. «La planète brûle : sous un soleil de plus en plus implacable et sous les bombes. Les inégalités se creusent, la colère populaire gronde et, faute d’alternative, les tentatives de séduction des travailleur·euses par l’extrême droite s’avèrent de plus en plus efficaces. D’autant plus que le système d’exploitation capitaliste est en faillite depuis belle lurette. C’est le constat, cela ne sert à rien de s’y attarder», affirme le parti en introduction de son manifeste.

«Renverser la vapeur»

«Les partis de gauche ont le devoir historique de renverser la vapeur en jetant les bases d’une Europe meilleure fondée sur l’égalité, la justice sociale, la protection de l’environnement et la solidarité. Ce n’est pas un rêve ni une utopie émanant de cerveaux éperdument idéalistes. Bien au contraire, c’est une nécessité et nous disposons des moyens et des ressources pour la mettre en œuvre», souligne déi Lénk.

Le choix de miser sur une liste très jeune est notamment lié au constat que «les politiques destructrices des années précédentes ne sont (…) pas une fatalité, mais le résultat de décisions politiques plus catastrophiques les unes que les autres. Les jeunes personnes ne se contentent plus d’assister passivement à la politique des compromissions ou des petits pas».

Social, climat et guerre en Ukraine

Le fil rouge du parti pour ce scrutin est l’idée de «faire bloc». Un exemple : «Nous faisons bloc pour des salaires décents et plus de vie», comme le souligne Ana Correia da Veiga dans le spot de campagne. Une des revendications est de «rompre avec la politique actuelle qui fait passer les libertés économiques avant le droit social, en demandant l’inclusion d’un Protocole de progrès social dans les traités». Une autre proposition est, comme ce fut le cas pour les législatives de 2023, de «réduire substantiellement» et de «manière progressive», à l’échelle de l’UE, le temps de travail à 32 heures par semaine «à salaire constant».

Déi Lénk se dit également décidée à «faire bloc pour plus de justice climatique», comme le clame Ben Muller. Dans cet ordre d’idées, le parti propose d’«augmenter sensiblement les financements publics dans la transition énergétique en mettant davantage à contribution les gros pollueur·euses et les milliardaires».

«Nous faisons bloc contre la guerre», lance en outre Tania Mousel. Le manifeste développe : «Plutôt que de miser sur une folle course aux armements qui engloutit des sommes gigantesques, il est indispensable que l’UE renforce son réseau diplomatique et s’engage pour un règlement pacifique et négocié des conflits», y compris en Ukraine. Si déi Lénk condamne «à tous les égards» l’agression russe, elle estime que «le fatalisme qui règne entre-temps en Europe par rapport à la souffrance humaine et aux destructions en Ukraine doit être remplacé par des initiatives diplomatiques fortes pour arriver enfin à un cessez-le-feu».

«C’est cette Europe des possibles et des lendemains qui chantent que nous aurons à gagner en renforçant déi Lénk et les partis de gauche aux élections européennes de 2024», conclut le parti. En 2019, il avait récolté 4,83 % des voix, près d’un point de moins qu’en 2014.