Les deux seuls suspects majeurs d’une effraction dans une école de Tétange ont nié leur implication dans le saccage des lieux et le vol.
Le 28 décembre 2020, cinq jeunes ont saccagé une école à Tétange. Deux d’entre eux, les seuls majeurs à l’époque des faits, ont dû répondre de leurs actes jeudi face à la 13e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg. Oui, ils sont entrés dans l’établissement scolaire, reconnaissent Emil et Adan, mais ils n’ont rien volé et rien endommagé. Adan y était déjà entré la veille.
Il faisait froid, le couvre-feu venait de tomber et les cinq jeunes voulaient prolonger la soirée. En brisant des portes et des fenêtres, en photocopiant leurs fesses – ce qui a permis à la police de collecter l’ADN de certains auteurs – et en volant du matériel hi-fi dans les classes et de petites sommes d’argent. «Pourquoi avoir laissé faire dans ce cas?», les interroge la présidente après leur avoir expliqué la notion de coauteur. «Et pourquoi ne pas être partis quand vous avez vu que la situation dégénérait? Sans parler de prévenir la police.» «On a voulu le faire, mais la police est arrivée rapidement», tente mollement un des deux prévenus. Adan et Emil disent ne pas avoir eu conscience sur le moment de faire quelque chose de mal en restant dans les lieux.
«L’action commune de cinq gamins pas très malins»
La représentante du parquet doute de cette explication. «Ils sont les coauteurs d’une action commune menée par cinq gamins pas très malins», «une action qui avait pour but de s’amuser», estime-t-elle. Le vol qualifié – avec effraction –, le blanchiment et la détention d’objets issus d’un vol ainsi que la destruction de propriétés et d’objets mobiliers doivent, selon elle, être retenus contre eux. Pour qu’ils retiennent la leçon, elle requiert une amende et une peine de 15 mois de prison contre Adan et de 12 mois contre Emil. Elle ne s’est pas opposée à un sursis étant donné leur absence de casier judiciaire.
L’avocate d’Adan a plaidé l’acquittement pour son client. Il n’y aurait pas d’éléments objectifs au dossier attestant qu’il se serait rendu coupable d’un délit autre que de s’être trouvé dans l’école pendant que d’autres faisaient des dégâts. Elle a demandé au tribunal de ne pas condamner son client à une peine de plus de six mois de prison et de privilégier une peine de travail d’intérêt général. Possibilité qu’Emil, qui ne bénéficiait pas de l’assistance d’un avocat, a refusée sans explication.
Le prononcé est fixé au 14 décembre.