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Effondrement de la chaussée à Villerupt : un rapport inquiétant


La cavité de 2,3 mètres de profondeur rue François-Raspail à Villerupt.

À Villerupt, l’effondrement survenu rue François-Raspail suscite inquiétude et interrogations. Le rapport du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) souligne de nombreuses incertitudes quant à l’origine et l’évolution de la cavité responsable. Le maire, Pierrick Spizak, appelle toujours à la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle.

Dans la nuit du 2 au 3 janvier 2025, certains riverains ont dû être évacués suite à l’affaissement spectaculaire d’une partie de la chaussée. Alors que les équipes de Veolia œuvraient à réparer une fuite d’eau, un affaissement soudain du sol a mis au jour une cavité de 2,3 mètres de profondeur.

Selon le rapport du BRGM paru le 10 février, la cavité présente une extension et une géométrie encore indéterminées, rendant difficile l’identification précise de son origine. Plusieurs hypothèses sont envisagées, telles qu’une vidange rapide due à des précipitations intenses, un lessivage progressif des argiles en profondeur ou la rupture du toit d’une cavité calcaire.

La zone, située sur un plateau calcaire du Bajocien, est propice au développement de phénomènes karstiques, ce qui complique davantage l’analyse. « Rien de nouveau qu’on ne savait pas », explique le maire de Villerupt.

Un risque d’évolution rapide

Le rapport met en garde contre une possible aggravation rapide de la situation, notamment après de fortes pluies. « Deux parcelles, ainsi que la chaussée adjacente, présentent une stabilité à court terme non assurée », explique le rapport.

Des fissures ont été observées sur les habitations des numéros 16 et 18 de la rue François-Raspail, ainsi que sur la route, suggérant un risque d’élargissement de l’effondrement et de tassements résiduels.

«Le rapport me conforte juste sur le fait que ce ne soit pas dû aux réseaux d’eau. Les conclusions continuent de supposer. On attend qu’une chose, être reconnus en état de catastrophe naturelle», espère Pierrick Spizak, maire de Villerupt.

Cette reconnaissance permettrait de mobiliser des moyens supplémentaires pour sécuriser la zone et accompagner les habitants affectés.

Des risques de récidives

Face à ces dangers, le BRGM recommande de ne plus séjourner dans les habitations concernées et d’interdire la circulation dans la cour attenante.

Un périmètre de sécurité d’au moins 5 mètres autour de l’effondrement doit être mis en place, avec une signalisation adéquate pour prévenir les riverains.

Il est également conseillé de sécuriser les réseaux d’eau, d’électricité et de gaz, et de surveiller régulièrement l’état structurel des bâtiments et de la chaussée, selon le rapport.

Anaïs Riffi
(Le Républicain lorrain)