Quelque 2 500 élèves du lycée français Vauban feront leur rentrée scolaire, mercredi. Rencontre avec Anne-Marie Thiebert, qui effectue sa première rentrée en tant que proviseure de l’établissement.
La rentrée scolaire 2019/2020 est programmée dès ce mercredi à Vauban ELFL (École et lycée français de Luxembourg). Combien d’élèves feront leur rentrée à cette occasion ?
Anne-Marie Thiebert : Les chiffres fluctuent encore, mais autour de 2 500 élèves feront leur rentrée après-demain. Ce total peut être ventilé comme tel : autour de 315 élèves pour l’école maternelle (enfants de 3 à 5 ans), environ 680 élèves pour l’école élémentaire (6 à 11 ans), près de 850 collégiens (12 à 15 ans), et quelque 670 lycéens.
Ce nombre d’élèves traduit-il une tendance à la hausse par rapport aux années précédentes ?
Effectivement, Vauban ELFL est un établissement en croissance continue et cela depuis toujours. Quand je suis arrivée, en 2010, il y avait 810 élèves, uniquement pour le secondaire. Chiffre qui a quasiment doublé en neuf ans (collège et lycée). Pour le primaire, il y a eu une dizaine d’ouvertures de classes sur les dernières années. Cette tendance est également valable concernant l’évolution du nombre d’employés : nous venons en effet de recruter 40 nouveaux collaborateurs, toutes fonctions confondues. Cela s’explique à la fois par l’augmentation des effectifs d’élèves, le renforcement de l’offre pédagogique et le turnover habituel.
Combien de nationalités seront représentées pour cette rentrée scolaire ?
L’année dernière, nous avions 39 nationalités représentées qui se répartissaient de cette façon : environ 70 % des élèves étaient de nationalité française, 10 % de nationalité luxembourgeoise, 10 % de nationalité belge, les 10 % restants correspondant à toutes les autres nationalités représentées. Ces chiffres sont à interpréter en sachant que certains élèves, parmi les 70 % d’élèves que nous « comptons » comme français, disposent d’une double nationalité.
Concernant les élèves luxembourgeois, quelles sont, selon vous, les raisons pour lesquelles leurs parents les inscrivent à Vauban, plutôt que dans l’enseignement public national ?
Les raisons sont plurielles. Dans certains cas, un des deux parents est francophone et connaît le système scolaire français. Dans d’autres cas, c’est la réputation de Vauban qui constitue l’attractivité. Ou encore, certaines familles luxembourgeoises ayant séjourné à l’étranger ont déjà fréquenté un établissement français et souhaitent que leurs enfants poursuivent dans le même système éducatif.
C’est essentiellement cette motivation qui explique la scolarisation d’élèves luxembourgeois dans notre établissement. Je rappelle que nous sommes un établissement français qui est membre du réseau « AEFE » (Agence pour l’enseignement français à l’étranger). Ce réseau permet, aux personnes qui s’expatrient dans les grandes villes partout à travers le monde, de retrouver un établissement français qui va rendre possible une continuité de la scolarité.
Il n’y a pas de profil type pour les élèves
Quel est le « profil type » d’un élève du Vauban ?
Il n’y a pas de profil type. À la différence des autres établissements français à l’étranger, nous pouvons constater que nous jouissons d’une certaine stabilité par rapport aux enfants sur le plan de la scolarité, c’est-à-dire qu’un enfant peut rester toute sa scolarité au lycée Vauban et cela plus qu’ailleurs au sein du réseau AEFE. Nous l’expliquons par le fait que les personnes qui s’installent sur le territoire luxembourgeois, y restent ensuite souvent pour un certain nombre d’années. Je pense qu’il s’agit d’une spécificité propre au lycée Vauban.
Peut-on dès lors encore parler d’un « lycée français de l’étranger », étant donné que la frontière française se situe à quelques kilomètres seulement ?
Notre établissement est destiné aux résidents au Luxembourg. Alors, oui, peut-être que certains résidents, de nationalité française, décident de scolariser leurs enfants dans des villes frontalières… Cela étant, notre identité se caractérise véritablement par le fait que nous soyons un lycée français qui est ancré au Luxembourg. Cet ancrage s’avère très important pour nous. En ce sens, le lycée Vauban est différent de ceux que l’on retrouve de l’autre côté de la frontière.
Ressentez-vous une certaine concurrence par rapport à la « multiplication » des écoles internationales au Grand-Duché ?
Ces écoles internationales répondent à un besoin, à une demande. Je rappelle toutefois que nos effectifs sont en croissance; je dirais, donc, que nous sommes plutôt dans une situation de complémentarité que de concurrence, par rapport aux écoles internationales […]
Entretien avec Claude Damiani
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