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Éducation : le Luxembourg peut mieux faire


"Le Luxembourg connaît encore et toujours de nombreux échecs scolaires", a commenté Yuriko Backes, la chef de la représentation de la Commission européenne au Luxembourg. (Photo : Julien Garroy)

Le rapport 2017 de suivi de l’éducation et de la formation de la Commission européenne indique que les résultats du système éducatif national ne dépassent pas toujours la moyenne de l’UE.

Le rapport relève, entre autres, que les résultats des élèves (du Luxembourg) âgés de 15 ans, lors de l’enquête PISA de 2015, étaient considérablementinférieurs à la moyenne de l’UE dans l’ensemble de trois matières: les mathématiques, les sciences et la compréhension de l’écrit. Toutefois, le Luxembourg se rattrape enobtenant de bons résultats surd’autres points.

Présenté et publié jeudi, le rapport de la Commission européenne a été analysé dès le lendemain par la chef de la représentation de la Commission européenne au Luxembourg, Yuriko Backes. «Je commencerais par mettre en avant les bons résultats obtenus par le Luxembourg, avant de passer en revue les défis à relever», a-t-elle d’emblée indiqué. Comprendre que les résultats globaux du Luxembourg sont relativement mitigés.

Au rayon des bonnes notes, le rapport de Bruxelles montre que le taux de diplômés de l’enseignement supérieur est en augmentation, puisqu’il s’élève à 54,6%, alors que la moyenne au sein de l’UE est de 39,1%. « Déjà une bonne chose », a commenté Yuriko Backes. En ce qui concerne le taux d’emploi des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur, il s’élève à 89%, alors que la moyenne européenne est de 83%.

En outre, le point le plus positif pour le Luxembourg est le taux de fréquentation du préscolaire à l’âge de 4 ans : 96,6%. « Ce taux est évidemment très positif pour un début de parcours éducatif, surtout pour les enfants de familles moins favorisées », dixit Yuriko Backes. Enfin, la chef de la représentation de la Commission européenne au Luxembourg a souligné qu’« une partie importante de la population adulte continue à se former, dans le cadre de la formation tout au long de la vie. » En effet, le Luxembourg atteint un taux de 16,8% d’adultes engagés, contre 10,8% au niveau européen.

À côté de ces points positifs, le rapport pointe néanmoins du doigt certains résultats moins reluisants. «Trois défis sont à relever pour améliorer la qualité des résultats et le taux d’égalité des chances dans le système scolaire luxembourgeois», a souligné Yuriko Backes.

Taux de redoublement le plus élevé de l’OCDE

Le premier défi est le taux de décrochage scolaire précoce : «Il affiche, officiellement, c’est-à-dire selon l’enquête sur les forces de travail conformément à la pratique de l’UE, un taux modéré de 5,5%, tandis que la moyenne européenne est de 10,7%.» «Ces données doivent toutefois être interprétées avec prudence en raison de la taille limitée de l’échantillon au Luxembourg», spécifie le rapport de Bruxelles. En effet, les chiffres fournis par le ministère de l’Éducation nationale font état, eux, d’une tendance constante à la hausse, en présentant un taux de 13,5%. Quoi qu’il en soit, le point négatif du rapport, se révélant être le plus saillant, est celui qui rappelle que «les résultats des élèves (du Luxembourg) âgés de 15 ans, lors de l’enquête PISA 2015, étaient considérablement inférieurs à la moyenne de l’UE dans l’ensemble de trois matières, à savoir les mathématiques, la compréhension de l’écrit et les sciences.»

Enfin, un troisième point peu valorisant a été mentionné, en l’occurrence celui du taux de redoublement, qui est non seulement le plus élevé de l’UE, mais aussi de l’OCDE. «Le Luxembourg connaît encore et toujours de nombreux échecs scolaires, au lieu de se tourner vers une médiation appropriée. Sans parler des coûts qui en découlent et du fait qu’il s’agit d’une source de démotivation. Cela expliquerait, peut-être, le taux élevé de décrochage scolaire», a commenté Yuriko Backes.

Claude Damiani