Editorial – En 2015, regardez les étoiles

La Grèce est en crise, la guerre fait rage en Syrie et les États membres du G20 ont oublié ce qu’était la croissance économique. Bienvenue en 2015. Vous ne rêvez pas, les choses n’ont pas changé, ou si peu, depuis décembre 2013, pour ne pas dire décembre 2012.

À l’aube de la nouvelle année, le monde ne semble pas décidé à sortir d’une triste spirale. Recroquevillé dans son pré carré, l’Occident attend un miracle économique, de nouvelles Trente Glorieuses. En Israël, les «tensions» entre État hébreu et autorités palestiniennes ne sont pas retombées, loin de là. En Syrie, d’une guerre à l’autre, l’ennemi a changé de visage, mais les armes ne se sont pas tues. Daech a remplacé le régime de Bachar al-Assad dans le mauvais rôle. Les victimes, elles, sont toujours les mêmes, civiles.

Mercredi soir, sur le coup de minuit, les vœux ne suffiront sans doute pas à tout changer. Mais plutôt que de regarder cette triste réalité, n’oublions pas que 2014 a rappelé une chose simple, souvent mise de côté : la capacité de l’humanité à rêver, son inclination à l’émerveillement. Car, cette année, pendant un instant, les regards se sont arrêtés sur les images envoyées des confins de l’espace par une petite sonde, Rosetta, et son appendice, Philae, minuscule robot qui a montré la capacité de l’homme à se projeter au-delà de ses limites.

La conquête spatiale, solution à tous nos maux? Certainement pas. Et ce n’est pas la colonisation de Mars ou d’autres planètes qui résoudra les conflits et mettra fin aux épidémies. Mais elle démontre la volonté d’hommes et de femmes de cultures différentes de s’unir dans un seul et même but. Utopie de riches ou rêve partagé? L’année 2015 ne répondra pas à cette question. Car les empêcheurs de rêver devraient encore tenir le haut du pavé.

Affreux, bruyants, méchants, violents, ils feront 2015, n’en doutez pas. Mais, parfois, une petite fenêtre de rêve saura les faire oublier. En 2015, profitez de ces instants pour échapper au règne des tristes sires. En 2015, regardez les étoiles.

De notre rédacteur en chef adjoint Christophe Chohin