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Dudelange rembobine au Moyen Âge : le Buergfest bat des records


(Photo : Didier Sylvestre)

Près de 20 000 personnes ont foulé la paille de la rue de la Chapelle samedi et dimanche lors du Butschebuerger Buergfest : une 21e édition qui devrait battre tous les records.

Il y a longtemps que le Butschebuerg n’avait pas vu autant de monde ! Le temps idéal du week-end – ni trop chaud ni trop frais – a fait grimper la fréquentation de la fête médiévale organisée chaque année dans ce quartier de Dudelange. Si bien que la barre des 20 000 visiteurs en deux jours devrait être atteinte, pronostiquait-on hier, au stand de l’Office de tourisme de la commune.

Et parmi les milliers de visiteurs se pressant auprès des marchands et aux tavernes de la rue de la Chapelle, énormément de Français. À l’image de ces deux copains, venus de Lorraine, hypnotisés par le travail précis du forgeron : «Ça m’aurait plu de savoir faire ça», sourit André, en tenue de ville exceptionnellement, alors que d’habitude, c’est plutôt en druide qu’on a des chances de le croiser.

«L’univers médiéval, c’est un moyen de m’évader du quotidien», souffle cet ouvrier qui court après les petits boulots. Avec Dimitri, ils enchaînent les rassemblements dans la Grande Région et sont catégoriques : le Luxembourg place la barre très haut pour immerger les participants dans l’univers médiéval. «Ici, pas de gobelets en plastique par exemple, on a des chopes en terre cuite», salue le jeune cariste.

Avec les tonnes de paille dispersées tout au long du parcours, l’enfilade de baraques en bois, l’odeur du miel et des épices, et la musique des troubadours, c’est vrai que la magie opère ! Émilie et Dee, des artisans venus pour la première fois de Limoges pour présenter leurs tissages, se réjouissent de cette «ambiance unique».

Auxiliaire de puériculture, la jeune femme pratique l’art du tissage aux cartes, une technique de création textile ancestrale. «J’ai appris toute seule sur internet», glisse-t-elle, derrière son petit métier à tisser. «Je crée des galons celtiques avec différents motifs qui servent ensuite pour des ceintures, des ornements ou des tours de tête.»

Un peu plus loin, en amont du campement des chevaliers, un attroupement s’est formé pour écouter Grégoire sur le stand des armes de guerre. Membre de l’association Bellatores Hospitalis, ce Frisangeois met en scène les épées, fléaux, masses, bardiches, haches et autres arbalètes utilisés dans les combats à l’époque, sous les yeux écarquillés des enfants – les grands n’en menant pas large non plus, face à la boule cloutée qu’il fait soudain tournoyer dans les airs.

«Les chevaliers se servaient d’une masse pour faire des dégâts dans la cotte de mailles des adversaires», détaille ce spécialiste, avant d’empoigner une arbalète. «Les plus grosses avaient une portée de 800 mètres.» Pour se défendre face aux ennemis, les paysans devaient, quant à eux, se contenter de leurs fourches, faucilles ou piques.

Grégoire, ce qu’il préfère, c’est transmettre ses connaissances sur l’histoire et le XIIIe siècle en particulier, à travers des objets de la vie civile et militaire ou encore la frappe de monnaie. Il dézingue au passage les idées reçues. «Non, il n’y avait pas de grue pour installer les chevaliers sur leur monture», martèle-t-il. «Quant au poids d’une armure, la lorica intégrale, qui se portait sur un gambison de laine, pesait 19 kilos à elle seule. Plus trois kilos pour le heaume.»

«On a tout de suite accroché avec la série»

En croisant Sascha, grand gaillard aux cheveux blonds relevés en chignon, et sa compagne Diane, costumés des pieds à la tête, on se croirait en pleine ère des Vikings. Les amoureux sont fous de ces tribus nordiques, notamment connues pour leurs expéditions et pillages au Ier siècle.

«On a tout de suite accroché avec la série télévisée et on a commencé à acheter vêtements et objets», confie cette éducatrice diplômée originaire de Perl. «À la maison, tout rappelle l’époque des Vikings et on a aménagé une pièce entière rien que pour notre collection», lance-t-elle.

Mais leur passion ne s’arrête pas aux bibelots ou à la déco, puisque Sascha s’est fait tatouer le visage avec des symboles de protection celtiques. Peau de coyote sur les épaules, perles de céramique au cou, ce vitrier possède tout l’attirail de ses héros : «Je porte une tunique de laine avec des attaches pour la fourrure, une ceinture de cuir et un petit couteau. Celui-ci servait pour se nourrir, mais dans le dos, j’ai un long poignard.»

Quant à ses bottines, là encore, il s’agit d’une réplique parfaite de celles que portaient les hommes du Nord. Vrais fans, ils ont déjà leurs tickets pour la convention Vikings au printemps à Paris.

Un commentaire

  1. Bonjour,

    Tout d’abord merci beaucoup pour la citation dans l’article !
    Je souhaitais simplement apporter une petite précision concernant la portée d’une arbalète. La distance de 800 mètres est relative au tir d’une arbalète parmi les plus puissantes à la fin du moyen âge, avec le bon angle pour optimiser la portée. Ce n’est pas un tir ordinaire, ni efficace.
    En condition normales, une arbalète du 13ème siècle permet un tir efficace autour d’une centaine de mètre avec des carreaux pouvant finir leur course autour de 300 mètres, et concernant l’arbalète à poulies plus tardive, l’efficacité du tir peut dépasser les 200 mètres et finir sa course autour de 500.

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