Treize pays de l’UE ont appelé mardi la Commission européenne à utiliser « tous les outils à sa disposition pour garantir le plein respect du droit européen » face à une loi hongroise jugée « discriminatoire » à l’encontre des personnes LGBT.
« Nous exprimons notre profonde inquiétude quant à l’adoption, par le Parlement hongrois, d’amendements discriminatoires à l’égard des personnes LGBTQI et violant le droit à la liberté d’expression sous prétexte de protéger les enfants », écrivent-ils. La déclaration, communiquée à la presse, devait être débattue dans l’après-midi à Luxembourg lors d’une réunion des ministres des Affaires européennes des Vingt-Sept.
Lancée à l’initiative de la Belgique, elle a été signée par douze autres Etats membres: Pays-Bas, Luxembourg, France, Allemagne, Irlande, Espagne, Danemark, Finlande, Suède, ainsi que les trois pays baltes. « Nous demandons instamment à la Commission européenne, en tant que gardienne des traités, d’utiliser tous les outils à sa disposition pour garantir le plein respect du droit européen, y compris en saisissant la Cour de justice de l’UE », indiquent ces pays membres.
La Hongrie a adopté le 15 juin un texte interdisant la « promotion » de l’homosexualité auprès des mineurs, suscitant l’inquiétude des défenseurs des droits humains, alors que le gouvernement souverainiste de Viktor Orban multiplie les restrictions visant la communauté LGBT.
Ces amendements « introduisent une interdiction de la +représentation et de la promotion d’une identité de genre différente du sexe à la naissance, du changement de sexe et de l’homosexualité+ pour les personnes de moins de 18 ans », soulignent les pays signataires, dénonçant une « forme flagrante de discrimination fondée sur l’orientation sexuelle, l’identité et l’expression de genre ».
« L’inclusion, la dignité humaine et l’égalité sont des valeurs fondamentales de notre Union européenne, et nous ne pouvons pas transiger sur ces principes », poursuivent-ils. « La stigmatisation des personnes LGBTQI constitue une violation manifeste de leur droit fondamental à la dignité, tel que prévu par la Charte européenne » des droits fondamentaux et le droit international.
Selon Sophie Wilmès, la cheffe de la diplomatie belge, il s’agit d' »un appel clair à l’action » ». « L’Europe des valeurs n’est pas un menu à la carte », a affirmé la ministre libérale, citée dans un communiqué. « Nous avons l’obligation de dire à nos partenaires quand nous sommes profondément convaincus qu’ils se sont engagés dans une mauvaise voie », a-t-elle ajouté.
AFP/LQ