Lors d’un terrible accident entre Dippach et Bertrange le 27 septembre 2017, deux jeunes de 22 et 28 ans avaient été tués. Le procès a eu lieu lundi.
Le jeune automobiliste qui avait accroché la voiture des victimes en franchissant leur voie sur la N5 avait plus de 2g d’alcool par litre de sang. «Des fautes extrêmement graves aux conséquences dramatiques», a souligné le parquetier dans son réquisitoire.
Il était autour de 4h du matin, le 23 septembre 2017, lorsque le drame s’est produit entre Dippach et Bertrange, environ 500 mètres avant Gréivelsbarrière. Le prévenu au volant de sa Renault Clio s’est déporté sur la voie de circulation opposée. Au même moment, une Mercedes C350 est arrivée en sens inverse. Les deux véhicules se sont touchés sur les flancs. La berline allemande a alors dérapé et a percuté un arbre. Le choc a été très violent. Le conducteur de 28 ans et sa passagère de 22 ans sont morts sur le coup. Seul le conducteur de la Clio a survécu.
«J’ai été ébloui par les phares»
«J’aimerais tout d’abord exprimer mes condoléances aux familles des victimes», s’est empressé de dire le jeune homme, âgé aujourd’hui de 29 ans, convoqué lundi après-midi à la barre de la 7e chambre correctionnelle. Le président a dû le relancer plusieurs fois : «Pourquoi avez-vous pris le volant après avoir bu?» Lors de l’accident, le jeune avait en effet 2,2g d’alcool par litre de sang, soit plus de quatre fois le taux autorisé.
«Je n’avais jamais pensé que l’alcool pouvait me mettre dans une situation pareille», dira celui qui est visiblement toujours très secoué par ce qui s’est passé. Cette nuit-là, après avoir bu du whisky et de la bière avec ses collègues, il avait emprunté la N5 parce que l’autoroute était fermée : «Il y avait peu de lumière sur cette route. Et puis j’ai été ébloui par les phares de la voiture venant d’en face… Cela s’est passé tellement vite.»
Au moment de la collision, le prévenu roulait entre 45 et 65km/h, a calculé un ingénieur. Et la Mercedes des victimes entre 90km/h et 130km/h. Selon l’expertise toxicologique, le conducteur de cette dernière se trouvait aussi sous l’influence de 2,14g d’alcool ainsi que sous l’emprise de médicaments et de cannabis. Ce qui a pu ralentir ses réflexes et restreindre son champ de vision…
N’empêche que, selon l’expert, le conducteur de la Mercedes n’aurait pas pu éviter l’accident. Le parquet finira par requérir quatre ans de prison assortis d’un sursis partiel, une amende ainsi qu’une interdiction de conduire de 70 mois avec un possible aménagement pour les trajets professionnels contre le prévenu qui a passé deux mois en détention préventive. Les familles des victimes se sont constituées parties civiles. Huit membres réclament plus de 500000 euros de dommages et intérêts au total. Prononcé le 16 mai.
Fabienne Armborst