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Dons de sang : la question du financement en suspens


Le Centre de transfusion sanguine compte 15 000 donneurs de sang réguliers.  (photo archives Editpress/Fabrizio Pizzolante)

Les pourparlers entre le ministère de la Santé et la Croix-Rouge se poursuivent, pour combler à court et moyen terme le déficit du Centre de transfusion sanguine, estimé à 2 millions d’euros.

Le député Mars Di Bartolomeo (LSAP), rejoint par la ministre de la Santé, Martine Deprez, ont tenu à louer d’emblée le mérite des 15 000 donneurs de sang réguliers, permettant au Luxembourg d’être autonome en matière des transfusions sanguines.

«En cette journée internationale du Bénévolat, je tiens à mettre en avant l’excellent fonctionnement du centre de transfusion de sang, assuré grâce aux donneurs bénévoles et aussi au 70 collaborateurs», souligne l’élu sudiste à la tribune de la Chambre.

Le financement du centre, géré par la Croix-Rouge, suscite cependant depuis plusieurs mois des inquiétudes. Après un déficit de 1,2 million d’euros en 2023, l’année 2024 risque de se clôturer par un résultat négatif de 2 millions d’euros.

«La Croix-Rouge est forcée à puiser dans des fonds qui sont destinés à d’autres activités, pour combler ce déficit», faisait remarquer, le 13 novembre dernier, la députée Françoise Kemp (CSV). Djuna Bernard (déi gréng) avait aussi interpellé une première fois la ministre de la Santé à ce sujet.

Jeudi, Mars Di Bartolomeo est revenu à la charge pour savoir où en étaient les travaux du gouvernement pour pérenniser la situation financière du Centre de transfusion sanguine, sans continuer à charger la Croix-Rouge.

Martine Deprez confirme que les pourparlers sont toujours en cours pour transformer le centre en établissement public, avec à la clé un plus large financement par l’État. «J’ai invité le conseil d’administration de la Croix-Rouge pour obtenir leur avis et entendre, le cas échéant, d’autres propositions», précise la ministre. A priori, les pourparlers doivent se concrétiser en début d’année prochaine.

«Le sous-financement et la fluctuation des réserves nécessitent une réaction rapide. La coopération entre tous les acteurs impliqués doit être de mise», souligne Mars Di Bartolomeo. Outre la Croix-Rouge et le gouvernement, les acteurs impliqués dans la gestion des dons de sang sont la Caisse nationale de santé (CNS) et la Fédération des hôpitaux luxembourgeois (FHL).

Jusqu’à présent, la CNS définit les tarifs à payer par les établissements hospitaliers pour bénéficier de poches de sang et de plaquettes sanguines. La Croix-Rouge est en charge des prélèvements, des analyses et du stockage.

Vers un établissement public

«Nous avons conscience du problème et devons trouver des solutions», assure la ministre de la Santé. Elle estime que le service public que constitue la transfusion sanguine nécessite un encadrement et un financement à l’échelle nationale.

D’où la piste de créer un établissement public. Le budget de l’État prévoit, en attendant, des lignes de crédit pour combler, au moins en partie, le déficit qu’enregistre actuellement la Croix-Rouge dans l’exploitation du Centre de transfusion sanguine.

En parallèle, sont engagées les négociations avec la CNS pour adapter les tarifs, inchangés depuis 2018. À la mi-novembre, la ministre de la Santé précisait que cette mesure ne serait pas suffisante, car une des raisons qui expliquent le déficit est une baisse de la demande pour des produits sanguins.

Les tractations avec la CNS doivent, selon Martine Deprez, être bouclées avant le 31 décembre prochain.

Lors de son intervention, Mars Di Bartolomeo a aussi brièvement évoqué le récent point critique atteint au niveau des réserves de sang. «L’appel lancé dans la foulée a permis de retrouver le bon chemin. Cela ne veut pas dire qu’il faut réduire l’engagement», clame le député du LSAP.

Il insiste en outre pour mettre fin à la discrimination des personnes homosexuelles, exclues du don de sang. La ministre avait souligné, en juin, que le gouvernement cherchait à libérer la Croix-Rouge de la responsabilité civile en cas d’effets indésirables pour une personne recevant du sang. L’État doit prendre le relais.