En ce soir de réveillon de Noël, le Grand-Duc Henri est revenu sur les temps forts de l’année 2023 qui vient de s’écouler, rappelant l’importance du vivre-ensemble et de la solidarité.
Après une année 2023 marquée par les crises et la division des peuples, le Grand-Duc Henri, martèle dans son discours de Noël, diffusé ce dimanche soir, l’importance du vivre-ensemble. Le chef de l’État voit en 2024, année olympique, un symbole pour que les populations se transcendent en reprenant les valeurs sportives, qu’elles passent au-delà des conflits et de l’intolérance. « Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble, telle est la devise du Comité olympique », note-t-il dès l’introduction.
Le discours de ce 24 décembre est marqué par l’inquiétude du Grand-Duc Henri quant à « la tendance à la hausse » de « la haine ». La guerre en Ukraine s’est enlisée tandis que le conflit au Proche-Orient redouble de violence, les crises environnementales, économiques et sociétales occupent la place médiatique… Les bouleversements qui secouent le monde ont tous « pris de l’ampleur » en 2023. En observateur d’une population « désarçonnée par ces évolutions », il enjoint à une plus grande solidarité. « Si nous ne réagissons pas, nous courons le risque qu’elle ne prenne le dessus et présente un danger pour notre société qui repose sur le respect et la tolérance. Restons sur le qui-vive et faisons preuve de courage pour éviter que nos valeurs ne soient piétinées », rappelle-t-il.
Diversité et ouverture
« Le monde dans lequel nous vivons est complexe. Les problèmes sont multiples, la plupart du temps dépourvut de solutions simples et rapides. Ces solutions nous ne les trouverons que si nous arrivons à joindre nos efforts et à travailler ensemble, sans égoïsmes, sans arrière-pensées ».
De ce constat, le Grand-Duc se réjouit de la diversité et de l’ouverture qui animent le Luxembourg et distille quelques mots de « sincère gratitude » en direction des nombreux frontaliers qui, chaque jour, traversent la frontière pour travailler au Grand-Duché. Pour lui, ça ne fait aucun doute, il est possible de vivre dans un pays qui « accueille des habitants issus de 180 pays » tout en conservant une identité propre.
« Une partie de l’héritage qui nous a été transmis, n’est-ce pas l’ouverture dont nous faisons preuve face à ce qui se passe au-delà de nos frontières, notre refus d’entourer le Luxembourg de murailles ? Cela nous a beaucoup apporté jusqu’à présent et reste d’actualité. Nous devons renforcer notre vivre ensemble dans le respect de nos valeurs ». Il poursuit en marquant l’importance d’accepter l’autre et de venir en aide aux plus démunis. Des lignes qui résonnent en cette période de débat sur l’interdiction de la mendicité dans la capitale.
2023 aura également été une super-année électorale au Luxembourg. Le Grand-Duc saisit l’occasion pour rappeler que « nous devons rester conscients de l’indicible privilège que nous avons de vivre dans une démocratie ouverte qui garantit la liberté de penser. Car notre Etat de droit et nos valeurs démocratiques et humanistes ne sont jamais définitivement acquis ».
« L’année 2024 sera olympique. Je forme par conséquent le vœu ici que la trêve olympique devienne réalité, que le dialogue, la solidarité, le respect mutuel et la tolérance reprennent le dessus », conclut-il.
Les difficultés
à relever le défi environnemental
Comme l’an passé, le défi environnemental reste un point important abordé par le Grand-Duc Henri dans son discours de Noël. Si l’année passée, il marquait sa déception quant aux résultats de la COP en Egypte, il souligne, en 2023, les difficultés des Etats à trouver un concensus lors de la récente COP 28 à Dubaï. « Le constat que notre salut résidait dans notre capacité à joindre nos efforts, j’ai pu le relever également lors de la récente COP 28 à Dubaï, lors des nombreuses discussions que j’ai pu mener avec d’autres Chefs d’Etat et avec la communauté des experts en climatologie. Cela étant dit, je ne sous-estime pas la difficulté de réunir autour d’un consensus, 180 pays ».
Le discours dans son intégralité
Chers concitoyens,
Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble, telle est la devise du Comité olympique.
C’est également le fil rouge qui parcourt ces 12 derniers mois, pour le meilleur et pour le pire.
La guerre au milieu de l’Europe comme au Proche-Orient, l’aggravation du changement climatique, l’explosion du nombre de migrants, tous ces bouleversements se sont empirés et ont pris de l’ampleur.
Beaucoup d’entre nous se sentent désarçonnés par ces évolutions. Les prix augmentent, pénalisant ceux qui sont déjà économiquement exposés, la conjoncture ralentit et pèse sur nos entreprises et le marché du travail. La précarité s’étend. Pour toutes ces raisons nous devons faire preuve de solidarité et faire de notre mieux pour que personne ne perde sa place au sein de notre société. A ceci s’ajoutent les progrès de l’intelligence artificielle, qui nous rendra la vie plus facile, mais nous pose également de nombreux défis.
Quand les choses se dégradent, on cherche un bouc émissaire. Cette situation n’a rien de nouveau. Nous avons vu comment, par le passé, certains se sont servis de pareilles circonstances, pour répandre la haine et l’intolérance et nous avons vu à quoi cela nous a conduit.
La tendance est là et elle est à la hausse. Si nous ne réagissons pas, nous courons le risque qu’elle ne prenne le dessus et présente un danger pour notre société qui repose sur le respect et la tolérance. Restons sur le qui-vive et faisons preuve de courage pour éviter que nos valeurs ne soient piétinées.
Chers concitoyens,
Tous ces sujets, et beaucoup d’autres encore, ont été évoqués lors des campagnes électorales de cette année. Chacun a pu se faire une opinion et
voter. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons rester conscients de l’indicible privilège que nous avons de vivre dans une démocratie ouverte qui garantit la liberté de penser. Car notre Etat de droit et nos valeurs démocratiques et humanistes ne sont jamais définitivement acquis.
Chers tous,
Oui, le monde dans lequel nous vivons est complexe. Les problèmes sont multiples, la plupart du temps dépourvus de solutions simples et rapides. Ces solutions nous ne les trouverons que si nous arrivons à joindre nos efforts et à travailler ensemble, sans égoïsmes, sans arrière-pensées.
Pour ma part, je suis heureux de vivre dans un pays qui accueille des habitants issus de 180 pays, de toutes les parties du globe. Bien sûr que nous avons une identité propre, marquée par notre cheminement historique et, bien sûr que nous allons la conserver.
Mais, précisément, une partie de l’héritage qui nous a été transmis, n’est-ce pas l’ouverture dont nous faisons preuve face à ce qui se passe au-delà de nos frontières, notre refus d’entourer le Luxembourg de murailles ? Cela nous a beaucoup apporté jusqu’à présent et reste d’actualité. Nous devons renforcer notre vivre ensemble dans le respect de nos valeurs.
Aussi, permettez-moi à cet endroit, d’exprimer ma sincère gratitude pour la contribution apportée par toutes celles et ceux qui traversent quotidiennement la frontière pour venir travailler au Grand-Duché.
Au cours des nombreuses visites que j’ai pu effectuer à travers le pays, avec la Grande-Duchesse, les douze mois passés, nous avons constaté que l’immense majorité de nos concitoyens partage cette volonté de faire de notre diversité une force. La Grande-Duchesse s’est particulièrement engagée pour les plus vulnérables d’entre nous, ici et à l’étranger. Ils font partie de nous.
Le constat que notre salut résidait dans notre capacité à joindre nos efforts, j’ai pu le relever également lors de la récente COP 28 à Dubaï, lors des nombreuses discussions que j’ai pu mener avec d’autres Chefs d’Etat et avec la communauté des experts en climatologie. Cela étant dit, je ne sous-estime pas la difficulté de réunir autour d’un consensus, 180 pays.
Le progrès technologique nous aidera sans doute, mais il appartient également à chacun d’entre nous d’apporter sa pierre à l’édifice, d’apporter sa contribution à un avenir durable, garantissant aux générations à venir, une vie dans la paix et la dignité.
Chers concitoyens,
L’année 2024 sera olympique. Je forme par conséquent le vœu ici que la trêve olympique devienne réalité, que le dialogue, la solidarité, le respect mutuel et la tolérance reprennent le dessus.
Chers tous,
Sous peu, nous célébrerons Noël, la fête de l’amour et de la paix. C’est cela que je voudrais vous souhaiter de tout cœur, avec la Grande-Duchesse, le Prince Guillaume, la Princesse Stéphanie et tous nos enfants.
Joyeux Noël et Bonne Année !
Schéi Chrëschtdeeg an all Guddes fir d’neit Joer!
Schöne Weihnachten und ein frohes neues Jahr!
Bom natal e feliz anno nuovo!
Merry Christmas and a Happy New Year!