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Dippach-Gare enfin contournée


Les véhicules pourront emprunter cette route dès ce vendredi. (Photo : mmtp)

Les riverains de Dippach-Gare vont pouvoir respirer. Le contournement délestant de milliers de véhicules la route principale entrera en fonction ce vendredi à midi.

Attendu depuis 20 ans, le contournement de Dippach-Gare sera ouvert à la circulation ce vendredi. Il reliera directement les communes de Reckange-sur-Mess et de Bettange-sur-Mess. «Un soulagement», affirme ce riverain présent à l’inauguration du tronçon de deux kilomètres.

La route des Trois-Cantons, axe majeur entre le sud-ouest du pays et l’ouest de la capitale, était saturée depuis des années. Jusqu’à 8 000 véhicules par jour l’empruntaient et se retrouvaient agglutinés, à l’arrêt devant la barrière du passage à niveau, parfois baissée 40 minutes par heure.

Si ce chantier a tardé à voir le jour, c’est parce qu’il a fallu, pendant quatre ans, passer des accords avec les propriétaires expropriés, se souvient Laurent Koob, ingénieur industriel à l’administration des Ponts et Chaussées.

Mais ce n’est pas tout : des terrains ont dû être trouvés pour mettre en place des mesures compensatoires et des adaptations ont été effectuées au fur et à mesure que certaines normes changeaient, poursuit-il.

(Photo : mmtp)

La fin du passage à niveau

Prévu dans le cadre du projet de mise à deux voies de la ligne de chemin de fer Pétange-Luxembourg, ce contournement avait un but bien précis. «L’idée principale, rappelle Laurent Koob, c’était la suppression du passage à niveau PN5» sur la route nationale 13.

Une suppression effective dans cinq jours, ce mardi à 8 h, puisque les CFL, qui ont aussi chapeauté ce contournement, auront alors sécurisé le site et placé des blocs, rendant ainsi cette rue «sans issue». Les usagers des trains continueront, eux, d’accéder aux quais par les souterrains existants.

La nouvelle voie, limitée à 70 km/h, contourne la localité. Pendant les deux ans et demi qu’ont duré les travaux, une tranchée couverte de 125 m, un carrefour giratoire ainsi qu’un carrefour en T de raccordement au réseau existant ont été construits. Une passerelle de 85 m réservée à la mobilité douce assure la connexion avec la piste cyclable PC9 côté Reckange-sur-Mess. Des pistes cyclables longent la route et une voie agricole complète le dispositif.

Le passage à niveau, bien qu’il n’existera plus dès mardi, restera dans les mémoires grâce à cette fresque. (Photo : mmtp)

Des chauves-souris dans le noir

Un chantier qui s’est globalement bien déroulé, assure Eric Dejonghe du bureau d’études SGI de Junglinster. «Hormis les conditions climatiques de l’hiver 2023/2024 et les problèmes d’eau qu’elles ont entraînés, il n’y a pas eu de grosses complications.» C’est surtout pour les riverains que cela a été compliqué «parce que ça a duré longtemps et généré beaucoup de bruit», estime-t-il. Une période désormais derrière eux.

Pour limiter l’impact de cette nouvelle route sur les riverains justement, des merlons (buttes de terre) et des panneaux antibruit ont été créés. Ainsi, le futur bien-être des riverains a vraiment été pris en compte, appuie encore Eric Dejonghe.

En plus de mesures paysagères embellissant le cadre, le projet comprend aussi une zone de renaturation de la Moulterbaach, trois bassins de rétention et huit ouvrages hydrauliques. Même les chauves-souris n’ont pas été oubliées : elles vont bénéficier d’écrans antiéblouissement sur la passerelle supérieure prévue pour les cyclistes et les agriculteurs!

Les panneaux sur la passerelle éviteront que les chauves-souris ne soient aveuglées par les phares des véhicules. (Photo : mmtp)

Les travaux, lancés le 7 mars 2023, représentent un investissement de 29,8 millions d’euros TTC. Le chantier, qui a privilégié la réutilisation des déblais, a permis de revaloriser sur place quelque 85 000 m3 de matériaux. Il reste encore quelques finitions à faire, ajoute Eric Dejonghe, ainsi que la construction d’un giratoire, «mais comme il n’était pas sur l’axe du contournement lui-même, on l’a gardé pour la fin».

Demeure encore une question : est-ce que le contournement ne sera pas vite saturé si les véhicules qui évitaient jusqu’alors la localité et son capricieux passage à niveau décident de passer par là? «C’est difficile à dire», sourit Laurent Koob. «Nous avons installé un compteur de trafic. On va voir.»

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