Le milieu de terrain ettelbruckois Diogo Pimentel a mis un lob à Esposito depuis sa propre moitié de terrain, dimanche au stade Jos-Nosbaum lors de la 11e journée. Un véritable bijou.
Ils ont tous utilisé le même mot : «exceptionnel». Que ce soit Enzo Esposito, le gardien dudelangeois, que cela fait «ch… de prendre un but comme ça pour (s)a deuxième titularisation, la première à domicile», ou Claude Ottelé, le coach ettelbruckois, qui trouve que son jeune gars de l’entrejeu a «non seulement bien vu, mais aussi bien fait».
Ce but-là, Diogo Pimentel, 21 ans, s’en souviendra en effet toute sa vie. Il l’a même dit dans un grand sourire, après le match et un petit bisou à sa fiancée. On jouait à peine depuis six minutes quand Stelvio, pas encore tout a fait dans son match, a perdu un ballon dans la moitié de terrain ettelbruckoise, aux alentours du rond central. Pimentel, à la récupération, n’a pas réfléchi plus d’un millième de seconde en voyant Esposito légèrement avancé, ce qu’on lui avait d’ailleurs demandé de faire. De soixante mètres, l’Ettelbruckois a tenté sa chance. Le ballon est parti merveilleusement droit et tendu. Pour Esposito, il était déjà bien trop tard.
« Tiens, pourquoi pas essayer ? »
Un exploit de cet ordre, réservé généralement aux plus grands (ont marqué de leur moitié de terrain des joueurs comme Miralem Pjanic avec la Roma ou Beckham avec Manchester United), ça se fête. Du coup, Pimentel a choisi de faire les… soixante mètres qui le séparaient de l’autre bout du terrain pour aller fêter ça avec la grosse dizaine de supporters ettelbruckois qui ont fait le déplacement.
Un miracle ? Pas tant que ça. Claude Ottelé l’a révélé après le match, il en avait parlé à ses gars en semaine : «Esposito est un jeune gardien sans expérience. Alors, dans ces conditions, il faut frapper. De partout. C’est normal. Ce n’est pas pour dire qu’il n’est pas bon, bien au contraire, mais ce genre de choses est plus facile avec un jeune gardien.»
On jurerait que Pimentel, lui, n’en gardera pas le souvenir d’un geste ordinaire : «Je me suis dit ‘tiens, pourquoi pas essayer ? »‘. Ça va rentrer dans l’histoire. Enfin, peut-être pas dans l’histoire, mais dans la mienne, oui. Bien évidemment, je n’ai jamais mis un aussi beau but, même si j’aurais préféré prendre des points et ne pas marquer». Ne pas marquer CE but ? Ça, on n’y croit pas une seule seconde !
Julien Mollereau